Publié le 2 Apr 2021 - 14:49
VACCINATION CHEZ LES FEMMES ENCEINTES OU ALLAITANTES

Les précisions de l’OMS

 

Il est devenu difficile de faire vacciner plusieurs personnes dans plusieurs pays. Les femmes allaitantes en font partie. Mais le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Docteur Jean-Marie Vianny, souligne qu’il n’y a pas d’effet attendu chez le nourrisson et l’enfant allaités par une femme vaccinée.

 

La vaccination chez les femmes enceintes ou allaitantes est source de débat dans plusieurs pays. Certaines femmes, par prudence, refusent de se faire vacciner. Une question qui inquiète beaucoup. Au Sénégal, les enfants et les femmes enceintes ne sont pas éligibles à la vaccination.  Mais beaucoup d’allaitantes n’ont pas confiance.

Faisant hier une présentation sur les enjeux, les défis et les expériences de la vaccination, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Côte d’Ivoire, Docteur Jean- Marie Vianny Yameogo, précise que les femmes enceintes avec des comorbidités (surpoids, hypertension, diabète...) ont un risque accru d’avoir des formes sévères. A son avis, elles doivent discuter avec leur médecin, pour évaluer le bénéfice de la vaccination.

Si, soutient le médecin au cours d’un webinaire organisé par l’organisation onusienne, une femme enceinte a mal toléré sa première dose de vaccin, il faut, précise le Dr Yameogo, différer la seconde dose à la fin de la grossesse, en concertation avec son médecin traitant. ‘’Si une première dose a été administrée alors que la grossesse était encore méconnue, il n’existe aucun élément inquiétant, à ce jour, pour la mère et pour l’enfant à naitre. Si la première dose a été bien tolérée, le schéma vaccinal peut être normalement poursuivi’’, clarifie-t-il. Mais pour certains médecins, il vaut mieux ne pas se faire vacciner, pour éviter les complications chez la femme enceinte ou chez le fœtus.

S’agissant des femmes allaitantes, le représentant de l’OMS soutient qu’il n’y a pas d’études disponibles sur le passage dans le lait ou chez la mère. ‘’Sur la base des mécanismes biologiques, il n’y a pas d’effet attendu chez le nourrisson et l’enfant allaités par une femme vaccinée’’, explique-t-il.

Pour le docteur Jean-Marie Vianny Yameogo, tous les vaccins stimulent le système immunitaire de façon à induire une protection spécifique contre le virus de la Covid-19. Mais, fait-il savoir, des différences existent quant à la technique utilisée. Les vaccins à virus inactivé (ex. Polio) reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif, afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection. Il y a les vaccins à ARN messager, (Pfizer-BioNTech, Moderna). Il y a, enfin, les vaccins à vecteur viral non réplicatif (AstraZeneca et Johnson & Johnson).

A son avis, aucun des vaccins n’utilise de virus actifs, mais seulement une composante génétique qui apporte des informations dans le corps de la personne vaccinée pour produire des anticorps spécifiques. ‘’Les virus entiers ou vivants ne sont pas impliqués, de sorte que le vaccin ne puisse pas causer la maladie. Pour le cas des vaccins à ARN messager, comme tous les ARNm produits par les cellules, il se dégrade naturellement après quelques jours chez la personne qui le reçoit. Il n’y a pas d’incorporation possible à l’ADN du sujet vacciné comme prétendu’’, renseigne le Dr Yameogo.

Toutefois, il précise que ces vaccins ne sont pas actuellement recommandés chez les enfants de moins de 18 ans. C’est pourquoi, dans le plan Covax, les premières doses pour les cibles prioritaires sont les professionnels de la santé, les travailleurs sociaux et les personnes dont le risque de maladie grave liée au virus est élevé. Cela, dit-il, va permettre de réduire la mortalité et de protéger les systèmes de santé au bénéfice de tous. ‘’Il faut juste s’assurer que votre enfant continue de recevoir les vaccinations de routine contre les maladies de l’enfance. Ensuite, le surveiller pour qu’il respecte les gestes barrières, pour plus de protection’’, conseille le médecin.

Un autre aspect soulevé par le docteur Jean-Marie Vianny Yameogo, est l’interchangeabilité des vaccins. Sur ce point, il reste ferme : il n’existe toujours pas de données sur l’interchangeabilité entre les différents vaccins. ‘’Pour l’instant, celles et ceux qui reçoivent la première dose d’un vaccin devront poursuivre avec le même vaccin pour la seconde dose. Il y a différents types de vaccin contre la Covid-19 qui sont sûrs et efficaces. Ils sont rendus accessibles dans tous les pays. Que chacun choisisse celui avec lequel il veut se faire vacciner. Il n’y a pas d’interchangeabilité’’.

VIVIANE DIATTA

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