Publié le 22 Mar 2012 - 13:51
TUERIE DE TOULOUSE

Le film de la fin de Mohamed Merah

 

Après 32 heures de négociations, Mohamed Merah, le tueur présumé en scooter, est décédé dans l'assaut final mené par le Raid. Récit.

 

C'est mardi vers 3h15 que tout commence. Les policiers du Raid se positionnent rue du Sergent-Vigné, autour d'un immeuble du quartier de la Côte-Pavée à Toulouse, où a été localisé, grâce à une adresse IP et au traqueur de sooter T-Max, le suspect numéro un de la tuerie de Toulouse et des meurtres de militaires dans la région. Il s'appelle Mohamed Merah, il a 24 ans, et aurait participé au djihad à la frontière pakistano-afghane. Il se revendique d'Al-Qaïda. Ses motivations? Venger les enfants palestiniens, s'en prendre à l'armée française, pour sa présence en Afghanistan et protester contre l'interdiction du voile intégral. Merah, qui a tenté de s'engager dans l'armée, est déjà connu des services de police, pour différentes infractions commises sur le territoire national et est fiché à la DCRI.

 

Depuis l'Elysée, Nicolas Sarkozy suit les opérations minute par minute, en lien avec son ministre de l'Intérieur, Claude Guéant. Le Raid prévoit d'abord une intervention éclair. Mais c'est un échec. Des coups de feu sont échangés avant que le jour ne se lève. Trois agents du Raid sont blessés: l'un au genou, l'autre à l'épaule alors que le dernier est choqué par l'impact d'une balle dans son gilet pare-balles.

 

 

"J'entends les coups de feu. J'ai très très peur"

 

Très tôt, les services de police emmènent sa mère sur les lieux de l'intervention pour tenter de la raisonner. Mais celle-ci refuse de s'adresser directement à son fils, assurant qu'elle n'a aucune emprise sur lui. Elle quitte les lieux peu avant huit heures, est placée en garde-à-vue avec son fils Abdelkader et sa belle-fille. Les autres habitants de l'immeuble sont préoccupés. "Cela faisait deux jours que l'on s'inquiétait, l'école Ozar-Hatorah est dans notre quartier, à quelques centaines de mètres de la maison. Quand on a entendu les premiers coups de feu en pleine nuit, on a clairement paniqué", raconte une voisine à L'Express. Et d'ajouter: "On ne voit pas comment il pourrait s'en sortir". Une déclaration prémonitoire, même si toute la classe politique est restée unanime jusqu'au bout: il fallait le prendre vivant pour qu'il soit jugé et interrogé. 

 

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