Publié le 21 Feb 2023 - 18:55
PLACE FINANCIÈRE DE RÉFÉRENCE

Dakar, futur Dubaï ouest-africain

 

Après l’aéroport international Blaise Diagne, le Train express régional, la zone économique spéciale, les projets autoroutiers, un site de 15 ha a été ciblé à Diass pour abriter une sorte de centre offshore, à l’image de ce qui se fait dans les places financières de référence mondiale. Au-delà de ce centre qui va permettre d’attirer les investissements directs étrangers, Dakar compte également sur la mobilisation de l’épargne. 

 

Construire une place financière de référence internationale, c’est l’ambition du Sénégal dans les années à venir. Déjà, l’Apix est à pied d’œuvre pour réaliser ce vœu du président de la République Macky Sall. Dans trois mois, promet son directeur général Abdoulaye Baldé, le business plan devrait être présenté au Premier ministre.

 Interpellé en marge des Assises de l’entreprise, il est revenu sur les principales caractéristiques de cette place importante pour l’émergence économique du Sénégal.

Il s’agira, selon lui, d’une cité financière de référence, avec l’ensemble des infrastructures nécessaires. Notamment un réseau de banques et fonds d’investissement de référence mondiale qui viendront s’installer dans un environnement bien déterminé. ‘’Il nous faut un espace où l’ensemble des grandes enseignes pourra se retrouver pour créer un environnement propice au financement des affaires et à l’accroissement des investissements directs étrangers. Nous sommes en train d’y travailler avec toutes les organisations patronales pour déterminer le lieu’’, a indiqué le directeur général de l’Apix.

Pour Abdoulaye Baldé, la place financière sera érigée sur un site de plus de 15 ha, au niveau de la Zone économique spéciale de Diass, qui est contiguë à l’aéroport international Blaise Diagne. ‘’C’est là que nous allons ériger cette place financière avec l’ensemble des bâtiments, l’ensemble des structures, mais aussi la connectivité, la fourniture en énergie… Nous nous sommes fixé un délai de trois mois pour présenter le business plan. Après, on pourra démarrer physiquement les travaux sur le terrain’’.

Par rapport à l’exigence de transparence dans ce futur centre offshore du Sénégal, M. Baldé rassure : ‘’L’ensemble des dispositifs nécessaires seront mis en place. Avec tous les acteurs, nous allons voir les réformes à mettre en œuvre pour non seulement sécuriser les investissements, mais aussi pour veiller à la transparence.’’

Sur un autre registre, le gouvernement compte sur le secteur des assurances pour booster l’épargne et les investissements.

Selon le ministre des Finances Mamadou Moustapha Ba, l’Afrique est obligée, au-delà des investissements directs étrangers, de s’appuyer davantage sur les ressources locales pour financer ses projets de développement. En plus des outils classiques tels que les impôts et taxes, la mobilisation de l’épargne nationale devrait, à l’en croire, constituer un levier important sur lequel il faudra compter pour le financement de l’économie. ‘’Et c’est à ce niveau que le secteur de l’assurance, dans son rôle de collecteur d’épargne, est très attendu’’, a-t-il insisté.

Cela dit, Moustapha Ba est revenu sur le poids des assurances dans le financement de l’économie au Sénégal. D’après lui, la contribution du secteur au PIB est à peine de 1,47 % en 2021, contre une moyenne africaine de 2,70 % et une moyenne mondiale de 7,00 %. ‘’Dans la zone de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance communément appelée Cima, qui regroupe les pays de l’UEMOA et ceux de la zone CEMAC d’Afrique centrale, ce taux de pénétration de l’assurance reste globalement faible, stagnant à 1 % ces dernières années’’, a précisé le ministre des Finances.

En ce qui concerne le stock des placements effectués par l’assurance sénégalaise dans l’économie, il s’était établi à 443 milliards F CFA au 31 décembre 2021, soit une progression de 1,8 % par rapport à l’année 2020. Ces placements restent dominés par les dépôts bancaires (avec une part de 41,62 %), les valeurs mobilières (25,59 %), les titres de participation (12,74 %) et l’immobilier (9,37 %).

Au-delà du taux de pénétration de l’assurance qui reste encore très limité, souligne l’argentier de l’État, cette relative faiblesse de l’investissement des assureurs dans l’économie nationale s’explique aussi par la faible expansion de l’assurance-vie. ‘’Avec 37 % de parts de marché dans l’activité d’assurance nationale, l’assurance-vie concentre cependant 63 % des placements en 2021. La capacité de financement de l’économie par le secteur sera donc d’autant plus importante que la branche de l’assurance-vie, collecteur de ressources à long terme, sera développée à l’instar des marchés modernes. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’État du Sénégal a consenti beaucoup d’efforts en termes d’incitations fiscales, afin d’accompagner le développement de l’assurance-vie et capter davantage d’épargne provenant de l’industrie des assurances’’.

Si l’on en croit le ministre des Finances et du Budget, les prestations payées par l’industrie des assurances en 2021 s’élèvent à 114 milliards F CFA, en progression de 24 milliards par rapport à l’année précédente.

Si l’on en croit le ministre des Finances et du Budget, les prestations payées par l’industrie des assurances en 2021 s’élèvent à 114 milliards F CFA, en progression de 24 milliards par rapport à l’année précédente.

MOR AMA

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