Publié le 2 Sep 2021 - 17:30
VACCINATION CONTRE LA COVID-19

Les chefs religieux et coutumiers prêts à porter le combat 

 

Inciter la population à se faire vacciner, c’est tout ce que souhaitent les leaders religieux et coutumiers du Sénégal. Ils étaient en atelier, hier, pour être mieux outillés sur les bien-fondés de la vaccination.

 

Le monde lutte non seulement contre la pandémie, mais aussi contre ce qui est qualifié ‘’d’infodémie". Un phénomène caractérisé par une vague d'informations fausses ou trompeuses qui compliquent les décisions concernant la vaccination. Ces informations se répandent, généralement sur les moteurs de recherche ou sur les réseaux sociaux. Plusieurs facteurs contribuent à la réticence à la vaccination, dont la confiance (en l’efficacité et l’innocuité des vaccins, le système de vaccination et les motivations des décideurs), la complaisance (perception du risque de maladies évitables par la vaccination) et la commodité (accessibilité, coût, qualité des services).

 Au Sénégal, la confiance est la première raison pour le refus de la vaccination chez la majorité de la population. Une situation qui indispose les autorités, au point de faire appel aux chefs religieux et coutumiers pour qu’ils servent de relais à la population.

Dans ce cadre, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a tenu hier un atelier avec les chefs religieux et coutumiers.

Selon le président de l’Alliance des religieux et coutumiers pour la santé de la population et le développement, ils ont a constaté qu’il y a beaucoup d’informations erronées autour du vaccin. Certains qui s’aventurent à donner leurs avis ne sont pas assez outillés pour donner des réponses adéquates. De plus, soutient l’imam Moussé Fall, ils ont constaté qu’au Sénégal, l’on vit dans une forte religiosité et les populations sont ancrées dans leurs convictions religieuses. Il y a également les aspects socio-culturels. Pour ces raisons, une alliance qui regroupe tous ces profils - leaders religieux musulmans, chrétiens, coutumiers et traditionnels - a décidé de porter le flambeau, pour relayer un message qui colle avec les aspirations du ministère de la Santé. ‘’Il faut apporter des éléments de réponse par rapport aux détracteurs, par rapport à ceux qui appellent au boycott et à l’abandon du vaccin, parce qu’ils avancent des arguments qui ne sont pas fondés. Nous avons compris qu’on peut accepter les vaccins, parce que les informations émanent des autorités, des voix autorisées, à savoir les techniciens, qui nous conseillent d’utiliser ces vaccins pour éviter les cas graves qui virent souvent au drame’’, explique l’imam Fall.

Il précise qu’on peut conserver sa foi et utiliser les vaccins. Les deux actes, souligne le religieux, ne sont pas contradictoires. ‘’C’est pour cette raison que nous sommes là pour inciter les leaders religieux, à travers un plan d’action nationale, à faire passer le bon message, à communiquer dans un même langage. Il faut surtout faire en sorte que les populations qui sont des fidèles, puissent se faire vacciner à partir des informations qu’elles reçoivent des leaders religieux’’, renseigne-t-il.

A son avis, le leader religieux est dans son rôle, parce qu’il a des pages de communication différentes, à savoir les prêches du vendredi, les homélies dans les églises, les causeries dans les quartiers, les conférences religieuses et même des interventions sur les réseaux sociaux. De ce fait, soutient-il, le religieux, qui est dans le rôle de quelqu’un qui doit donner la bonne information, s’il est impliqué, orienté, s’il reçoit ce qu’il doit avoir comme information de la part des techniciens, il est mieux placé pour délivrer un message qui puisse vraiment aider les populations à comprendre les bien-fondés du vaccin.

Pour le docteur Ibou Guissé de l’équipe technique du Service national de l’éducation et de l’information pour la santé (Sneips), depuis le début de la pandémie en Chine, il y a seulement deux constants. C’est les modes de contamination et les moyens de prévention. Parmi ces moyens de prévention, il y a deux choses : le respect des gestes barrières et la vaccination. De ce fait, avec la troisième vague de la pandémie, explique le Dr Guissé, il est nécessaire de rencontrer les religieux pour leur donner les bonnes informations. C’est-à-dire les informations officielles sur la vaccination.  ‘’Ils sont des relais importants, parce que ce sont des chefs religieux et coutumiers. C’est des gens crédibles et qui sont écoutés au sein de leur communauté. Un seul imam qui fait une prêche un vendredi, peut toucher plus de 1 000 personnes, ce qui fait plus de 1 000 familles. Nous espérons, au sortir de cet atelier, donner les bonnes informations à ces chefs religieux qui vont être nos relais auprès de la population’’, explique le Dr Guissé.

VIVIANE DIATTA

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