Publié le 4 Apr 2013 - 22:15
CONDAMNÉE A 6 MOIS DE PRISON FERME

À cause d’un mauvais certificat médical, la domestique a fait 3 ans en prison

Alors qu’elle a fait trois années de détention préventive pour infanticide, la domestique Nguénar Dieng a été condamnée hier, par la Cour d’assises de Dakar, à six mois de prison ferme pour inhumation sans autorisation administrative.

 

A cause d’un ‘’mauvais’’ certificat médical, la domestique Nguénar Dieng est en prison depuis le 9 février 2009. Inculpée du crime d’infanticide, elle a recouvré hier la liberté, après avoir été condamnée à six mois de prison ferme. La Cour a disqualifié les faits en inhumation sans autorisation administrative. Si seulement l’autopsie avait été pratiquée sur le cadavre de son bébé, certainement Nguénar Dieng n'aurait pas passé trois ans en prison. Le 24 janvier 2010, elle avait accouché et mis le bébé dans un sachet, avant de le jeter dans un dépotoir d’ordures non loin de l’hôtel Hacienda.

 

Le cadavre a été découvert une semaine plus tard, lorsque Nguénar Dieng, tenaillée par de violents maux de ventre, s’était rendue à la maternité de Dalifort. La sage-femme, constatant que la patiente avait accouché récemment, l’a soumise à un interrogatoire. Nguénar Dieng a répondu que son bébé avait deux mois et se trouvait au village. Non convaincue, la sage-femme l'a fait suivre par une de ses employées. Dénoncée, Nguénar Dieng a été arrêtée par les éléments de la brigade de Hann. Le cadavre de son bébé a été retrouvé en état de décomposition avancé. Ce qui n'a pas permis de faire une autopsie. Malgré cette situation, Nguénar a été inculpée du crime d’infanticide.

 

Devant la Cour d’assises, elle a nié avoir ôté la vie à son bébé. ‘’Le bébé a cessé de bouger quatre jours, avant sa naissance. Le jour de mon accouchement, j’ai commencé à perdre les eaux à midi. J’ai accouché à 20h, mais il n’a pas crié et ne respirait pas’’, a raconté l’accusée, soutenant avoir jeté un cadavre. Toutefois, elle a confessé avoir caché sa grossesse, parce que dit-elle : ‘’J’avais honte du fait que ma mère voulait que je reste vierge jusqu’au mariage.’’ L’autre raison avancée, c’est le refus de son amant d’en assumer la paternité. ‘’Lorsque mon copain, qui était un élève, a appris ma grossesse, il m’a demandé d’avorter, avant de disparaître’’.

 

Pour l’avocat général Abdou Karim Diop, Nguénar Dieng devait assumer ses responsabilités au lieu de commettre l’acte ‘’odieux’’ de tuer son enfant. C’est pourquoi, il a requis une ‘’sanction sévère’’ de 10 ans de travaux forcés. Me Hilal Sherazade, conseil de l’accusée, a plaidé l’acquittement. Elle a déploré l’absence de preuves attestant que le bébé était né vivant. Elle est confortée par les déclarations de sa cliente qui a affirmé avoir accouché avant terme, entre le 7ème et 8ème mois. C’est pourquoi elle a demandé une disqualification des faits en violation de la loi sur l’inhumation.

 

FATOU SY

 

 

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