Publié le 23 Apr 2013 - 21:27
MAURITANIE

 La majorité présidentielle se fissure

Trois partis politiques ont décidé de quitter la mouvance présidentielle pour assumer leurs divergences avec le régime du président Aziz. Regroupés dans l'Alliance patriotique (AP), ils en appellent aux autres partis d'opposition pour un front uni.

 

 

Le Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD-ADIL), le Mouvement pour la refondation (MPR) et le Renouveau démocratique (RD), dirigés respectivement par Ahmed Ould Waghf, ancien premier ministre, Kane Hamidou Baba et Moustapha Ould Abeiderrahmane viennent de rompre les amarres avec la majorité présidentielle.

 

Ces trois compagnons d’infortune du pouvoir ont indiqué que leur coalition politique était née dans un «contexte marqué par la persistance de la crise politique, les conséquences de la sécheresse sur les populations et le bétail, le conflit armé au Mali…» menaçant la sécurité régionale et internationale. C'est pourquoi «les risques dramatiques qui pouvaient résulter de cette donne dans laquelle les acteurs politique se regardaient en chiens faïence» les avaient convaincus de la nécessité de créer un cadre approprié au dialogue inclusif pour aboutir à une solution politique consensuelle.

 

Aujourd’hui, après un an de compagnonnage, Adil, Mpr et Rd, et suite à une «analyse lucide de la situation», se sont rendus compte que «le bilan de notre participation à la majorité est négatif et par conséquent, nous avons décidé de quitter le navire», soutiennent-ils. En clair, ils soulignent n'avoir cessé d’appeler «avec insistance nos partenaires à s’engager sur la voie du dialogue avec toutes les forces politiques».

 

Dans le même ordre d’idées, ces ex de la majorité ont approuvé l’initiative de Messoud Ould Boulkheir «qui poursuit les mêmes objectifs» en vue d’organiser des élections législatives et municipales «crédibles, transparentes et consensuelles». Et comme leurs objectifs ont rencontré l’opposition d'un pouvoir qui cultive «l'impasse politique», quitter le navire présidentiel était devenu une condition essentielle afin de «poursuivre le combat pour une démocratie apaisée et réelle.» Aujourd'hui, l'Alliance patriotique (AP) veut inscrire son action politique au sein de l'opposition démocratique.

 

Par ailleurs, même si cela n'a pas été dit plus tôt - et elles ont fini par l'avouer – ces formations politiques avaient des vues divergentes avec le pouvoir sur la crise malienne. En outre, selon des informations crédibles, elles auraient été frustrées par l'absence de nominations de leurs cadres politiques à des postes de responsabilité. Face à un gouvernement qui «ne respecte rien des points de nos accords politiques», soutiennent-elles, «rompre le compagnonnage» a fini par s'imposer. D’ores et déjà, Ap se dit ouverte au dialogue «avec tous les autres partis de l’opposition», ce qui est une main tendue à la Cod et à l’Initiative Messoud.

 

IBOU BADIANE

 

 

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.

 

 

 

Section: 
SIDI OULD TAH À LA TÊTE DE LA BAD : Une victoire géopolitique
VISITE OFFICIELLE DE SONKO AU BURKINA FASO : Sous le sceau de la sécurité et de la souveraineté
Guerre en Ukraine : Des discussions trilatérales prévues à Istanbul ce vendredi
IBRAHIMA TRAORE, FIGURE CLIVANTE : Le Burkina Faso au cœur d’un débat sénégalais
Sénégal–France : Le retour du dialogue dans un partenariat à réinventer
Ukraine : Fin de la réunion de crise des Européens à Paris, divisés sur l'éventuel envoi de troupes
Mali : Le rassemblement du 9 mai sous haute tension
PORTRAIT - LEON XIV, NOUVEAU PAPE ELU : Robert Francis Prevost, un homme de synthèse modéré et premier pape américain
RÉFORMES POLITIQUES AU TOGO ET AU MALI : La tentation autoritaire maquillée en progrès démocratique
CÉRÉMONIE INVESTIGATION PR OLIGUI NGUEMA : Bassirou Diomaye Faye présent aux côtés de seize chefs d'État à Libreville
BENIN : Le nouvel épicentre du terrorisme sahélien
50 ANS DE LA CEDEAO : Mahama plaide pour le dialogue avec l’AES
Deuxième, Bilie-By-Nze critique une présidentielle «opaque» mais ne saisira pas la Cour constitutionnelle
Au Niger : Une Suisse enlevée à Agadez, trois mois après une Autrichienne
Gabon : le président élu Brice Oligui Nguema face à de nombreux défis
GABON - ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE : La diaspora gabonaise au Sénégal plébiscite Brice Clotaire Oligui Nguema
MALI-GUINEE : La presse sous bâillon militaire
LE POUVOIR DE DIRE NON : De Villepin, Badinter, Badio Camara, ou l’honneur de désobéir
CRISE DIPLOMATIQUE ENTRE L’ALGERIE ET LE MALI : L’escalade de trop ?
CHARLES DE GAULLE : Héros français, bourreau africain ?