Publié le 7 Mar 2018 - 20:58
MUSEE DES CIVILISATIONS NOIRES

Les galeristes associés au projet

 

Le ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a rencontré, hier, des galeristes du Sénégal. L'objectif de cette rencontre était d’échanger avec eux sur le projet du Musée des civilisations noires et d'explorer ensemble des pistes de collaboration et de partenariat.

 

Dans le cadre des préparatifs de l’ouverture prochaine du Musée des civilisations noires, prévue dans le dernier trimestre de cette année, le ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a rencontré, hier, des galeristes sénégalais à l’auditorium de ladite infrastructure.  Une rencontre qui a permis au ministre et aux responsables des galeries de discuter du contenu, de l’orientation globale et de la philosophie du Musée des civilisations noires (Mcn).

Selon le ministre, ses hôtes du jour seront nécessairement des partenaires privilégiés du musée qui est un espace de célébration et de promotion des produits culturels. ‘’Chacune de vos galeries a une histoire, un patrimoine, une vocation, voire une spécialisation que nous reconnaissons et respectons. Il est donc évident que le Musée des civilisations noires peut trouver, avec chacun d’entre vous, des convergences permettant d’entretenir avec votre communauté des relations franches de collaboration’’, est-il convaincu.  M. Coulibaly a tenu à rappeler à ses invités que le Mcn ne sera pas ‘’un musée anthropologique, ethnographique, chromatique, qui fait l’objet des pièces d’exposition qui fixent et encadrent l’Afrique dans un contenu global duquel il ne bouge pas, mais plutôt un musée de son temps qui ne s’est pas séquencé et clos dans le temps’’.

Pour le directeur général du musée, Hamady Bocoum, le Musée des civilisations noires, d’une certaine manière, fonctionnera comme une galerie. C’est pourquoi il sera question de définir les règles suivant lesquelles ce joyau va fonctionner avec une synergie dans les actions et non une opposition entre les galeristes et le musée. Le directeur de renseigner qu’ils vont faire en sorte que les civilisations noires, depuis l’Antiquité la plus ancienne jusqu’aujourd’hui, soient connues des Africains. ‘’Il y a beaucoup de missions dites civilisatrices au nom desquelles beaucoup de choses ont été faites contre les Noirs. On va revisiter tout cela. Et surtout montrer que nous allons être un musée dans le temps du monde. On va  parler le langage de notre temps qui est aujourd’hui l’intelligence artificielle. Vous aurez plus d’électronique, de multimédia et d’interactivité dans ce musée que d’objets’’, a-t-il renseigné.

Thérèse Turpin Diatta, Directrice de la galerie Kemboury,  de souligner : ‘’Nous représenterons, dans cet espace, les artistes qui travaillent avec nous et nous confient leurs œuvres pour les mettre en valeur.’’ Mme Diatta, qui a parlé au nom des galeristes du privé, a loué l’initiative. De son point de vue, ce musée est une ‘’excellente opportunité dont rêve le monde entier et en particulier l’Afrique’’.

Par ailleurs, le directeur général Hamady Bocoum dit manquer ‘’de tout et de rien’’. ‘’Tout est dans la vision et la philosophie. Nous avons décidé de faire un musée qui va s’appuyer exclusivement sur nos forces, qui sont nos idées, le besoin de réécrire notre histoire. Et c’est l’attente des populations par rapport à tout cela. Donc, nous n’avons pas, en réalité, de difficultés majeures par rapport à ça’’, a-t-il indiqué. 

A son avis,  ‘’quand on parle de faiblesse dans les musées, on parle de collection. Et pour nous, ce n’est pas un problème. Parce que ce qu’on a considéré comme étant l’art africain, nous le considérons comme un art assez subalterne’’, a-t-il laissé entendre.

HABIBATOU WAGNE

 

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