Publié le 5 Sep 2012 - 09:20
RÉORGANISATION ÉDITORIALE À LA TÉLÉVISION NATIONALE

La directrice se heurte à un mouvement d'humeur

 

La volonté exprimée par la directrice de la Télévision nationale Gnagna Sidibé de réorganiser la rédaction en desks «visibles et performants» se heurte à une frange du personnel qui l'accuse de vouloir faire main basse sur l'outil.

 

Au moment où les réunions se multiplieraient à la Rts ''pour arrondir les angles'', un collectif dénommé «Les journalistes debout de la Rts» dénonce ''des méthodes staliniennes'' de la directrice de la télévision nationale. Cette frange du personnel de la Rts reproche à la directrice d'avoir créé ''un malaise profond à la suite de nominations qui frisent le clanisme, le népotisme et le favoritisme''. Joint par EnQuête, Mme Gnagna Sidibé n'a éludé aucune question et croit savoir que le problème de certains agents qui se complaisent dans la situation actuelle de la télévision, est qu'ils sont réfractaires à tout changement. ''Certains se plaisent dans les positions qu'ils ont'', répond-elle.

 

Le collectif lui reproche d'avoir promu des ''wadistes indécrottables, thuriféraires du régime déchu, pour assurer la coordination du journal de 20h et de 13h''. Ces mêmes journalistes qui, dit-on, veulent imposer des éléments qui ne dépassent pas 3 mn, alors qu'ils avaient pour coutume d'envoyer des Prêts à diffuser (PAD) de plus 20 mn. ''Ils narguaient le journal télévisé et disaient qu'ils n'avaient de compte à rendre à personne'', dénonce-t-on. Par ailleurs, le collectif ne pardonne pas à la directrice d'avoir remanié les desks ''qu'elle a confiés à ses amis qui l'aident, selon ces journalistes, à tisser sa toile pour s'emparer du fauteuil du directeur général dont elle dit partout que le sort est déjà plié''. Ainsi, le collectif renseigne que ''Gnagna Sidibé, qui nourrit une allergie vis à vis des dames de la Télévision, a fini d'exécuter Marième Selly Kane, prépare un enterrement de première classe à Seynabou Diop qui a été écartée de la présentation du Journal des Législatives et qui n'a pas été programmée pour faire le 20h''. Ces journalistes rapportent des chamailleries avec Maïmouna Ndir, dernièrement, et accusent la directrice d'avoir écarté Minielle Barro, Hawa Seydou Diop et Aboubacry Ba,''un talent pur qu'Abdoulaye Dabo a combattu férocement pour l'éloigner du desk sport''.

 

«Mon credo, c'est le travail»

 

Là également, la directrice de la télévision n'a pas fait dans la langue de bois. ''Les desks existent dans l'organigramme de la Rts. Je n'ai fait que les remettre au goût du jour», dit-elle. Gnagna Sidibé explique que les journalistes ont été invités à s'inscrire dans les desks composés d'une dizaine de personnes. Également, des réunions régulières sont tenues, tous les deux jours. Car, révèle la directrice, ''des gens peuvent rester 15 jours, sans venir à la Rts. Au sein de la télévision, ''il y a 52 contrats à durée indéterminée, 4 contrats à durée déterminée et 13 stagiaires rémunérés, alors que, renseigne-t-elle, tout le travail repose sur une dizaine de personnes''. C'est pour corriger ces «anomalies» que Mme Sidibé déclare avoir initié cette restructuration.

 

Concernant Khaly Seck et Alassane Cissé, anciennement détachés auprès de l'ex-président Abdoulaye Wade, la directrice de la Télévision rétorque qu'ils étaient rédacteur en chef et chef de desk au moment d'être affectés au Palais. ''Ils sont compétents et ont beaucoup d’expérience. Ils sont là, tous les matins. Je leur ai demandé d'appuyer Ndèye Ndella Diouf et Issa Touré'', dit-elle.

 

Lorsqu'on la taxe d'être en guerre ''avec les dames de la Rts'', Gnagna Sidibé sourit et déroule ses arguments. «Le desk Économie est confié à Maïmouna Ndir, le desk Société et Genre est dirigé par Binta Wagué, Françoise Seck est chef du desk Sport, alors que Seynabou Diop est la rédactrice en chef. Mieux, poursuit-elle, le très stratégique poste de secrétaire générale de la rédaction est assuré par Ndèye Ndella Diouf ; tandis que Marième Selly Kane est la chef département adjoint chargée des programmes de la Télévision nationale.»

 

D'autre part, poursuit-elle, «Minielle Barro a pris une disponibilité pour travailler dans l'émission Panorama ONU. Idem pour Hawa Seydou Diop et Paulèle Fall qui toutes travaillent avec le système des Nations-Unies.» Quant au journaliste Aboubacry Ba, précise-t-elle, il vient de prendre une disponibilité pour une année.

 

Gaston COLY

 

 

 

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