Publié le 3 May 2020 - 00:24
LUCA JAHIER (PRESIDENT DU COMITE ECONOMIQUE ET SOCIAL EUROPEEN) SUR LA DETTE AFRICAINE

‘’Trouver un accord sur l’allégement de la dette ne sera pas facile’’

 

S’accorder sur l’allégement de la dette des pays africains ‘’ne sera pas facile’’ et nécessite des négociations internationales. C’est ce qu’a soutenu le président du Comité économique et social européen (CESE) Luca Jahier, dans un communiqué de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) rendu public jeudi.

 

L’allégement de la dette des pays africains continuent d’alimenter les débats, au niveau des instances internationales, et notamment celles européennes. Lors d’une vidéoconférence avec la sous-secrétaire générale des Nations Unies et secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) mercredi, le président du Conseil économique et social européen (CESE), Luca Jahier, a souligné que ‘’trouver un accord sur l’allégement de la dette ne sera pas facile et nécessite des négociations internationales.

Au fait, M. Jahier note que la dette extérieure de l’Afrique ‘’n’est pas entièrement’’ entre les mains des institutions de Bretton Woods que sont la Banque mondiale (BM) et le Fonds monétaire international (FMI) et d’autres pays occidentaux. Ceci compte tenu du fait que la Chine en détient environ 40 %.

Ainsi, l’ambassadeur de l’UE auprès de l’Union africaine, Ranieri Sabatucci, a rappelé que la BM, le FMI et d’autres soutiennent l’appel à l’allégement de la dette pour les pays les plus vulnérables. ‘’Mais ce processus doit être transparent’’, dit-il dans le communiqué de la CEA publié ce jeudi. 

Aujourd’hui, face à l’expansion de la pandémie à travers le continent, M. Sabatucci a signalé qu’il est ‘’très difficile’’ de prédire l’évolution éventuelle de la crise sanitaire, ‘’sans oublier de mentionner’’ la crise économique émanant de la Covid-19. ‘’Il est important de se préparer à ce qu’il y ait une crise alimentaire à court terme’’, précise-t-il. A ce propos, son collègue de la CESE a indiqué qu’aucun pays, ni continent ‘’ne peut lutter seul’’ contre la pandémie du coronavirus. ‘’L’Europe a entrepris, mais doit également mettre pleinement en œuvre une stratégie, quelle qu’elle soit, pour son continent frère. Ensemble, nous pouvons trouver des solutions qui fonctionnent aussi bien pour l’Afrique que pour l’Europe, car dans cette crise, ce n’est qu’en s’aidant les uns les autres que nous pourrons nous aider nous-mêmes. Nous avons un vif intérêt à nous associer à l’Afrique, en particulier en ce moment, car ce que nous entendons faire en ce moment influencera énormément notre avenir’’, témoigne M. Jahier.

Pour sa part, la secrétaire exécutive de la CEA a assuré que la crise du coronavirus ‘’n’affectera pas’’ les efforts en cours visant à ‘’renforcer’’ les relations entre l’Afrique et l’Union européenne. ‘’S’il y a une chose que cette crise nous a montré, c’est qu’en tant que monde global, nous sommes semblables, nous sommes similaires. C’est une pandémie qui ne connaît ni frontières ni classification économique’’, affirme Vera Songwe, ajoutant que le renforcement des liens entre les deux continents est ‘’bénéfique’’ pour les deux parties.

Dès lors, l’économiste camerounaise a souligné que pendant que l’Afrique demandait à l’UE et à d’autres partenaires un moratoire sur la dette de deux ans et un plan de relance de 100 milliards de dollars pour injecter des liquidités dans ses économies, le continent ‘’s’efforçait’’ de lutter contre la pandémie. ‘’L’Afrique d’aujourd’hui n’est pas celle des années 1970 et 1980 où 75 % de ses nations étaient classées comme pays pauvres très endettés (PPTE). Le continent, aujourd’hui, s’est vraiment développé. À l’époque des PPTE, 75 % des pays africains étaient des pays à faible revenu. Aujourd’hui, seulement 25 % des pays africains sont pays à faible revenu. Notre structure économique a fondamentalement changé et les conversations que nous avons doivent également changer et s’aligner sur cette nouvelle Afrique qui a changé’’, dit-elle.

En effet, la secrétaire exécutive de la CEA a fait savoir que 75 % des pays africains à revenu intermédiaire importent certains de leurs principaux besoins d’Europe. Cependant, Mme Songwe, regrette le fait que 54 pays, dont certains en Europe, ont fermé leurs frontières à l’exportation de produits pharmaceutiques et agricoles, laissant de nombreux pays africains dans ‘’le pétrin’’. ‘’Nous ne pouvons pas construire une société commune et une société mondiale avec ce genre de réaction. Nous devons nous rassembler et comprendre comment créer un équilibre avec la demande. Si nous pouvons garder ces chaînes d’approvisionnement ouvertes, alors le besoin d’un soutien supplémentaire ne sera peut-être pas aussi énorme’’, plaide-t-elle.

Toutefois, l’économiste appelle l’Afrique à investir dans le stockage d’aliments afin de ‘’minimiser’’ les pertes après récolte qui, selon elle, sont ‘’exceptionnellement élevées’’. Pour elle, la technologie est également d’une ‘’importance cruciale’’ pour ‘’assurer le suivi et l’alimentation des plus de 20 millions de personnes susceptibles de sombrer dans la pauvreté’’, en raison de la crise de coronavirus.

Pour rappel, la Commission européenne a proposé la base d’une nouvelle stratégie avec l’Afrique à travers un document proposant de renforcer la coopération UE-Afrique. Ceci grâce à des partenariats dans cinq domaines clés, à savoir : la transition verte, la transformation numérique, la croissance et des emplois durables, la paix et la gouvernance, la migration et la mobilité.

MARIAMA DIEME

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