Publié le 14 Jul 2020 - 15:23
MATAM - EXODE RURAL

Orefondé capte plus de 400 millions pour fixer les populations 

 

La commune d’Orefondé, située à l’extrémité nord du département de Matam, vient de bénéficier d’une enveloppe de 400 millions de F CFA octroyée par la Saed (Société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta). Elle va permettre, entre autres, la construction du marché central d’Orefondé, pour un coût de 57 millions, et une unité laitière, véritables doléances des populations.

 

Lors d’une tournée effectuée dans la partie ‘’Dieri’’ et ‘’Walo’’ de la commune, en compagnie de la délégation du directeur de la Saed et des partenaires techniques et financiers, l’édile de la commune d’Orefondé avait pu mesurer l’ampleur des attentes de sa population. Dans ces localités rurales, en effet, l’élevage et l’agriculture restent quasiment les seules activités économiques pour les habitants. Et ils sont obligés de faire face à des obstacles liés à une absence de logistique. C’est dans ces circonstances qu’ils ont accueilli à bras ouverts la délégation venue réceptionner le magasin de stockage d’aliments de bétail à Orefondé et celle du casier rizicole de Loumbal Baladji d’une superficie de 60 hectares.

‘’C’est un projet que nous avons concocté avec la Saed, à travers la convention Asamm Apefam, coordonnée par la Saed et financée par l’Agence française de développement (AFD). La commune d’Orefondé a ainsi bénéficié d’un magasin d’aliments de bétail et d’un aire d’abattage, dans le pôle élevage’’, a précisé Amadou Yero Ba ravi de recevoir des hôtes venus donner corps à la vision de l’AFD. ‘’On a posé la première pierre du marché d’Orefondé d’une valeur de 57 millions, un marché moderne avec des cantines et toutes les commodités qui vont avec’’, a ajouté le maire.

La commune, avec ses 32 villages et hameaux, dispose de surfaces de terres qui s’étendent à perte de vue. Le désir d’exploiter ces espaces est assez prononcé chez la plupart des habitants de ces bourgades. Chaque ménage possède un terrain pour s’adonner à l’agriculture. Et pourtant, la surface de terres non encore exploitée est de loin supérieure à celle cultivée. Mais avec la Saed et l’AFD notamment, des centaines d’hectares ont été aménagés. ‘’Il y a un périmètre irrigué en riz d’une superficie de 100 ha qui est en cours d’aménagement dans le village d’Orefondé. Ce qui est une véritable aubaine pour les agriculteurs. Ce n’est pas tout, puisqu’un autre périmètre irrigué d’une superficie de 60 ha a déjà été aménagé à Loumbal Balaadji et les travaux sont presque finis. Les populations pourront aller en première campagne dans les semaines à venir’’, a annoncé le maire, avant de renseigner que certains villages et hameaux vont pouvoir s’approvisionner du liquide précieux sans tracas, grâce au même projet.

‘’Le financement prévoit aussi l’adduction d’eau des villages de Thianguel, de Boungou et de Badiya. Ce serait un grand soulagement pour ces populations qui parcouraient des kilomètres pour pouvoir boire et abreuver leurs animaux. Il est, en effet, inconcevable qu’au XXIe siècle, des personnes n’aient pas accès à l’eau potable. Une anomalie que ce financement de l’AFD va définitivement corriger’’, fait-il remarquer.

Cependant, à côté de ces nouvelles fort rassurantes pour le bien-être des populations de sa commune, le maire d’Orefondé tient à soulever une seule doléance, mais d’une grande importance. Il s’agit de la confection d’un pont au niveau du village de Diorbivore. ‘’Il y a une doléance qui est celle de toute la commune, des populations locales : il s’agit de la construction d’un pont à hauteur de Diorbivore. Ce pont est une nécessité. A l’heure actuelle, tout le Dandé Mayo est enclavé. Les populations du département de Podor et de Matam souffrent de cet enclavement qui entrave le développement économique de cette partie du Sénégal’’.

Ces investissements massifs de l’AFD dans la commune d’Orefondé s’inscrivent dans la phase 2 du Projet de promotion des exploitations familiales agricoles dans la région de Matam, projet pour lequel l’agence avait accordé un financement d’un montant de 21 milliards de francs CFA en 2017. Si l’on en croit les représentants de l’AFD, les financements alloués aux différentes collectivités de la région permettront de réaliser, de réhabiliter et d’étendre des périmètres villageois, d’aménager des cuvettes de décrue, des pistes de production, des aménagements collectifs hydro-agricoles, hydro-pastoraux et des infrastructures de stockage.

La finalité de tous ces efforts des partenaires financiers est de contribuer à fixer les populations pour éviter des exodes massifs vers Dakar ou vers l’Europe.

Djibril Ba

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