Publié le 20 Dec 2015 - 20:11
PÉTROLE - PÊCHE

La Guinée-Bissau suspend sa coopération en zone maritime frontalière avec le Sénégal

 

La Guinée-Bissau a suspendu sa participation à l'Agence de Gestion et de Coopération entre la Guinée-Bissau et le Sénégal (AGC), un cadre bilatéral sous la forme d'une commission mixte mise en place par les gouvernements des deux pays, créé en 1995, pour administrer la zone maritime entre les deux pays. La décision des autorités bissau-guinéennes semble être motivée par le désir du voisin sud du Sénégal d'avoir une plus grande mainmise sur ses ressources maritimes, loin des yeux indiscrets du Sénégal.

C'est le Président de Guinée-Bissau, José Mario Vaz, qui a fait la révélation de ce retrait, mercredi dernier à Bissau. Il a expliqué qu'"après vingt ans de collaboration, la Guinée-Bissau a estimé qu'il était plus sage d'arrêter sa participation dans cette agence afin de réfléchir sur la direction la plus sage à suivre". Cela, dit-il "en vue de toujours protéger les intérêts du peuple bissau-guinéen bien que nous soyons conscients de l'inéluctabilité de la marche commune avec nos voisins proches", a martelé le Président Vaz.

En Guinée-Bissau en effet, plusieurs langues se sont déliées dernièrement pour critiquer cette agence de coopération bilatérale avec le Sénégal, considérée comme un artifice du voisin nord pour tenir la Guinée-Bissau en respect par rapport à l’exploitation des riches ressources de la zone maritime située entre les Azimuts 268° et 220° tracés à partir du Cap Rox, point d’intersection entre la frontière terrestre Sénégal/Guinée-Bissau et la côte. Il s'agit d'une zone connue pour son abondance en stocks de poissons et qui a acquis la certitude de posséder des gisements de pétrole. Il s'agit notamment du Profond bloc AGC qui comprend les portions en eau profonde de deux blocs connu sous le nom de Cheval Marin et celui de la Croix du Sud qui a une superficie de 9,838 km² et se trouve à des profondeurs d'eau allant de 50 à 3500 mètres.

Pourtant, l’exercice de la pêche à l’intérieur de la zone sous juridiction de l’Agence de Gestion et de Coopération entre le Sénégal et la Guinée-Bissau (AGC) se fait conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur en République de Guinée-Bissau et non celles du Sénégal. Ce qui a souvent provoqué l'arraisonnement d'embarcations et des sanctions pécuniaires lourdes contre les pêcheurs sénégalais qui s'aventurent dans le périmètre concerné par l'AGC. Mais visiblement, les autorités bissau-guinéennes ne s'en contentent plus, malgré les dernières concertations entre les services du ministre sénégalais de la Pêche et de l'économie maritime, Oumar Guèye et leurs répondants à Bissau.

C'est ainsi que le chef de l'État bissau-guinéen a indiqué qu'en conséquence de la nouvelle vision de son pays, il a décidé de suspendre la participation de la Guinée-Bissau à l'Agence de Gestion et de Coopération entre la Guinée-Bissau et le Sénégal (AGC) pour éviter un renouvellement tacite des textes liant son pays à cet instrument né de la signature de la convention de gestion et de coopération de la zone maritime commune entre les deux pays.

Mais le Président Vaz ne veut même plus de cette convention signée par les chefs d'Etat des deux pays en 1995 pour mettre fin aux multiples quiproquos à cause desquelles les deux pays ont frôlé l'affrontement pour le contrôle de cette zone maritime. Il a mis en place une commission chargée de procéder à un examen des activités menées dans le cadre de l'accord au cours des 20 années de son fonctionnement et de dire si la Guinée-Bissau en a tiré profit.

 

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