"Nous connaissons le jeu des Portugais’’

Le sélectionneur des Lions de Beach soccer, Ngalla Sylla, dit être confiant pour le quart de finale de Coupe du monde, ce jeudi, contre le Portugal. Le technicien, joint par téléphone depuis le Paraguay, a analysé la performance de ses joueurs.
Quelle analyse faites-vous de la qualification du Sénégal en quarts de finale de Coupe du monde de Beach soccer ?
Je dis que c’est une excellente chose de franchir la phase de groupes. Mais il faut reconnaitre que cela n’a pas été facile, parce que l’équipe a eu du mal à entrer dans la compétition. Cela est causé par les mauvaises conditions de préparation. Le voyage était très long et le groupe n’a pas l’habitude d’effectuer de longs déplacements. Il nous fallait un temps de récupération, ce qui n’a pas été le cas. Nous avons joué deux matches amicaux qu’on a perdus contre le Paraguay et Oman. On a perdu notre première sortie contre la Russie. Mais il faut reconnaitre que c’est un match qu’on pouvait gagner, n’eût été l’erreur arbitrale intervenue dans les dernières minutes. La Russie est une grosse cylindrée du Beach soccer. Donc, pour moi, il était logique qu’elle gagne.
Il faut toutefois souligner que notre équipe a traîné des lacunes sur les balles arrêtées. Nous avons encaissé des buts sur des touches et sur des corners. Les choses ont évolué maintenant, parce que le groupe est en train de progresser et de monter en puissance.
Cette qualification, vous l’attendiez ?
Cette qualification n’est pas une surprise, pour ceux qui connaissent la trajectoire du Sénégal au Mondial de Beach soccer. L’équipe sénégalaise a enregistré sa première participation en Coupe du monde en 2007. Et depuis, elle n’a manqué que l’édition de 2009. Les joueurs sénégalais n’ont jamais disputé une demi-finale. Ils ont juste joué trois quarts de finale. C’est pourquoi la fédération et le ministère nous ont demandé de terminer au moins dans le dernier carré, c’est-à-dire les demi-finales. Cet objectif ne date pas d’aujourd’hui. C’était dans le long terme. Il fallait travailler sur la durée. J’ai pris l’équipe en 2017 et nous nous étions arrêtés en quarts. Je suis encore là cette année et je veux aller plus loin. Tout je que je souhaite, c’est que l’équipe accède en demi-finales. On fera le maximum pour gagner ce quart de finale synonyme d’atteinte de notre objectif.
A ce propos, comment le Sénégal, qui joue contre le Portugal, compte-t-il aborder cette rencontre décisive ?
Il n’y a pas de préparation spécifique. Nous préparons cette rencontre comme nous l’avons fait pour celles du premier tour. On va s’entraîner et mettre une bonne stratégie de jeu. On va essayer de contrer l’équipe du Portugal et essayer d’imposer notre jeu. Dans un match de Beach soccer, il y a toujours dans temps forts et des temps faibles pour les équipes. Et cela nécessite la mise en place d’un bon système de jeu en fonction de l’évolution du match. L’essentiel, c’est de savoir comment s’adapter pour s’en sortir. Et vous comprendrez que je ne puisse pas dévoiler notre stratégie dans la presse.
Connaissez-vous assez le Portugal ?
L’adversaire, nous le connaissons, pour l’avoir rencontré à plusieurs reprises. Le Portugal a battu le Sénégal en 2011, en quarts de finale de Coupe du monde. Nous avons toujours joué des matches difficiles contre eux. Nous n’avons pas l’habitude de partager le même groupe avec les Portugais, mais nous avons disputé des matches amicaux. Ils nous ont largement dominés cette année en match amical (7-1) chez eux. Ce qu’il faut savoir, c’est que l’équipe du Portugal peut battre n’importe laquelle dans cette Coupe du monde. En ce qui nous concerne, nous allons nous battre. Notre première rencontre avec le Portugal, c’était en 2011, en Italie, et elle était sortie victorieuse aux tirs au but. Et ce jour-là, il y avait aussi des erreurs d’arbitrage. Moi, j’étais dans l’équipe sénégalaise en tant que joueur. Le Portugal avait mené au score, mais nous avions réussi à égaliser en remontant deux buts. Et l’arbitre a sifflé de manière inattendue un penalty pour le Portugal et refusé un autre pour le Sénégal.
En 2015, le Portugal a remporté la Coupe du monde chez lui, mais le Sénégal était la seule équipe à l’avoir battu. Donc, les matches entre le Sénégal et le Portugal n’ont été jamais faciles. C’est toujours des matches très serrés parce que les deux équipes se connaissent très bien. Les Portugais ont une attaque placée qu’ils mettent en avant, mais nous ferons tout pour les contrer.
Après la défaite concédée d’entrée face à la Russie, vous avez dû apporter des correctifs. Qu’est-ce qui a changé ?
Nous avions eu des problèmes en cours de match et les Russes nous ont battus. Il fallait rectifier et continuer le travail. C’est ce qu’on a fait. L’encadrement a travaillé sur le mental des jeunes, leur expliquant que c’est une compétition et que rien n’est encore gagné ou perdu. Ce qui était important, c’était de gagner le deuxième match. Et après avoir battu la Biélorussie, nous nous sommes dit que tout était possible. Ça a été finalement le cas parce que la Russie a perdu son deuxième match. Cette défaite a relancé le groupe et chaque équipe avait désormais son destin entre ses mains. Il fallait de la concentration, de la détermination et de l’envie. C’est ce qu’on a dit aux joueurs.
Quel a été la clé du match d’avant-hier contre les Emirats arabes unis, après trente minutes de jeu serrées ?
Les Emirats arabes unis ont une équipe qui joue en attaque placée. Donc, il fallait patienter derrière et procéder par des contre-attaques.
OUMAR BAYO BA