La FAO renforce la compréhension des mécanismes de financement

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en collaboration avec ses partenaires, tient à Dakar une session de travail régionale sur les opportunités de programmation et de mobilisation des ressources du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et du Fonds vert climat (FVC) en Afrique de l’Ouest. Cet atelier de trois jours s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités des pays francophones d’Afrique en matière de gouvernance des ressources naturelles et de l’environnement.
Le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds pour l'environnement mondial (Fem) sont des mécanismes permettant d'aider les pays à surmonter les défis posés par le changement climatique. Ils interviennent dans divers secteurs, notamment l'environnement, l'agriculture, la foresterie, etc. C'est dans ce contexte que des représentants de la FAO des 14 pays de la CEDEAO sont réunis à Dakar pour échanger sur les opportunités et la gestion de la programmation du Fem et du FVC dans la sous-région et développer une feuille de route stratégique pour une mobilisation accrue des ressources de ces fonds.
Les objectifs de la session de travail sont de renforcer la compréhension des enjeux liés à la programmation des projets Fem/FVC à chaque étape du cycle de projet et d'identifier les opportunités de mobilisation des ressources disponibles à travers ces fonds. La coordonnatrice sous-régionale par intérim de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, Bintia Stephen-Tchicaya, a souligné qu'en 2024, le portefeuille mondial de ces fonds a franchi la barre des 10 milliards de dollars, soutenant des projets dans plus de 150 pays. "Dans notre sous-région, les projets actifs mis en œuvre par la FAO, grâce à ces deux mécanismes de financement, dépassent les 200 millions de dollars. Un investissement considérable, qui porte l'espoir de transformations durables", a-t-elle déclaré.
La coordinatrice a informé que le neuvième cycle de reconstitution des ressources du Fem approche, alors que le deuxième cycle du FVC prend son élan. "Ces deux échéances sont synonymes de nouvelles opportunités de collaboration et d'impact. Elles nous offrent la possibilité de mobiliser l'expertise technique de la FAO, sa présence sur le terrain et ses alliances stratégiques au service des pays", a ajouté Mme Tchicaya.
La session de travail régionale sur les opportunités de programmation et de mobilisation des ressources du Fem/ FVC a été présidée par la directrice du Changement climatique de la transition écologique et du financement vert, Madeleine Diouf. Elle a affirmé que les États membres de la CEDEAO sont confrontés à des difficultés pour définir leurs besoins en matière de lutte contre le changement climatique et pour transformer leurs stratégies d'action climatique en projets bancables, notamment dans le secteur agricole essentiel.
D'après Mme Diouf, l'écart entre les besoins d'appui financier et les flux de financement effectivement reçus est considérable dans tous les États membres de la CEDEAO, en raison du manque de capacités techniques, de coordination institutionnelle et d'ingénierie des projets climatiques notamment liés à la résilience agricole. "La problématique du financement reste une contrainte majeure, encore difficile à mobiliser, en raison de la complexité des mécanismes d’accès au niveau des ressources extérieures et de l’insuffisance d’initiatives au niveau intérieur du pays. Il faut des actions concertées qui s’inscrivent dans une démarche inclusive pour la prise en charge de la question du changement climatique dans ses différents aspects", a soutenu la directrice du Changement climatique.
À la fin de ces trois jours de session, les capacités des représentants seront renforcées sur les mécanismes de mobilisation des fonds et l'approche programmatique des projets. Une rencontre d'échanges d'expériences et de consolidation du partenariat avec les parties prenantes est prévue au cours du troisième trimestre 2025.
F. BAKARY CAMARA