Publié le 11 Oct 2021 - 15:45
2EME EDITION DU GALSEN URBAN BEAT FEST

Crxnik beatz remporte le concours 

 

Le beatmaker Crxnik beatz de la région de Kaolack est l’heureux gagnant du concours du beatmaking organisé à l'occasion de la deuxième édition du Galsen Urban beat fest, premier festival sénégalais de Beatmaking. Initié par Karismatik Diksa, ce festival a pour but de promouvoir cette discipline à travers la formation.

 

La deuxième édition du Galsen Urban beat fest, premier festival sénégalais de Beatmaking, a été clôturée ce samedi, à la Maison des cultures urbaines, par la finale du concours du beatmaking (la production instrumentale de musique urbaine). Accompagnée de quelques prestations d’artistes majeurs de la scène du hip hop sénégalais, la finale s’est déroulée en deux phases. En effet, la soirée a débuté, dans une belle ambiance, par une rude confrontation ayant opposé  16 talents sous forme de battle durant le round 1.

Par la suite, 8 parmi eux se sont retrouvés au round 2 sous forme d’un championnat qui a eu 3 épreuves. Ainsi, après l’épreuve d’a cappella et celle de remake, c’est un sample qui s 'est imposé. Pour cette troisième épreuve, les compétiteurs ont exploré la discographie d’Omar Pène et samplé un morceau pour en faire une production de musique urbaine. Natif de Kaolack, Crxnik Beatz est le vainqueur de cette compétition. Il a reçu un lot d'équipement de studio. Bf beatz (Dakar) a décroché la deuxième place et a gagné un lot de matériel studio avant Lyriix beatz (Rufisque). ‘’La finale est très technique. On a beaucoup de très bons beatmakers. Il  fallait qu’on leur donne quelque chose qui puisse les départager’’, a expliqué l’initiateur, Karismatik Diksa (membre fondateur du groupe Alien Zik, beatmaker, rappeur et producteur sénégalais jouissant d’une expérience de plus d’une vingtaine d’années dans le domaine de la culture urbaine).

Plusieurs grands noms du mouvement hip-hop sénégalais ont pris part à cette soirée. Soulignant l’importance du beatmaking, ils ont salué cette initiative. ‘’De plus en plus, on voit que les beatmakers deviennent des stars, comme le cas de Karabalik Beatz, Omzo beat, Fantastic beat, etc. Donc, c’est un vivier. La musique occupe maintenant 60 % de la qualité d’un titre’’, a dit Malick Seck connu sous le nom de scène de Mass. L’ancien membre du célèbre groupe de rap Black Diamonds, qui a beaucoup travaillé avec Diksa, estime que Galsen Urban beat fest est une bonne vitrine pour les jeunes talents. ‘’Le concours réunit  les jeunes qui sont épris de productions de beats. Ce sont les meilleurs qui en sortent. A travers ce festival, ils pourront se rapprocher des rappeurs qui ont un certain niveau. Et peut-être, ventre plus cher leur production’’, croit-il.

Le rappeur Fla the ripper, qui présente de nouveaux beatmakers dans ses projets, est du même avis que Mass. ‘’Cette initiative mérite d’être épaulée. C’est comme une foire. Tous les artistes qui travaillent sur des projets ont besoin de son. Ils  viennent au Galsen beat fest pour rencontrer les jeunes talents’’, a-t-il remarqué. ‘’Je pense que les beatmakers sont de grands artistes qui méritent d’être sous le feu des projecteurs’’, a soutenu celui qui a travaillé avec des producteurs de son comme Mistamase.

Pour sa part, le rappeur Matadore déclare : ‘’Quand on parle de hip-hop, on parle de musique. Et cette musique-là, depuis le début du rap jusqu’à présent, on a vu que ça évolue avec la technologie. Le matériel est là, il faut faire augmenter la performance que ça soit par rapport à la création artistique ou à la performance technique. Parce qu’un son peut-être bon, mais mal mixé et mal maîtrisé, alors qu’à la base, il y a tout une création artistique’’. Ainsi pour lui, l’organisation d’un tel festival permet de pousser les beatmakers à augmenter leur performance, à faire plus de recherches, à travailler davantage le son.

Il souligne également l’importance de la spécialisation (en beatmaking, en mix, ou en mastering. ‘’C’est une chaîne. Quand une personne dit qu’elle a fait le beat, le mastering, mix et la prise de voix pour montrer qu’elle est forte. C’est parce qu’elle n’a rien compris’’, a-t-il martelé.

Promouvoir le Beatmaking à travers la formation

 L’organisation de cette deuxième édition de Galsen beat fest s’est articulée autour d’activités variées. L’évènement a débuté par un atelier d'initiation et de perfectionnement à la production de musique pour le breakdance, qui est un nouveau marché pour les beatmakers, depuis que les troupes de danse expriment le besoin de performer sur des musiques "made in Senegal". Il a ainsi enregistré la présence de l'association Kaay Fecc, qui prépare une compilation pour laquelle elle recherche des productions pour le Breakdance. De plus, un talk sur le "Beatmaking, le droit d'auteur et les revenus générés (streaming), animé par Passa Beatz (Deedo), a été organisé.

Lors de cette rencontre, Passa Beatz a expliqué aux participants comment ils peuvent protéger leurs musiques et générer des revenus. Il faut noter qu’il y a eu un beau concert d’ouverture dans le style Jam-Session avec la participation d’instrumentistes, de chanteurs, de rappeurs et de beatmakers. La réalisation et la diffusion d’un documentaire sur l’Histoire du Beatmaking au Sénégal (Tournage et réalisation d’un film documentaire retraçant la naissance et le développement du Beatmaking au Sénégal, avec des témoignages des différents acteurs) ont été également faites.

Ainsi, le but de  ce festival a pour but de promouvoir le Beatmaking à travers la formation et la vulgarisation de cette discipline. C’est un projet pilote qui permet aux beatmakers de se former et se perfectionner pour être au même niveau que les meilleurs dans ce métier.

BABACAR SY SEYE

 

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