Publié le 9 Mar 2023 - 17:38
50 ANS DE L’ORCHESTRA BAOBAB, CE VENDREDI

Un Sargal aux disparus du groupe 

 

Après plusieurs reports, du fait, entre autres, de décès de ses membres, l’Orchestra Baobab va célébrer les 50 ans du groupe, ce vendredi 10 mars, au Théâtre national Daniel Sorano. Les disparus seront célébrés. Des invités de marque pour un spectacle grandiose. 

 

Le mythique Orchestra Baobab fête ses 50 ans, ce vendredi 10 mars, au Théâtre national Daniel Sorano. À travers cet événement, les membres veulent mettre à l’honneur les disparus du groupe. Selon le chef d’orchestre Thierno Kouyaté, ils avaient la volonté d’organiser un anniversaire, depuis 2018. Mais, entre-temps, il y a eu le décès de certains collègues.

‘’Ça fait plus de trois ans, ajoute-t-il, que nous essayons de faire l’anniversaire. Celui-ci va permettre de rendre hommage à nos disparus. Sur les 11 membres, les huit ne sont plus dans ce monde. On va essayer de nous battre pour présenter au public et nos amis un beau spectacle. Montrer que le style ainsi que l’esprit de l’Orchestra Baobab n’ont pas changé’’.

Thierno Kouyaté confie : ‘’On est resté deux ans sans jouer. Au début de l’année dernière, on a entamé une tournée de 35 dates un peu partout en Europe. Nous avions décidé, après cette tournée, d’organiser l’anniversaire. Ça nous tenait à cœur pour faire un Sargal et essayer de nous rappeler la mémoire des disparus.’’

A l’en croire, c’est grâce à ces grands monuments que le Baobab existe jusqu’aujourd’hui.  Ainsi, Thierno Kouyaté indique que tous les artistes sont invités. Certains vont monter sur scène pour jouer avec eux. Pour le morceau ‘’Dema wo’’, ils ont prévu d’inviter les enfants de feu Ndiouga Dieng, parce qu’eux tous maîtrisent cette chanson. ‘’Après, on va faire un morceau que les gens ne connaissent pas bien qui s’appelle «Bikowa». C’est une composition d’Issa Sissoko que Papino va chanter. On a créé un nouveau morceau sur les 50 ans du Baobab qui a été fait par Mountaga, qui va être chanté par Papino et Alpha Dieng. «Fouta Toro» est un morceau que Baba Maal va chanter avec nous’’, dit-il.

Le morceau ‘’Mayo’’, c’est Cheikh Lo qui va le jouer. Il y aura aussi comme artistes invités Omar Pène, Souleymane Faye, Carlou D, entre autres.

‘’Le prochain album est presque terminé’’

‘’Tous les producteurs nous demandent de conserver l’identité même du groupe Baobab, c’est très important. Mais quand même, on tend vers la modernité et on a une nouvelle génération que sont nos enfants. Il y aura une petite touche moderne, mais cela ne nous empêchera pas de continuer à véhiculer l’esprit Baobab. C’est un mix évolutif. On fait une musique melting-pot ; nous n’avons pas de frontière par rapport à toutes musiques’’. 

‘’Nos enfants sont en train de prendre la relève. Nous demandons que les gens nous soutiennent, parce qu’on ne doit pas nous laisser en rade. Tout ce que nous avons dans cette musique, c’est nous qui l’avons créé’’, ajoute M. Kouyaté.

‘’Après le décès de Ndiouga Dieng, le saxophoniste Issa Sissoko, le chanteur et percussionniste Balla Sidibé, Thione Seck, Rudy Gomis et Atisso Barthélemy, le Baobab se retrouve annihilé. Seuls Yathya Fall, Mountaga, Thierno Kouyaté et Charles Ndiaye sont encore là. C’est pourquoi des jeunes ont pris la relève’’, explique le chef d’orchestre du groupe. Les nouveaux venus sont : Papino Kouyaté (fils de Mountaga Kou­yaté), Alpha Dieng (fils de Ndiouga Dieng).

‘’Le prochain album est presque terminé’’, annonce-t-il.

Historique du groupe et projets 

Faisant l’historique du groupe, Kouyaté renseigne que Mountakha et feu Thione Ballago Seck étaient les benjamins du groupe. ‘’Le baobab a commencé depuis les années 70. Ça a été créé par Adrien Senghor, un ancien ministre, et Ousmane Diagne. Ces gens ont contacté, ici au Sénégal, les musiciens qui étaient plus talentueux. Il y avait Atisso Barthélémy qui nous venait du Togo, Puto Yido du Nigeria, Issa Cissoko, Médoune Diallo, Ndiouga Seck, Thione Seck, Alpha Dieng, Abdoulaye Mboup, Rudy Gomis, Thione Seck, Charlie Ndiaye et moi qui avons pris le train en marche en 1974. L’Orchestra Baobab est un orchestre national du Sénégal. Ce qui le prouve, c’est qu’à travers le monde entier, l’orchestre est nationalisé. Nous avons réussi quelque chose que nos présidents n’ont pas réussi par rapport à l’unité africaine’’.

Le chef d’orchestre annonce, à partir de juin, une grosse tournée en Europe et peut-être même aux États-Unis. ‘’C’est en préparation. Il y a une proposition pour un nouvel album ; les discussions sont en cours’’. 

René Sowatch fait partie de ceux qui ont intégré le groupe, en cours de route. ‘’J’ai eu la chance de partager de très bons moments avec les anciens musiciens qui nous ont quittés. J’ai beaucoup appris dans la discipline, le travail et dans le jeu. Ils ont des vertus que je ne saurais expliquer. C’est une grande fierté, car ce sont des pères qui produisent de bons exemples et des conseils à cette génération future que nous sommes’’. 

Rien n’est hasard, renchérit Alpha Dieng, le fils à Ndiouga Dieng qui est né avant la formation de l’Orchestra Baobab dont il est l’aîné. Venu dans le groupe en 2012, il jouait avant dans Yonewi groupe de Bargny. Un jour, raconte-t-il, il est allé avec son manager suivre un spectacle de l’Orchestra Baobab. Son père lui a demandé de jouer trois morceaux avec eux, car des éléments leur manquaient. C’est de là qu’a débuté ses apparitions avec le groupe.

À travers les voyages avec l’orchestre, dit-il, il a pris conscience de ce que l’Orchestra Baobab a fait pour le Sénégal dans le monde. ‘’C’est à mon retour que je me suis dit, pour que les gens connaissent mon talent, c’est à travers cet orchestre. Je suis à l’aise. C’est moi qui gère le lead vocal’’, confie-t-il.

DIANA DIA (STAGIAIRE)

 

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