Publié le 22 Oct 2013 - 07:25
MUSIQUE – CONCERT

Ashes to Machine & Julien Lourau

 

 

De la musique expérimentale. C’est essentiellement ce que nous ont servi (sur un plateau de notes éclectiques), les musiciens constituant, le temps d’une résidence d’une semaine au Sénégal, le groupe Ashes to Machine. Une expérience unique en son genre.

Julien Loureau, saxophoniste et pianiste français, aurait eu du mal, dans d’autres circonstances, à entraîner le public sénégalais dans son univers musical. En l’occurrence, c’est exactement le contraire qui s’est produit. Cela du fait que, lors de sa prestation de samedi dernier, il eu le flair de s’entourer de musiciens locaux de grand talent.

Ainsi le jazzman, secondé d’un DJ, a su marier avec finesse ses sonorités d’ailleurs avec celles, parfois étonnantes, d’ici. Outre la jeune cantatrice Kalsoum et le rappeur Keyti, la première chantant des hymnes folkloriques wolof et le second s’illustrant par sa prose engagée, c’est une troupe de percussionnistes, le groupe Tam, qui a ravi la vedette du concert. En effet, loin d’une approche orthodoxe, les percussionnistes ont choisi de construire leurs rythmes avec des outils du quotidien comme des marteaux, des pilions à moudre le grain et - choses inédite - ce qui semblait être une scie à métaux.

Le résultat, loin d’être discordant, fut assez surprenant de prime abord, cela juste le temps que le public, quelque peu profane, y ajuste sa perception. Une fois cela fait, on se laisse vite entraîner par les mélodies hypnotiques de la formation, entre «Afrique et France» (comme l’a signifié la promotion autour de l’événement).

Le concert, cependant, n’était pas uniquement pour plaire à l’ouïe. Le visuel était également présent, avec des jeux de lumières et transpositions de flux vidéo en direct sur le grand écran du théâtre de verdure. Collant à la musique, ils ont d’une certaine manière fait immerger le public dans une bulle, entre jazz et percussion, pour ne l’en sortir que 1h30 plus tard à la fin du concert.

Initié en 2006 au Kenya et se produisant dans une vingtaine de pays, le projet Ashes to machine s’est tenu à Dakar avec la collaboration de l’association Vives Voix, notamment connue pour l’exposition «Masques et Mémoires» qu’elle avait organisée l’année dernière à Gorée.

Julien Lourau, à l’honneur pour cette collaboration, est un saxophoniste de jazz français qui a fait ses armes dans le groupe Trash Corporation et a, entre autres, fondé le collectif musical éphémère Olympic Gramofon. Il est âgé de 43 ans.

 

Section: 
PROLIFÉRATION DES MÉDIAS ÉTRANGERS : Péril sur la souveraineté
ACCES 2025 : Le musique africaine rencontre le monde à Pretoria
TROISIEME EDITION FESTIVAL JOTAAY JI : Dakar a vibré aux voix du féminisme 
BARRIÈRES À L’AUTONOMISATION DES FEMMES : La plaidoirie de l’AJS
SUNU YEUF : Championne de la diffusion des séries sénégalaises
DECES D'ABDOULAYE DIALLO : Ngor perd son Berger
Oscars 2025
EL HADJI CHEIKHOU SALL DE LEBALMA SUR L’ INCUBATION ET LE FINANCEMENT : ‘’La Fintech est une révolution qui redonne le pouvoir aux populations’’
THIÈS – DÉNONCIATION DU RETARD DANS LA MISE EN ŒUVRE DE SON AUTONOMIE : L’ENSA en grève de 72 heures
DÉTACHEMENT DU MINISTÈRE DE LA CULTURE, NOMINATION D’AMADOU BA : Un espoir pour les acteurs
JANT BEATS FESTIVAL : Un nouvel événement audacieux dans le paysage culturel
BRASSAGE RDC-SÉNÉGAL : Cœur de lion et de léopard
CHEIKH NDIGUEL LÔ : ‘’Ma retraite, c'est ma mort’’
CÉLÉBRATION DES 50 ANS DE CARRIÈRE DE CHEIKH NDIGUEL LÔ : Cinq décennies de succès mondial  
6E EDITION DIALAWALY FESTIVAL : Trois jours de rythmes, de couleurs et d’unité à Dagana
ARTS VISUELS : L'identité et la souveraineté en question
FRANÇOIS AKOUABOU ADIANAGA (DG FESPACO) ‘’Il faut travailler sur la distribution du cinéma en Afrique’’
DIFFUSION ET EXPLOITATION DES FILMS AFRICAINS : Mobiciné, un modèle de réussite en Afrique
FESTIVAL IMAGE DU FLEUVE (FIF) DE BOGHÉ : « Destin d’un migrant » d’Omar Brams Mbaye remporte le Grand Prix
Festival 72 heures de Yarakh