Publié le 12 Jul 2022 - 11:34
OUROSSOGUI

Le marché ravagé par les flammes

 

Une centaine de cantines implantées au marché de Ourossogui a été calcinée par l’incendie qui s’est déclaré dans la nuit du dimanche vers 22 h. Aucune perte en vies humaines, mais d’importants dégâts matériels ont été notés.

 

C’est un incendie d’une rare violence qui s’est déclaré au grand marché de Ourossogui, le jour de la Tabaski, au moment où certains étaient blottis dans les bras de Morphée. Le feu, qui a totalement réduit en cendres les cantines, s’est propagé avec une vélocité déconcertante. Au point qu’avant l’arrivée des sapeurs-pompiers, une grande partie du marché était déjà sous l’emprise des braises. Les soldats du feu venant de la ville de Matam, avaient rapidement parcouru les 10 km qui les séparaient de Ourossogui. Mais, ils ont été considérablement entravés par l’étroitesse des voies de passage. Leur camion-citerne ne pouvait pas pénétrer dans l’enceinte du marché. Ce qui explique leur grande difficulté à circonscrire le feu, puisqu’il aura fallu plus de quatre tours d’horloge pour venir à bout des flammes.

Les dégâts sont inestimables. Une centaine de cantines et des étals sont partis en fumée. Des marchandises calcinées qui ne sont pas pour l’heure quantifiées, mais qui peuvent être estimées à plusieurs millions de francs. Un sinistre qui survient alors que la quasi-totalité des propriétaires était partie rejoindre leur terroir pour les besoins de la fête de Tabaski.

Selon les témoignages d’un proche d’un sinistré, il y avait de grosses sommes d’argent qui étaient dans les cantines et qui sont parties en fumée. ‘’Mon ami est présentement à Ndindy. Il est abattu quand je lui ai annoncé la triste nouvelle. Il n’en revenait pas. Il a fallu qu’il voie les images de ses propres yeux pour qu’il réalise que c’est vrai ce que je lui disais. C’est toutes ses économies qui sont englouties par les flammes. Il venait de faire une très bonne opération. Il avait beaucoup vendu et il n’avait pas eu le temps de déposer l’argent à la banque. Il l’avait laissé dans sa cantine en attendant qu’il rentre dans la semaine. Hélas…’’, confie-t-il.

Cet incendie est le deuxième dans ce marché en moins d’une année. Et celui-ci a été particulièrement dévastateur. Mais jusqu’ici, les causes de ce sinistre restent inconnues. Pour Daouda Niang, journaliste à la retraite et habitant à Ourossogui, les responsabilités sont plusieurs niveaux. ‘’Il ne s’agit ni plus ni moins que de responsabilités partagées.

Je dirais, d’une part, la cupidité pour les commerçants qui veulent se faire pleins les poches en usant de toutes les astuces possibles pour s’implanter sur les voies de dégagement à l’intérieur comme aux alentours du marché et, d’un autre côté, l’avidité des municipaux qui octroient des titres d’occupation sans fondement et cela a permis les installations précaires au niveau du marché’’, explique-t-il.

Avant de poursuivre : ‘’Combien de fois y a-t-il eu de déguerpissements ? Combien de fois les commerçants sont revenus occuper les lieux ?’’ s’emporte-t-il.

L’élu départemental Ibrahima Ba dit ‘’Tépé’’ est profondément outré par la situation qui n’est que la résultante d’une gestion teintée de négligence et de laisser-aller. ‘’Il y a clairement de la négligence doublée d'indiscipline caractérisée de la part des acteurs qui ont conduit à cet incendie’’.

Le feu s’est déclaré aux environs de 21 h. Et jusqu'à 2 h du matin, les sapeurs-pompiers et les populations luttaient contre les flammes. L’autre difficulté a été l’absence de bouches d'incendie.

Djibril Ba

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