Publié le 3 May 2017 - 13:51
PLACE SOUS MANDAT DE DEPOT DEPUIS LE 9 MARS 2011 POUR MEURTRE

‘’Modou pousse-pousse’’ en route pour 20 ans de travaux forcés

 

Après 6 ans de détention préventive, le ferrailleur Modou Diagne a comparu, hier, devant la Chambre criminelle de Dakar pour meurtre. Agé de 30 ans, il risque 20 ans de travaux forcés pour avoir asséné 3 coups de couteau à Ousmane Ndiaye. La sentence va tomber, le 16 mai prochain.  

 

Un, deux et trois. C’est le nombre de fois que le ferrailleur Modou Diagne aurait poignardé son collègue Ousmane Ndiaye qui, finalement, a succombé à ses blessures, quelques minutes après son évacuation à l’hôpital, en 2011.  Le certificat de genre de mort délivré par le médecin légiste a établi un décès suite à une hémorragie interne. Attrait, hier, devant la barre de la Chambre criminelle de Dakar, l’accusé a convoqué l’excuse de provocation. Né en 1987,  Modou Diagne alias ‘’Modou pousse-pousse’’ est revenu sur ‘’l’évènement tragique’’ qui lui vaut la prison, depuis le 9 mars 2011.

 ‘’Nous travaillions ensemble depuis 2 ans à Colobane. C’est moi qui l’ai amené sur le site. Il ne connaissait rien de ce métier de ferrailleur. Je l’ai initié. Mais, il a fini par m’envier. Il est venu jusqu’à la Médina pour me créer des problèmes, car je gagnais plus d’argent que les autres’’, a-t-il indiqué d’emblée. Avant de renseigner : ‘’Un jour, il a volé de l’argent qu’il a mis dans ma poche, à mon insu. En rentrant, le propriétaire m’a interpellé au niveau du pont de Colobane devant des ferrailleurs, alors que j’étais sur mon cheval. Il était avec Ousmane Ndiaye qui m’a lancé un caillou sur la tête, avant que je ne perde connaissance. Je me suis réveillé à l’hôpital’’.

Une bagarre a eu lieu le lendemain entre les deux hommes. ‘’Je me suis bagarré avec la victime, à Colobane. Car, lorsqu’il m’a aperçu, il a commencé à me verser du diluant. J’ai été surpris par son geste. C’est par la suite que j’ai su qu’il était ivre. Nous avions l’habitude de consommer de l’alcool, après le boulot.  Ainsi, il m’a asséné  un coup de couteau à la cuisse. Je me suis défendu. J’ai ramassé l’arme dans les ordures pour la lui planter au dos’’, a-t-il reconnu. Avant de faire cette précision : ‘’Il était plus fort que moi. J’avais toujours eu peur de lui. J’ai seulement eu de la chance, sinon j’allais mourir’’. Cependant, il se trouve qu’il a servi une toute autre devant  le juge d’instruction. L’inculpé avait déclaré qu’il s’était préparé à cette rixe. Mieux, il avait soutenu avoir asséné trois coups de couteau à Ousmane Ndiaye.

Hier, ‘’Modou pousse-pousse’’ a fait remarquer qu’il n’a jamais eu l’intention de le tuer. ‘’C’est Satan qui  m’a poussé à commettre l’irréparable’’, a-t-il murmuré. Après cette querelle violente, ‘’je suis parti à Touba avant de remettre la somme de 5 000 FCFA à un ami afin qu’il emmène Ousmane Ndiaye à l’hôpital’’, a ajouté l’accusé. C’est après l’annonce de la mort de son ami qu’il s’est rendu à la police de son propre chef.

L’excuse de la provocation

Toutefois, le juge a fait remarquer que l’arme utilisée était plus tranchante que celle qu’avait détenue la victime. Ce, dans la mesure où, elle a atteint la poitrine, une partie sensible du corps humain. En sus, un des témoins oculaires de ce drame a expliqué que Modou Diagne a maîtrisé son protagoniste, avant de le poignarder au cou, aussi. Ainsi, lors de sa plaidoirie, l’avocat de la partie a réclamé 10 millions FCFA à titre de dommages intérêts. Le parquet général a, lui, requis la peine de 20 ans de travaux forcés, soulignant que l’imputabilité des faits ne saurait être contestée, d’autant que, la conséquence inéluctable de l’acte de Modou Diagne ne pouvait être que la mort.

Mais le conseil de la défense est d’avis qu’il y a l’excuse de la provocation dans cette affaire. Car, son client a été attaqué avec une arme de manière injuste. De plus, il a fait savoir que ‘’Modou pousse-pousse’’ est un jeune ‘’qu’on ne doit pas exclure de la société’’. Arguant qu’il a regretté son acte criminel, l’avocat a demandé au juge de lui tendre la perche. Egalement, il a sollicité la disqualification du meurtre en coups mortels. La Chambre criminelle de Dakar va statuer sur ce dossier, le 16 mai prochain. 

 

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