Publié le 25 May 2022 - 23:30
PÔLE URBAIN DAGA-KHOLPA

Abdoulaye Sow engage la discussion avec les impactés

 

Le pôle urbain Daga-Kholpa a fait l’objet de plusieurs manifestations de jeunes des villages impactés. Depuis lors, le projet continue son chemin. Hier, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique a regroupé l’ensemble des représentants des populations impactées et les responsables du projet pour partager avec eux ses contours et recueillir leurs préoccupations pour mieux les prendre en charge.

 

Dans sa politique sociale, le gouvernement de Macky Sall a mis en branle plusieurs projets dont l’objectif fondamental est de régler la question du logement pour les populations sénégalaises. C’est pour cette raison qu’il a lancé un vaste Programme d’aménagement et de développement de pôles urbains au Sénégal (Pappus) qui porte sur plus d’une trentaine de pôles urbains déjà identifiés sur l’ensemble du territoire national, dans les métropoles d’équilibre, les métropoles régionales et les villes secondaires stratégiques déclinées dans le Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT). C’est dans ce cadre qu’il a été implanté dans le département de Mbour, à la lisière des villages de Daga et de Kholpa (commune de Diass), un pôle urbain qui porte les noms de ces villages.

 ‘’Parmi ces pôles urbains en création, figure en bonne place celui de Daga-Kholpa qui bénéficie d’un positionnement géographique stratégique, par sa situation à cheval entre les communes de Diass et de Yenne, dans le triangle Dakar-Thiès-Mbour, à proximité de l’AIBD, du futur port de Ndayane et de la nouvelle ville de Diamniadio’’, indique Abdoulaye Sow.

Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique ajoute que l’État du Sénégal a créé, conformément à la loi 2020-24 du 2 juillet 2020, la société anonyme à participation publique majoritaire dénommée Société d’aménagement foncier et de rénovation urbaine (Safru SA), pour assurer l’aménagement des sites devant abriter les programmes immobiliers de l’État et de contribuer aux opérations de rénovation et de restructuration urbaines.

Ainsi, le dispositif de réalisation du pôle urbain de Daga-Kholpa repose, concrètement, sur le principe du ‘’Xëy Dëk’’ où la coexistence d’habitats décents et de bassins d’emplois permettra aux habitants d’y vivre et d’y travailler, de faire instruire leurs enfants, tout en s’y soignant et en bénéficiant d’aires de loisirs.

Production de près de 9 000 logements, dans la première phase

Toutefois, le message n’est pas bien passé au sein de la population autochtone des villages concernés. C’est ce qui a amené le ministre Abdoulaye Sow à organiser un atelier de partage et d’information sur l’aménagement urbain du pôle de Daga-Kholpa.

Dans ce cadre, il a expliqué que la première phase de l’aménagement dudit pôle va porter sur une ‘’zone prioritaire’’ s’étendant sur une superficie d’environ 400 ha, pour la production de près de 9 000 logements. ‘’Ainsi, le sous-projet «Aménagement urbain du pôle de Daga-Kholpa» vise la réalisation préalable de grandes trames d’accueil, prenant en compte les terrassements généraux, la voirie (primaire, secondaire et tertiaire), les réseaux divers tels que le drainage des eaux pluviales, l’évacuation des eaux usées, l’adduction d’eau potable, l’amenée de l’électricité, et ceci jusqu’au niveau tertiaire, autrement dit desservant toutes les parcelles’’, explique le ministre.

De ce fait, ajoute Abdoulaye Seydou Sow, un tel niveau d’aménagement requiert des études minutieuses, pour en assurer la qualité et l’accès équitable tenant compte des préoccupations des populations vivant dans les villages situés au cœur du projet. ‘’La phase de préparation du projet a permis de réaliser une dizaine d’études de sauvegarde environnementale et sociale dont l’objectif principal est de mesurer les impacts environnementaux et sociaux pour arriver à prendre en charge objectivement les préoccupations légitimes des populations directement et indirectement impactées par les projets’’, renseigne-t-il.

Le ministre demande le paiement, sans délai, des impenses

Donc, ‘’à travers le partage des résultats provisoires des études d’impact environnemental et social (EIES), du Plan d’action de réinstallation (Par) et du Plan de restauration des moyens de subsistance (PRMS), les différents acteurs pourront apprécier l’engagement ferme du gouvernement du Sénégal à veiller, non seulement à la préservation du patrimoine foncier, culturel et cultuel des populations autochtones, mais aussi à ce qu’elles soient les principales et premières bénéficiaires des retombées positives du projet’’, a déclaré le ministre à l’assemblée. Il renseigne avoir déjà instruit la Safru et la Direction générale de l’Urbanisme et de l’Architecture, de procéder, sans délai, en rapport avec les chefs de village, des notables, des organisations de femmes et de jeunes, à la matérialisation des zones d’extension des huit villages et hameaux concernés. ‘’Le planning d’intervention a déjà été partagé avec le préfet du département de Mbour et les travaux vont démarrer dans les tout prochains jours’’, annonce-t-il.

Par ailleurs, informe Abdoulaye Sow, ‘’depuis bientôt un mois jour pour jour, les personnes affectées par le projet (Pap) répondent massivement à l’appel du préfet de Mbour concernant les opérations de conciliation qui se poursuivent à un rythme soutenu à la préfecture. Les dossiers transmis à la Safru sont en cours de traitement, en rapport avec le Fonds pour l’habitat social (FHS)’’. Il demande à la Safru, au FHS et au préfet du département de Mbour de procéder, sans délai, au paiement des impenses dont les montants ont été sensiblement revalorisés, pour répondre davantage aux aspirations des populations à la base.

À cela, il ajoute qu’un plan d’ingénierie sociale est déjà mis en place par la Safru pour accompagner les populations en termes d’offres d’opportunités économiques aux femmes et aux jeunes (emplois, formation, accès aux services urbains de base, etc.).

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

 

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