Publié le 26 May 2021 - 14:13
MALI

Un “coup d'État inacceptable” pour l'UE

 

« Un coup d'État inacceptable » : les dirigeants européens ont « condamné avec la plus grande fermeté l'arrestation du président du Mali et de son Premier ministre », a déclaré mardi Emmanuel Macron à l'issue d'un sommet européen, la France demandant une réunion d'urgence au Conseil de sécurité de l'ONU.

 

« Nous sommes prêts, dans les prochaines heures, si la situation n'était pas clarifiée, à prendre des sanctions ciblées » contre les protagonistes, a affirmé Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse. L'homme fort du pouvoir malien, le colonel Assimi Goïta, a indiqué mardi avoir déchargé de leurs prérogatives le président et le Premier ministre de transition, coupables selon lui de tentative de « sabotage », dans ce qui s'apparente à un deuxième putsch en neuf mois.

« Nous avons condamné avec la plus grande fermeté l'arrestation du président de la transition, de son Premier ministre et de leurs collaborateurs », a rapporté Emmanuel Macron. « Ce qui a été conduit par les militaires putschistes est un coup d'État dans le coup d'État inacceptable, qui appelle notre condamnation immédiate », a dit le président français.

Dans une déclaration de reprise en main malgré l'atterrement causé chez les Maliens et la large réprobation internationale, le colonel Goïta a reproché au président Bah N’Daw et au Premier ministre Moctar Ouane d'avoir formé un nouveau gouvernement sans le consulter, bien qu'il soit en charge de la défense et de la sécurité, domaines cruciaux dans le pays sahélien en pleine tourmente.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a, quelques minutes avant Emmanuel Macron, indiqué devant l'Assemblée nationale que la France demandait une réunion d'urgence devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Elle « condamne avec la plus grande fermeté ce coup de force », « exige la libération des autorités » et « la reprise immédiate du cours normal de la transition », a déclaré M. Le Drian.

Selon lui, « le caractère civil de la transition est une condition sine qua non de la crédibilité du processus de transition et du soutien que les partenaires internationaux peuvent apporter aux autorités maliennes ».

« Si d'aventure il n'y avait pas un retour à l'ordre de la transition, nous prendrions des mesures immédiates de ciblage contre les responsables militaires et politiques qui entravent la transition », a averti le ministre français.

La Minusma, l'Union africaine (UA), les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont aussi condamné « fermement la tentative de coup de force ». Ils ont rejeté par avance tout fait accompli, y compris une éventuelle démission forcée des dirigeants arrêtés. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé lundi « au calme » au Mali et à la « libération inconditionnelle » de MM. N’Daw et Ouane.

RFI

 

Section: 
Sénégal–France : Le retour du dialogue dans un partenariat à réinventer
Ukraine : Fin de la réunion de crise des Européens à Paris, divisés sur l'éventuel envoi de troupes
Mali : Le rassemblement du 9 mai sous haute tension
PORTRAIT - LEON XIV, NOUVEAU PAPE ELU : Robert Francis Prevost, un homme de synthèse modéré et premier pape américain
RÉFORMES POLITIQUES AU TOGO ET AU MALI : La tentation autoritaire maquillée en progrès démocratique
CÉRÉMONIE INVESTIGATION PR OLIGUI NGUEMA : Bassirou Diomaye Faye présent aux côtés de seize chefs d'État à Libreville
BENIN : Le nouvel épicentre du terrorisme sahélien
50 ANS DE LA CEDEAO : Mahama plaide pour le dialogue avec l’AES
Deuxième, Bilie-By-Nze critique une présidentielle «opaque» mais ne saisira pas la Cour constitutionnelle
Au Niger : Une Suisse enlevée à Agadez, trois mois après une Autrichienne
Gabon : le président élu Brice Oligui Nguema face à de nombreux défis
GABON - ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE : La diaspora gabonaise au Sénégal plébiscite Brice Clotaire Oligui Nguema
MALI-GUINEE : La presse sous bâillon militaire
LE POUVOIR DE DIRE NON : De Villepin, Badinter, Badio Camara, ou l’honneur de désobéir
CRISE DIPLOMATIQUE ENTRE L’ALGERIE ET LE MALI : L’escalade de trop ?
CHARLES DE GAULLE : Héros français, bourreau africain ?
En Birmanie, des crémations à la chaîne pour les victimes du séisme
ENTRETIEN - AMADOU MOCTAR ANN, ANALYSTE GÉOPOLITIQUE : "Le Sénégal affirme son rôle de médiateur sur la scène internationale"
RETRAIT DE L’ORGANISATION INTERNATIONALE DE LA FRANCOPHONIE : Les pays de l’AES dénoncent un levier d’influence française
BURKINA FASO - MASSACRES DE VILLAGEOIS PEULS À SOLENZO : Les balles et les machettes de la haine