Publié le 7 Oct 2022 - 20:44
COUPS ET BLESSURES VOLONTAIRES SUR ADJA THIARE DIAW

Kaliphone Sall encourt un an de prison avec sursis et une amende 

 

Jugé hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour coups et blessures volontaires, Kalidou Babaly alias Kaliphone Sall risque un de prison avec sursis. En l’absence de la plaignante, il a regretté les faits qu’il a reconnu sans ambages.

 

Kaliphone Sall, de son vrai nom Kalidou Babaly, s’est expliqué hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, sur l’affaire qui l’oppose à Adja Thiaré Diaw. Ce, en l’absence de cette dernière qui lui reproche les faits de coups et blessures volontaires. En effet, la demoiselle n’a pas déféré, une nouvelle fois, à sa convocation, du fait de son état de santé dégradant.

Face aux magistrats, le prévenu, qui se distingue à travers ses vidéos par sa virulence, jadis contre le Président Macky Sall et aujourd’hui, contre Ousmane Sonko et ses ouailles, a tenu une autre posture. Doux tel un agneau, il a plaidé coupable, avant de s’empresser de faire part de ses regrets. A l’en croire, la soirée se passait très bien jusqu’au moment où Adja Thiaré Diaw lui a demandé de l’argent pour faire du shooting. « En ce moment, je ne détenais que 25 mille francs CFA. Et cette somme constituait la dépense du lendemain. Quand je lui en ai fait part, tout en lui promettant de lui donner de l’argent, dans les jours à venir, elle n’a rien voulu entendre », a relaté cet époux et père de famille.

Poursuivant son récit, il détaille : « C’est là qu'elle a mis sa main dans ma poche, avant de prendre mon argent. C'est lorsqu'elle a voulu rentrer chez elle que j'ai confisqué son portable. Ce, avant qu'elle ne commence à saccager ma voiture. On s'est bagarré et comme elle me mordait, j'ai réagi, en lui donnant des coups. Je l'ai aussi mordue, à mon tour, sur le dos. Et c'est la seule morsure que je lui ai occasionnée ».

Ne cautionnant pas l’attitude du prévenu, la magistrate lui a rappelé que la justice est là pour éviter ce genre de problème. « Est-ce qu’un homme doit frapper une femme ? Pourquoi vous n’êtes pas allé vous plaindre à la gendarmerie ? On est dans un État de Droit », lui a fermement rappelé la représentante du parquet. Toujours dans un calme qu’on ne lui connait pas, Kaliphone a répondu : ‘’Non ! Mais, il fallait que je réagisse aux coups qu'elle me donnait. Aussi, je lui en ai infligé pour qu'elle arrête de me mordre’’.

Ses explications n’ont pas empêché la représentante du ministère de le rappeler à l’ordre. « Tu n’as jamais pensé que tu allais te retrouver ici. Tu crois que tu as le droit de faire tout ce que tu veux. Nous sommes dans un État de droit », a renchéri le substitut du procureur de la République.

Prenant la parole pour sa plaidoirie, Me Abdy Nar Ndiaye, avocat de la plaignante, s’est appesantie sur le viol qui a pourtant été écarté du dossier. Selon l’avocat, le prévenu, qui pensait que sa cliente est une fille facile, a effectué des attouchements sur celle-ci. Pour corroborer ses dires, il a brandi une photo du slip troué de la demoiselle. Après avoir réclamé 100 millions de francs CFA en guise de dédommagement, son confrère Me Amadou Diallo est revenu à la charge, en mettant en exergue l’attitude du prévenu qui en dit long, selon lui, sur le viol qu’aurait subi sa cliente.

Il a demandé que justice soit rendue à cette dernière. « Kaliphone, un adulte de 42 ans qui est allé cherché cette fille de 19 ans sous la pluie et qui a un ami vendeur d'aphrodisiaque (Cheikh Cissé)… », a-t-il déclaré, invitant à la réflexion. Il a aussi demandé au tribunal d’ordonner un complément d’informations pour que lumière soit faite sur cette affaire.

De son côté, la procureure a, dans ses réquisitions, rappelé qu'aujourd'hui, ce sont des faits de coups et blessures volontaires qui sont évoqués à la barre. Convaincue de la culpabilité du comparant, elle a requis 1 an de prison avec sursis. En sus de cette peine, elle a exigé que Kaliphone paie une amende de 100 mille francs CFA.

L'avocat du prévenu, Me Souleymane Soumaré, a, lui, demandé au juge de ne retenir que les coups et blessures volontaires en sus d'une application bienveillante de la loi qu'il a sollicitée. Évoquant l’excuse de provocation, Me Daff a attesté que Kaliphone et Adjia Thiaré peuvent se retrouver un jour, parce qu'ils fréquentent le même milieu.

Le délibéré est fixé au 13 octobre prochain.

MAGUETTE NDAO

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