Publié le 25 Oct 2013 - 17:30
UEMOA

La croissance estimée à 6,4% en 2013...

 

La normalisation de la situation sociopolitique au Mali et en Guinée Bissau permettrait aux pays de la zone Uemoa d’espérer une bonne reprise économique. En 2013, la croissance économique est attendue à 6,4%, a indiqué hier le ministre de l’Économie et des Finances du Mali, Mme Fily Bouaré Cissoko.

 

A la relance, la croissance économique dans la zone Uemoa est projeté à 6,4% en 2013. C'est à la faveur de la ‘’normalisation politique au Mali et en Guinée Bissau’’, selon le ministre de l’Économie et des Finances du Mali, Mme Fily Bouaré Cissoko.

La stabilité sociopolitique au Mali et en Guinée-Bissau, deux pays de l’Uemoa qui ont traversé en 2012 de graves crises, a permis à l’Union de se retrouver sur une rampe de croissance. L’année 2013 marque ainsi une rupture par rapport aux faibles performances des années précédentes. ''Le produit intérieur brut (Pib) de l’union se situe en ce moment aux alentours de 6,5% contre 0,7% en 2011. Ce qui prouve quand même le caractère de résilience que nos économies ont éprouvé à cette période, compte tenu des vicissitudes que nous avons connues’’, a expliqué le ministre malien, qui participait à la 17ème session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa tenue hier à Dakar. De l'avis de Mme Cissoko, cette reprise ‘’est le résultat du redressement de la production agricole, de la forte reprise de l’activité économique en Côte d’Ivoire, de l’essor des productions aurifères et pétrolières, ainsi que des efforts consentis en matière d’investissements publics''. Cette croissance au sein de l’espace communautaire sera ''portée principalement par la hausse de la production agricole, l’essor des activités extractives ainsi que l’accroissement des investissements dans les infrastructures de base'', a souligné Mme Bouaré Cissoko.

Cependant, Fily Bouaré Cissoko a appelé les États à faire face à certains obstacles qui constituent encore un frein au développement de l’espace communautaire. ‘’L’union, dans ses nouvelles ambitions d’accélération de la croissance, fait toujours face aux problématiques de financements des économies dans un contexte actuel marqué sur le plan international par la baisse de l’aide publique au développement. D’autres défis importants sont à relever, à savoir la pérennisation des taux de croissance élevés, le financement des économies, l’assainissement des finances publiques, la poursuite de l’approfondissement des marchés monétaires et financiers mais, au-delà de tout, l’amélioration des conditions de vie de nos populations’’, a-t-elle soutenu.


PRÈS DE 20 ANS D’EXISTENCE

...Encore de nombreux défis à relever, selon Faure Gnassingbé

Le 10 janvier 2014, l’Uemoa aura 20 ans d’existence. Mais, de l'avis du président du Togo, Faure Gnassingbé, l'Union fait face à plusieurs défis concernant notamment la sécurité alimentaire, la croissance économique mais aussi et surtout la question énergétique.

L’Uemoa qui regroupe 8 États membres (Sénégal, Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger et Togo) va bientôt souffler ses vingt bougies, le 10 janvier 1994 date de sa création. Mais après deux décennies d’existence, les défis restent encore énormes, a admis le président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa, le Togolais Faure Gnassingbé. C'était hier lors de la 17e session ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa tenue à Dakar.

Selon le président togolais, ces défis ont trait à la sécurité alimentaire, à la croissance économique et à l'énergie. ‘’Nous devons agir en amont pour que la croissance économique que nous souhaitons atteindre au sein de l’Union se traduise de manière concrète dans les réalités quotidiennes de nos citoyens. Lors de notre dernière rencontre, les menaces à la sécurité alimentaire étaient au cœur de nos préoccupations. Des progrès ont certes été enregistrés mais la sous-alimentation n’a pas encore disparu de notre Union'', a fait savoir le président Gnassingbé. Pour résoudre la question de l’insécurité alimentaire, il a invité les États membres de l’espace économique à valoriser l'agriculture, et à l’organiser ''de manière à créer de nouvelles opportunités, des débouchés économiques dans les zones rurales tout en prenant en compte les autres défis qui nous préoccupent''. ‘’L’Union doit accélérer son action et mettre en place les mécanismes efficaces, non seulement pour la résolution des crises alimentaires, mais également pour leur prévention. La sécurité alimentaire touche à de nombreux domaines essentiels à notre développement. Au sein de l’Union, il faut que nous soyons innovants en réfléchissant à des modèles modernes’’, a-t-il indiqué.

A ces défis s'ajoutent ceux ''de la convergence macro-économique qui conditionne le succès de tout processus d’intégration économique’’, a poursuivi le Togolais. ‘’La récente crise financière qui a frappé les économies de la planète continue de produire des effets résiduels. La résilience dont nos économies ont fait preuve durant cette période difficile doit nous inciter à un regain de vigilance. Les progrès que nous avons pu enregistrés dans l’exécution du programme économique régional 2006-2011 doit nous servir de balise et d’aiguillon dans toutes les actions que nous menons au quotidien, notamment pour une mise en œuvre effective du programme 2012-2016’’, a insisté Gnassingbé.

L’énergie, ''5 fois plus chère dans la zone Uemoa''

L’indépendance énergétique est aussi un défi majeur pour notre région, a également relevé le président du Togo. Disposer d’une énergie suffisante est ‘’une condition indispensable au développement et à l’amélioration des conditions de vie de nos populations’’, a-t-il soutenu. Avant de déplorer aussitôt le fait que cette question est loin d’être maîtrisée dans l’espace Uemoa. Pis, ‘’l’électricité coûte 5 fois plus cher dans la zone Uemoa que dans d’autres parties du continent’’, a fait constater Faure Gnassingbé, notant en plus ‘’la vétusté de nos parcs qui génère des pertes élevées et que la taille de la plupart de nos systèmes nationaux est très petite pour attirer des investissements privés’’.

Pourtant, a-t-il dit, ‘’notre région dispose d’un immense potentiel que nous devrons valoriser dans le cadre de projets régionaux et transfrontaliers afin de réduire les disparités et parvenir à une large interconnexion. De manière concertée, nous avons toutes les capacités de réaliser à terme la mise en place d’un véritable marché de l’électricité qui permettra la vente, l’achat et l’échange d’énergies sur une base compétitive’’, a-t-il avancé.

A. NG. NDIAYE

Mali

IBK vedette du sommet

Le président du Mali, Ibrahima Boubacar Keïta, a été la vedette de cette 17ème session des chefs d’Etats et de gouvernement de l’Uemoa. Le président malien participait ainsi pour la première fois, en temps que chef d’Etat, à cette conférence. Cette présence d’IBK et de son ministre chargé de l’Économie et des Finances, Mme Fily Bouaré Cissoko a été saluée par les présidents Faure Gnassingbé du Togo et Macky Sall du Sénégal.

‘’Le bon déroulement du processus électoral qui a permis au peuple malien, après une longue et douloureuse épreuve, de confier sa destinée à l’homme de son choix, est un véritable triomphe pour la démocratie. Le retour de la paix dans ce pays consacre aussi une évolution positive et une normalisation de la paix. Pour préserver et rendre durable cet équilibre retrouvé, il est essentiel que nous restions vigilants et plus que jamais solidaires’’, a déclaré M. Gnassingbé, président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Uemoa. ''Notre Union a besoin d’un Mali fort, prospère, réconcilié avec lui-même et qui apporte son précieux concours à notre projet commun. Nous devons tirer les leçons de nos expériences et créer toutes les conditions d’un avenir stable et prospère pour nos populations’’, a ajouté le président du Togo. ‘’Avec ce Sommet, le Mali nous revient, rétabli dans son intégrité territoriale, sa légitimité démocratique et sa légalité constitutionnelle’’, a renchéri le chef de l’État hôte, Macky Sall.

Même dans sa résolution finale sanctionnant la fin des travaux, la conférence des chefs d’État et de gouvernement ''a adressé ses vives félicitations à Ibrahima Boubacar Keïta’’ et a salué en même temps son leadership dans le processus de reconstruction de l’État malien.

Par ailleurs, la conférence ‘’encourage les acteurs politiques de la Guinée Bissau à tout mettre en œuvre pour parachever le processus démocratique déjà enclenché''.

A. NG. NDIAYE

CONFÉRENCE DES CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT

Boni Yayi nouveau président en exercice

La conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine a un nouveau président. Il s'agit du Béninois Boni Yayi désigné hier à l’issue de la 17ème session ordinaire tenue à Dakar. Ainsi, le président du Bénin remplace son homologue du Togo, Faure Gnassingbé. Devant ses pairs, le président béninois a assuré de ‘’toute sa disponibilité à renforcer son humilité devant chacun (d'eux) et garantir que rien ne se fera sans leur sagesse et leur expérience’’.

 

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