Le dépistage tardif ralentit le travail

La prise en charge et le suivi des enfants atteints par le Vih dans la région de Ziguinchor a connu de grands bonds. Cependant, le retard dans le diagnostic freine un peu le travail.
Démarré en 2015 dans la région de Ziguinchor, la prise en charge pédiatrique des enfants victimes du Vih de l’hôpital de la Paix se fait de manière continue. Dans cette structure, il y a eu 16 cas dépistés et pris en charge dont 10 dans la file active (qui viennent régulièrement au rendez-vous). Il y a eu un cas de décès et 4 perdus de vue. C’est, du moins, le bilan fait avant-hier par le médecin pédiatre à l’hôpital de la Paix de Ziguinchor.
Selon le docteur Assane Dramé, les stratégies de lutte sont multiples. Mais il y a des difficultés dans le dépistage du Vih chez les enfants. Parce que, le plus souvent, on y pense tard jusqu’à ce que les signes apparaissent. Alors que ce dépistage devrait être fait beaucoup plus tôt. C’est pourquoi, dit-il, il y a eu d’autres stratégies comme le dépistage familial. ‘’On va vers les enfants des personnes vivant avec le Vih et on leur propose un dépistage. Si le résultat est positif, ils sont pris en charge. Mais, malheureusement, avoue-t-il, c’est un peu difficile, parce qu’il y a des signes d’appels et parmi ceux-ci, il y a la malnutrition’’, a expliqué le Dr Dramé.
Pour lui, la réalité par rapport à cette nouvelle stratégie des 3x90 est que, pour le premier 90, il faut aller là où se trouvent les patients. C’est-à-dire chez les populations clés, chez les enfants de parents séropositifs et chez les enfants qui font des signes d’appels d’infection au Vih. ‘’Le plus souvent, quand on vise les enfants appartenant à ces cibles, on a un nombre assez élevé de dépistage. Les enfants sont de plus en plus dépistés et pris en charge dans la foulée’’.
S’agissant du deuxième 90 qui est de mettre sous traitement antirétroviral 90 % des enfants dépistés, le Dr Dramé a souligné que si l’on n’y prend garde, le nombre risque de diminuer de stratégie en stratégie. Pourtant, selon lui, ‘’l’objectif c’est d’avoir zéro enfant infecté, d’ici 2030. C’est-à-dire des enfants qui naissent sans infection rétrovirale’’.
Pour ce qui est des médicaments pédiatriques, il a rassuré qu’ils sont disponibles et accessibles aux enfants qui en ont besoin.
VIVIANE DIATTA (Envoyée spéciale)