“Un formulaire circule pour recenser l’impact économique de la Covid-19 sur les artistes’’
Quel est l'impact de l'interdiction de rassemblements due au coronavirus sur votre travail ?
Dans le respect de cette interdiction, nos activités événementielles et nos formations sont à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre.
Quelles activités faites-vous, en cette période de crise où il est recommandé de sortir de moins en moins ?
Effectivement, le grand défi est de toucher un maximum de personnes tout en évitant les rassemblements… Cette situation nous pousse à nous remettre en question, à envisager des solutions immédiates, mais aussi à réfléchir sur le sens et les orientations de nos activités de manière générale.
Dans les circonstances que nous vivons, il s’agit aussi de collaborer à l’effort national en tant que citoyens d’abord. Tout en continuant à assurer un service administratif minimum en mode télétravail, nous contribuons à l’effort de sensibilisation sur la manière de contenir et d’éradiquer la pandémie, en diffusant, sur les réseaux sociaux, en particulier WhatsApp, les messages élaborés par la communauté artistique, les messages officiels et toute information jugée utile.
Par ailleurs, avec les divers cercles artistiques dont nous faisons partie, nous sommes en train d’élaborer des plans d’action qui pourront soulager les communautés de manière générale, en commençant par celles que nous connaissons le mieux, à savoir la communauté des danseurs et des professionnels de la danse.
Le président a décidé de venir en aide aux secteurs les plus impactés dont la culture, à travers le fonds Force Covid-19. Ne Pensez-vous pas qu'il sera difficile de répertorier les artistes qui ont subi des reports et annulations de contrats, d'autant plus que la majeure partie d'entre eux sont dans l'informel ? Quel est le travail qui doit être fait pour les recenser ?
Une combinaison de plusieurs actions. Il me semble qu’il y a déjà un formulaire qui circule pour recenser l’impact économique de la Covid-19 sur les artistes. Il y a également des bases de données qui existent et qui peuvent être mises à contribution. Je pense notamment à celles de la Sodav, de la MNSAC, de la Biennale de Dakar, des divers fonds qui existent au niveau du ministère de la Culture tels que le Fonds de développement des cultures urbaines, le Fonds d’aide. On peut aussi s’appuyer sur les bases de données des 14 centres culturels régionaux qui accueillent et gèrent des artistes au quotidien, et celles des structures qui peuvent identifier les artistes telles que l’Association des métiers de la musique au Sénégal (AMS), l’Association des managers et agents d’artistes (AMAA), l’Adafest, l’Arcots, etc., et sur les festivals et événements réguliers qui ont accès aux artistes et professionnels et peuvent fournir des listes.
De même que les listes de toutes les structures et institutions publiques et privées internationales basées au Sénégal, qui offrent des sources de financement aux artistes ou travaillent régulièrement avec eux. Le croisement de toutes ces listes aboutira à un répertoire qui donnera une idée des personnes et structures qui pourront bénéficier du volet Culture du fonds Force Covid-19, dans un premier temps. A l’issue de la période d’état d’urgence, il faudrait outiller les centres culturels régionaux, pour que leurs personnels puissent compléter ce travail de recensement, en se déplaçant dans chaque département du Sénégal. Et demander aux artistes et professionnels de la culture de se rapprocher d’eux, preuves à l’appui. C’est l’occasion d’encourager à nouveau les artistes et les entrepreneurs culturels à se formaliser et à être pris en compte de manière officielle pour une prise en charge rapide et appropriée, lorsque des situations extrêmes comme celles d’aujourd’hui se présentent.
BABACAR SY SÈYE (STAGIAIRE)