Publié le 1 Jun 2016 - 15:02
CONDAMNATION A VIE D’HISSEIN HABRE

Le procès évalué à plus de 5,52 milliards de FCFA

 

24h après le verdict, le ministre de la justice, Garde des Sceaux, est sorti hier de son silence pour faire le débriefing du procès de l’ancien dirigeant Du Tchad, Hissein Habré. Sidiki Kaba parle d’un procès juste et équitable ne soufrant d’aucune ingérence occidentale. Il estime son coût à un peu plus de 5 milliards de nos francs.

 

‘’A bas la Françafrique ! Vive l’Afrique indépendante et libre !’’. C’est par ces mots que l’ancien Chef de l’Etat tchadien Hissein Habré a réagi, après sa condamnation à perpétuité par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), lundi matin. Des propos répétés le même jour par son épouse, Fatim Raymonne Habré, sur une chaîne de télévision privée sénégalaise, accusant cette juridiction africaine d’avoir vendu son mari à la France pour 18 milliards de francs CFA. Ces accusations de la famille Habré ne correspondent pas à la réalité, selon le ministre de la justice. Sidiki Kaba a tenu hier dans l’après-midi une conférence de presse dans les locaux de son ministère pour se féliciter de l’aboutissement de ce procès ‘’historique’’.

Contrairement aux allégations de Mme Habré, le Garde des Sceaux affirme que le procès a coûté un peu plus de 5,52 milliards de francs CFA, soit environ 8 millions d’euros. ‘’C’est une bonne épouse. On peut comprendre parfaitement qu’elle défende son mari. Mais le chiffre qu’elle a avancé n’est pas exact. Tout ce qui est exagéré est insignifiant’’, a ironisé le ministre. Pour mobiliser cette somme, il y a eu, à l’en croire, une contribution de l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UA) et l’Etat du Tchad. Ceci est, à ses yeux, tout à fait justifié. ‘’Cette contribution a été faite conformément aux textes de droit. C’est la nécessité de mettre les moyens ensemble pour lutter contre l’impunité qui explique que tout le monde ait mis la main à la pâte pour organiser ce procès. L’argent a servi à payer les magistrats, à faire venir les témoins du Tchad, etc.’’, a-t-il renseigné.

‘’Laissons la Françafrique de côté’’

Aussi, le Garde des Sceaux s’est-il réjoui de l’issue du procès de l’ancien dirigeant tchadien. ‘’Ce procès s’est passé en terre africaine. Ici, au Sénégal. C’est une juridiction mixte où il y avait à la fois des juges sénégalais et internationaux africains. Ce sont ceux-là qui ont jugé Hissein Habré. Cette justice a été rendue au clair soleil. C’était des procès publics. Tout le monde y avait accès. Les débats ont été menés de façon contradictoire’’, a-t-il soutenu. Les Africains, explique le ministre, doivent être fiers d’avoir jugé un de ses anciens Présidents sur son continent, au lieu de le transférer à la Cour pénale internationale (CPI). Me Kaba rejette ainsi toute idée d’ingérence dans cette affaire. ‘’Il ne faut pas tout mettre sur le dos de la Françafrique. C’est un procès qui s’est passé ici en Afrique. C’est hautement symbolique. Laissons la Françafrique de côté. Regardons ceux qui ont jugé. Ne leurs faisons pas l’injure qu’ils n’ont pas la capacité en toute souveraineté de rendre la justice. Ils l’ont fait sans crainte’’, a-t-il justifié.

Une vingtaine de personnes jugées au Tchad

Poursuivant son propos, Sidiki Kaba a rappelé qu’Hissein Habré n’a pas été la seule personne jugée pour les infractions commises sous son règne. Plusieurs personnes qui agissaient sous les ordres de ce dernier ont été aussi, d’après le ministre, condamnées l’année dernière par les tribunaux tchadiens. ‘’D’autres personnes ont été poursuivies au Tchad dans le cadre des crimes qui ont été commis pendant la période allant de 1982 à 1990. Pas moins de 20 personnes ont été condamnées à des peines lourdes allant de la perpétuité à des sanctions pénales moins lourdes’’, a-t-il fait savoir.

Faisant allusion à une éventuelle poursuite de l’actuel Président du Tchad, Idriss Deby, le Garde des Sceaux a ajouté: ‘’Ce procès a concerné un certain nombre de personnes qui ont eu une implication directe ou indirecte dans la perpétration des crimes dans la période visée. Si d’autres personnes devraient être jugées, c’est une autre procédure.’’ 

MAMADOU DIALLO

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