Publié le 7 May 2013 - 07:18
LE CENTRE D’INTERPRÉTATION AU PATRIMOINE DE L'UNESCO

 Toubacouta attend ses infrastructures de développement

Le Centre d'interprétation de Toubacouta va entrer dans le patrimoine mondial de l'Unesco. A cet effet, l'inauguration prochaine de plusieurs infrastructures culturelles, en présence du ministre de tutelle, va permettre une meilleure valorisation du patrimoine de cette localité située dans le Delta du Saloum et à 250 km de Dakar. Mais deux défis restent à relever : l'enclavement et l'encadrement de secteurs comme l'artisanat et la pêche.

 

Dans le cadre des objectifs du millénaire pour le Développement (OMD) initiés par les Nations-unies pour lutter contre la pauvreté, Toubacouta va bénéficier d’un centre culturel dénommé «Këru ndaw ñi’’ (La maison des jeunes), d’un village artisanal, d’une salle de fêtes, d’un foyer des femmes, d’une Case des tout-petits, ainsi que d'un centre multimédia. Ces infrastructures seront bientôt inaugurées par le ministre de la Culture qui était hier dans la localité.

 

«La culture peut régler tous vos problèmes et de tous les ordres. Elle différencie l’homme de l’animal. Celui qui banalise sa culture a tout perdu», a souligné Abdou Aziz Mbaye. Il a invité les populations à protéger ce «bijou rare» et historique qui «entre dans la liste des sites du patrimoine mondial reconnu». Loin d'être une coïncidence, Abdou Aziz Mbaye a indiqué que c’est plutôt un mérite pour Toubacouta. «C’est ici pour la première fois qu’une île était créée par vos ancêtres. Donc ce sont des efforts concrets exceptionnels réalisées par des femmes qui viennent d’être valorisés», a-t-il confié.

 

«Protéger un bijou rare»

 

Une visite effectuée au centre culturel a permis de contempler la belle exposition de Seiya Ndiaye, de la direction du Patrimoine culturel. Une photographie qui restitue l’historique de Toubacouta à travers les âges, ses richesses halieutiques, sa culture, l’agriculture, etc. Le centre culturel offre un espace de plus de 500 places appelé «Gééwuwaay» (NDLR : lieu de rencontres). Avec un bloc administratif, une salle d’informations touristiques, une autre d’interprétation, des espaces de répétitions, les autorités espèrent avoir résolu une bonne partie des problèmes rencontrés par les populations dans cette localité.

 

Un budget de 600 millions

 

Louant les efforts des partenaires qui ont sorti de terre ces infrastructures et que sont le Pnud, l'Unesco, l’Omt, l’Unfpa, l’Onudi, etc., le ministre de la Culture a révélé que l’esplanade de la sculpture du village artisanal porte désormais le nom de «Azturies» en reconnaissance à la générosité de la coopération espagnole. A cet égard, le représentant du Programme des Nations-unies pour le développement a estimé le budget ainsi dégagé à environ 600 millions de francs Cfa, grâce au fonds espagnol réparti entre Toubacouta et Bandafassi.

 

Toutefois, la représentante des femmes de Toubacouta, Rokhaya Diouf, a demandé au gouvernement de travailler au désenclavement des localités environnantes de Toubacouta. Ce qui permettrait l’écoulement des produits halieutiques. Les autres problèmes soulevés ont trait à l’électrification rurale, la construction et la réfection des pistes de production, ainsi que des moyens pour sécuriser les produits à la merci des animaux sauvages.

 

L'artisanat, un secteur sinistré

 

La crise touche tous les domaines à Toubacouta, mais le pire, il faut aller le chercher dans le secteur de l'artisanat. ‘’Nous travaillons beaucoup, mais vendons peu ou même rien’’, se désole Gorgui Kébé, un acteur local ayant 23 ans de carrière, que nous avons trouvé dans son magasin situé à 20 m de l’hôtel le Saloum. Le décor : des girafes géantes et des éléphants décorent l'espace. ‘’Les blancs ont du cœur, ils veulent toujours nous aider en achetant nos objets, mais le gouvernement ne nous facilite pas les choses. Nos produits pèsent lourd, et en plus, les taxes sont élevées», se plaint ce professionnel de la sculpture. La solution à ce niveau ? «Nous voulons que l’Etat nous aide à revoir le poids supposé permis aux touristes, que nous jugeons insuffisant», confie ce cinquantenaire de la sculpture. Un avis unanimement partagé par d'autres artisans rencontrés sur place...

 

 

MARIÉTOU KANE

 

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