Publié le 13 Aug 2021 - 04:06
SELON LE PROFESSEUR DAOUDA NDIAYE

‘’Nous risquons d’avoir des mutants beaucoup plus coriaces’’

 

La Covid-19 n’arrête pas de surprendre le monde scientifique, avec ses multiples facettes. D’autres variants sont annoncés, si la population n’adhère pas aux mesures de prévention. Cet avertissement   vient du professeur Daouda Ndiaye qui a annoncé, hier, la mise en place d’un programme, au Sénégal, pour l’étude des différents mutants.

 

Il est fort possible que d’autres variants surgissent. Cette probabilité n’est pas écartée par les scientifiques. Selon le  professeur Daouda Ndiaye, Directeur du Centre de formation et de recherche sur la génomique et la surveillance sanitaire, qui faisait face à la presse, hier, après la réunion du Comité national de gestion des épidémies (CNGE), l’objectif de ces mutants est de pouvoir  résister et d’être des pathogènes plus ou moins coriaces pour l’homme et  de contrecarrer toutes les stratégies préventives,  notamment les vaccins.

 Selon le professeur, le respect des gestes barrières contribuent à stopper ces variants, puisque avec les vaccins et les soins, ils peuvent aider à faire disparaitre le virus. ‘’Si la population n’adhère pas aux stratégies de prévention, si rien n’est fait par rapport à cela, on risque d’arriver à d’autres mutants.  Nous ne le souhaitons pas, mais nous risquons d’avoir des mutants beaucoup plus coriaces.  Pour mettre fin à cette pandémie, il demeure important d’appliquer les mesures édictées par le corps médical et de se faire vacciner’’, a-t-il prévenu.

Le chercheur souligne que les vaccins qui sont en cours d’utilisation ont montré leurs efficacités par rapport à ces variants. ‘’Ce que nous craignons est qu’éventuellement demain, d’autres variants puissent apparaitre et endiguer un peu l’efficacité de ces vaccins. Mais heureusement, au Sénégal, il y a un programme qui va être mis en place par le ministère de la Santé, renforcé par les universitaires, pour étudier les variants. Il y aura un excellent programme sur la pharmacovigilance, sur le plan des réponses immunitaires, mais aussi au plan du génotype de ces virus, à travers des séquençages que le Sénégal est en train de faire avec l’Iressef et l’Institut Pasteur’’, a annoncé le Pr. Ndiaye qui soutient que le Sénégal a de bons programmes avec le CNGE, une bonne approche sur le plan de la recherche et aussi sur le plan thérapeutique.

Mais, précise le Pr. Ndiaye, tout ceci doit s’adosser sur l’approche communautaire, pour éviter que ces variants puissent progresser.

Selon lui, le centre génomique viendra en renfort pour anticiper sur l’arrivée des nouveaux mutants. Tout cela, fait-il savoir, c’est pour que le Sénégal, comme les autres pays, puisse informer à temps sur l’efficacité des vaccins et puisse ainsi choisir ses vaccins.  

Le Pr. Ndiaye estime, en outre, qu’il est important de comprendre que ces virus, les bactéries, les parasites et les microbes, d’une manière générale, pour résister et survivre, sont obligés de faire des mutations. Ces mutations, souligne-t-il, sont à l’origine des mutants que l’on appelle variants.

 Par ailleurs, le professeur Daouda Ndiaye recommande aux femmes enceintes de se faire vacciner. Selon lui, sur la base des données scientifiques qu’ils ont reçues à travers le monde, ils peuvent dire sans risque de se tromper qu’il n’y a aucun risque pour les femmes enceintes. ‘’Nous les encourageons à aller vers leurs gynécologues, sages-femmes et relais communautaires qui vont les conseiller pour leur vaccination’’.  

 VIVIANE DIATTA

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