Publié le 14 Jan 2012 - 13:21
LUTTE CONTRE LA CORRUPTION

Niasse promet de traquer les ''biens mal acquis''

Moustapha Niasse

 

Promesse de traquer les biens et deniers mal acquis par les actuelles autorités de l'Etat et de la République. C'est l'engagement pris par la coalition Benno Siggil Senegaal à l'issue du Forum des cadres tenu ce week-end à Dakar, autour du programme économique et social prioritaire porté par le candidat Moustapha Niasse et comprimé en huit ''composantes''.

 

 

Si l'assainissement des Finances publiques est incontournable, Benno entend créer un organe indépendant de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite pour ''recouvrer des biens et deniers'' mal acquis. Une mesure qui s'accompagne de la réduction drastique du train de vie dispendieux de l’Etat avec un gouvernement de 25 ministres au maximum.

 

 

Dans la foulée et en ce qui concerne le secteur des infrastructures, la coalition dirigée par le secrétaire général de l'Alliance des forces de progrès (AFP) envisage de mettre en place un ''cadre institutionnel plus coordonné et plus stable'', souligne Alioune Sarr, coordonnateur du comité d'initiative des cadres, mais aussi un audit technique et financier de l’ensemble des grands travaux d’infrastructures réalisés depuis 2000 (Chantiers de Thiès, Anoci, Autoroute à péage, Aéroport Blaise Diagne, privatisation de la gestion des aéroports et du Port autonome de Dakar, etc.)

 

 

 

''Suspension des taxes sur les denrées de première nécessité''

 

 

Dans ce programme prioritaire axé sur huit ''composantes'', il y a la réduction du coût de la vie dont l’effectivité repose sur des ''mesures législatives et réglementaires'', mais surtout ''budgétaires et fiscales''. Il s’agira en effet de ''suppression, de réduction ou de suspension temporaire d’impôts ou de taxes sur les denrées de première nécessité''. Pour soulager les ménages, il y aura une ''subvention ciblée sur certains produits'' en plus de la ''baisse de la fiscalité sur les salaires et l’élargissement de l’assiette fiscale par l’investissement de certains secteurs ou sous-secteurs non ou faiblement fiscalisés'' entre autres.

 

 

Ces mesures rendront possible, selon Alioune Sarr, la résolution de la question du chômage des jeunes. A cet effet, le ''président'' Moustapha Niasse compte lancer un ''programme de travaux d’infrastructures à haute intensité de main-d’œuvre'', fusionner les différents fonds de promotion de la jeunesse (Fnpj, Anej, Ofejban) en une ''structure unique». L’éducation et la formation technique et professionnelle des jeunes seront érigées «au rang de priorité absolue''.

 

 

Sur la crise énergétique, le futur ''gouvernement consensuel'' de Bss va promouvoir le développement des énergies renouvelables. Dans une ''démarche participative'' et une ''vision prospective étalée sur 20-25 ans'', il va mettre ''en cohérence'' la politique énergétique avec celle de la sous-région (Omvs, Omvg) et avec la politique macroéconomique globale.

 

 

Le report des législatives en question

 

Le dispositif législatif, réglementaire et d’encadrement de l’exploitation des ressources minières, forestières, halieutiques ''objet de convoitise'' sera également ''mis à plat''. S’agissant du monde rural, Benno Siggil Senegaal, au regard de la ''détresse profonde'' qui caractérise ce secteur de la vie nationale, veut ''replacer les différents acteurs (agriculteurs, éleveurs, pêcheurs) dans de meilleures conditions de vie et de travail''.

 

 

Certains de leur victoire à la présidentielle, les cadres de Bss ont par ailleurs posé le problème du maintien ou non de la date des élections législatives. Ibrahima Sène, chargé des questions de la transition, trouve inopportun que l’on tienne des élections législatives en juin, soit quatre mois après la présidentielle.

 

 

''Cela risque de fragiliser le nouveau président s’il n’obtient pas la majorité à l’Assemblée nationale, explique le responsable du Pit. Il faut que les membres du gouvernement soient éligibles pour diriger le pays''. L’idéal serait d’organiser un référendum en juin 2012, ''une fois la victoire acquise'', entamer la refondation des institutions au cours des trois premières années du mandat du candidat. Mais un proche de Niasse, peu convaincu par l'argumentaire de Sène, rétorque : ''Et si Wade repoussait la date de la présidentielle ?»

 

Daouda GBAYA

 

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