Publié le 31 Aug 2012 - 09:43
TOGO

Le monde ne verra plus la nudité des Togolaises du Cst !

 

C’était le mouvement d’humeur le plus attendu dans le programme concocté par le Cst (« Collectif Sauvons le Togo ») pour décrier les maux dont souffre l’Etat togolais sous Faure Gnassingbé. Il n’aura plus lieu. Il s’agit de la manifestation de Togolaises en tenue d’Eve près la prison civile de Lomé ce 30 août 2012.

 

Elles en ont été dissuadées ; elles, ce sont les farouches sympathisantes du Cst qui avaient projeté de défier nues les autorités togolaises dans les rues ce 30 août, en vue d’exiger la libération de dix de leurs camarades de lutte, déférés devant le parquet le 25 août dernier « pour atteinte à la tranquillité publique (arrestation en possession d’armes contondantes et rackets de citoyens) », dixit la gendarmerie togolaise.

 

En programmant de protester dans leur plus simple appareil, ces opposantes entendaient par la même occasion exiger la libération du député Kpatcha Gnassingbé condamné à 20 ans de prison le 15 septembre 2011 et de Bertin Sow Agba, emprisonné depuis 2011 dans « une affaire d’escroquerie internationale ». MM. Agba et Gnassingbé (K.) demeurent dans les geôles togolaises à cause « de l’injustice criarde en terre togolaise », selon le Cst.

 

Ce 28 août 2012, au moins deux Togolaises ont baissé leur pantalon à Bè (en exhibant sexe et fesses) pour exprimer leur ras-le-bol à l’égard de la politique de Faure Gnassingbé. Ces gestes inédits dans le bras de fer politique exacerbé dans les années 90 dans ce pays étaient considérés comme un avant-goût de la nudité que devaient servir des opposantes à des forces de l’ordre ce jeudi 30 août… Ce sont des organisations de défense des droits humains et confessionnelles qui ont convaincu, durant la journée du 29 août, le Cst de renoncer à la protestation en tenue d’Eve de ses partisanes, a appris « Afriscoop ».

 

Du coup, cette étape des revendications de ce Collectif a été reportée sine die ! Ces organisations avaient promis de tout mettre en œuvre pour obtenir la libération des dix personnes emprisonnées. Dans la soirée de ce 29 août, le procureur de la République a indiqué dans un communiqué que « la détention de ces dix prévenus n’est plus nécessaire aux besoins de l’information judiciaire ouverte à leur encontre (…) et a donc décidé de les remettre provisoirement en liberté ».

 

Dans plusieurs coutumes du sud-Togo, l’expression du mécontentement par les femmes dans leur plus simple appareil est signe d’invocation de grands malheurs sur leur société !! Samedi dernier, le Cst avait annoncé qu’il a durci son mouvement de mécontentement à l’égard du pouvoir de Lomé et a appelé la population togolaise à désobéir plus que jamais à l’autorité, en invoquant l’article 150 de la Constitution togolaise « qui encadre la désobéissance civile et civique ».

 

Afriscoop

 

 

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