La situation se calme sur le front des grèves
La situation s'est calmée vendredi dans la région du Cap sur le front des grèves dans l'attente de négociations après deux jours de violences entre la police et des ouvriers agricoles réclamant une augmentation de salaire.
La police anti-émeutes restait déployée en force et des routes étaient bloquées par des débris des affrontements de mercredi et jeudi où les forces de l'ordre ont répliqué par des tirs de balles de caoutchouc et de gaz lacrymogène à des jets de pierres de grévistes.
Les ouvriers agricoles de la province du Cap occidental, principale zone de production viticole et de fruits et légumes d'Afrique du Sud, ont relancé mercredi leur grève débutée en novembre pour obtenir un doublement de leur salaire journalier de 70 à 150 rands (6 à 13 euros).
"Nous gardons l'espoir de trouver une solution à la grève. La grève continue mais des négociations démarrent aussi entre certains propriétaires agricoles et les syndicats", a dit Tony Ehrenreich, un responsable provincial de la principale confédération syndicale sud-africaine, la COSATU.
L'axe routier reliant la localité de De Doorns -- où se sont produits les principaux affrontements, à 140 km à l'est du Cap -- à Johannesburg, restait obstrué et on signalait des feux de pneus sporadiques mais pas de violences comparables à celles des derniers jours.
Soixante-deux personnes au total ont été arrêtées cette semaine après les heurts dans la province du Cap occidental qui fournit près de 60% des exportations agricoles sud-africaines, et emploie près de 200. 000 ouvriers permanents ou saisonniers.
La ministre du Travail Mildred Oliphant a appelé vendredi les syndicats à "bien réfléchir à ce à quoi ils exposent les travailleurs".
Le gouvernement refuse jusqu'à présent d'intervenir, arguant du fait que la loi prévoit que le salaire minimum ne peut être relevé qu'une fois par an, et que la dernière augmentation date de mars 2012.
L'Afrique du Sud regarde avec inquiétude ce conflit social qui rappelle par certains aspects les grèves sauvages des mineurs en août et septembre. Ces grèves s'étaient soldées par une soixantaine de morts, dont 34 grévistes abattus par la police sur le site de la mine de platine de Marikana.
J.A