Publié le 13 Jul 2020 - 18:47
ABDOULAYE DIOUF SARR, MINISTRE DE LA SANTE ET COORDONNATEUR DE LA CCR

‘’La bataille de Dakar n’aura jamais lieu’’ 

 

Le ministre de la Santé et Coordonnateur de la Convergence des cadres républicains (CCR), Abdoulaye Diouf Sarr, est sur le front contre la Covid-19. Face aux querelles et convoitises politiques, le maire de Yoff préfère se concentrer sur cette guerre contre le coronavirus et se prononce sur la bataille ou non de Dakar, aux prochaines élections locales.

 

 

Après quatre mois de riposte contre la Covid-19, si les Sénégalais vivent avec le virus, la réalité est que les chiffres flambent. Les cas, les morts…

C’est ça la réalité de cette pandémie. C’est pourquoi nous n’avons cessé d’alerter que c’est une bataille de longue durée, pour laquelle il faudra naturellement de nouvelles dispositions, tant sur le plan de la riposte médicale que dans l’orientation globale des réponses adéquates.

Fort heureusement, le chef de l’Etat, à la pointe du combat, mesure les enjeux et maitrise la situation. Maintenant, nos équipes de soins, dont je salue les performances, ont pris la juste mesure de la maladie. Il reste au niveau communautaire de suivre les indications et, sur le plan individuel, la conscience citoyenne ne doit pas être en reste. Tout pour dire qu’il faut rester vigilant, alerte et apporter les bonnes réponses à temps indiqué pour atténuer la propagation, dans la perspective d’en finir, au plus tôt, avec cette pandémie.

Le chef de l’Etat sort de confinement, mais le pouvoir semble être occupé ailleurs, dans des batailles politiques. Est-ce vraiment le moment de déterrer la hache de guerre entre leaders ?

Je ne crois même pas qu’il y ait une hache à déterrer. Ce qu’il faut dire, c’est que dans ce combat, aucun Sénégalais n’est de trop pour un maillage citoyen pour faire barrière. La réalité du pouvoir, c’est comment en finir avec cette pandémie et, au plus haut sommet de l’Etat, les autorités en sont conscientes et œuvrent, au quotidien, à la recherche de solutions pragmatiques et pérennes. Maintenant, qui pour amuser la galerie ou distraire le travail remarquable des équipes médicales ? Notre parti est assis sur des socles et des valeurs, et les animateurs de la formation créée par le chef de l’Etat savent au moins que le respect, la retenue, la grandeur et la loyauté, bien des valeurs, collent bien à l’éthique républicaine. N’est pas républicain qui veut.

Maintenant, les convoitises sont légitimes, mais ne nous imposent aucun calendrier. Nous ne lâcherons pas la proie pour l’ombre.

Toutefois, les élections locales pointent et la mairie de Yoff ne sera pas de tout repos. Déjà qu’elle profile la grande bataille pour Dakar…

Nous n’en sommes pas encore là. A chaque chose, son temps. En cette veille de Tabaski, avec la réouverture prochaine des universités, suite à la rentrée des classes d’examen, en aval du dé-confinement des activités économiques, je ne peux me permettre un tant soit peu de répit pour parler politique ou asseoir des ambitions personnelles. D’ailleurs, si je suis aphone sur les querelles et accusations fantaisistes de certains de nos concitoyens, c’est parce que je n’ai ni le temps matériel ni envie ou plaisir à me chamailler pour des sinécures, alors que les urgences sont là, encore moins répondre à des personnages qui cherchent à se faire un nom.

Maintenant, pour la bataille de Dakar, comme vous l’appelez, elle n’aura jamais lieu. Pour cause, les populations de la capitale ne mériteraient que n’importe qui porte l’écharpe du premier magistrat de cette ville historique et stratégique. Le moment venu, ce sont les Dakarois qui en décideront.

AMADOU FALL

 

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