L'opposition préconise un «boycott actif»

La Coordination de l’opposition démocratique (COD) mauritanienne a annoncé hier sa décision d'organiser un «boycott actif» des élections législatives et municipales prévues le 12 octobre prochain. Les onze formations politiques membres de cette opposition radicale au régime du Président Mohamed Ould Abdel Aziz contestent les capacités du pouvoir à organiser des scrutins crédibles, transparents et justes.
Cette décision n’a pas surpris les observateurs de la scène politique mauritanienne car dès l'annonce de la date des élections par le gouvernement, à l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire tenu le 3 août dernier, certains partis de la Cod étaient vite montés au créneau pour dénoncer une «décision unilatérale» qui, selon eux, n'est pas en mesure de favoriser un processus électoral acceptable pour tous.
Clairement, la Cod estime que toutes les conditions ne sont pas réunies pour l'organisation d’élections «libres» et s'apprête à contrer une «mascarade électorale» en déployant «tous les moyens démocratiques, légitimes et pacifiques» à sa disposition. Cela passera par une synergie avec les autres forces démocratiques de l’opposition afin que, ajoute-t-elle, le régime comprenne que «seules des élections réellement consensuelles sont de nature à sortir le pays de la crise».
Pour la Coordination de l'opposition démocratique, le plus dur reste donc à venir. Car il s'agira de voir si le recours au «boycott actif» pourra avoir les effets escomptés sur le processus électoral. D'autant que le régime du Président Aziz a également hâte de tourner une fois pour toutes une page électorale dont le retard est dû en bonne partie au processus de renouvellement de l’Etat-civil et la mise en place d’un fichier électoral fiable.