Publié le 28 Aug 2013 - 13:35
ACTE 3 DE LA DÉCENTRALISATION

 L’Etat recule et opte pour une réforme à deux temps

 

 

Hormis la communalisation intégrale et l’érection du département en Collectivité territoriale, toutes les autres réformes de l’acte 3 de la décentralisation ont été suspendues jusqu’au lendemain des élections locales. 

 

L’acte 3 de la décentralisation sera à coup sûr déroulé en deux temps : d'abord «dans les mois à venir», puis «après les élections locales» prévues en 2014. L’Etat du Sénégal a donc revu ses ambitions par rapport à un nouveau découpage administratif qui avait été annoncé pour avant les élections locales. C'est la conséquence de l'énorme levée de boucliers notée avec les incertitudes entretenues autour de la date des élections.

Les copies ont donc été retouchées par le Comité national de pilotage dirigé par le ministre-conseiller, Ismaïla Madior Fall. ‘’Le chef de l’Etat a tenu fermement au respect du calendrier républicain… Et face à des contraintes de temps, nous avons préféré mettre l’accent sur les points de consensus’’, a précisé le ministre de l’Aménagement du territoire et des Collectivités locales, Arame Ndoye. C'était hier à l'occasion d'un point de presse tenu au dit ministère.

Selon Ismaïla Madior Fall, l’érection du département en collectivité territoriale a été ‘’fortement approuvée’’ par les populations. Les liens sociologiques, culturels et économiques entre les acteurs et leur espace sont des opportunités à saisir pour construire de nouveaux cadres de gouvernance territoriale, a soutenu Arame Ndoye.

Autre point de consensus, c’est celui relatif à la communalisation intégrale. Elle est considérée comme un pas décisif dans le renforcement institutionnel du cadre juridique sénégalais et confère le statut communal à l’actuelle communauté rurale. ‘’Cela lui permettra d’accéder à d’autres sources de financement. En outre, cela contribue aussi à un meilleur aménagement de l’espace rural et répond à l’impératif d’une gestion de proximité’’, a souligné le ministre.

Le dernier point de consensus concerne les régions qui seront maintenues. De l’avis du président du comité national de pilotage, cette nouvelle architecture territoriale a le souci de corriger les dysfonctionnements et les déséquilibres constatés au sein des territoires en vue d’une rationalisation de l’espace en entités plus homogènes. Et par rapport aux changements annoncés dans la région de Dakar, le ministre dira qu’il n’en sera rien.

 

Le découpage de Dakar sera maintenu

Du moins pour cette phase de la décentralisation que l’Etat entend mettre en œuvre avant les élections locales. Cette décentralisation va être une opportunité pour une territorialisation des politiques publiques, de l’avis du ministre-conseiller. ‘’Il s’agira d’inscrire les politiques publiques de manière coordonnée et complémentaire au sein des territoires ; et ceci pour une meilleure appropriation par ceux-ci de ces politiques qui en sont les principaux bénéficiaires’’, déclare le ministre.

Interpellé sur le consensus autour de cette réforme largement décriée, Ismaïla Madior Fall a expliqué que toutes les catégories d’acteurs ont été associées. La mise en œuvre du processus, confie-t-on, s’appuie sur des consultants au niveau national et régional, ainsi que sur l’expertise des territoires, de la diaspora, des autres départements ministériels, de la société civile, de la presse, des acteurs du secteur privé et des ressources humaines du ministère.

Rappelant que la décentralisation est un processus, il a fait état des limites notées dans la précédente politique, et qui sont surtout relatives au manque de viabilité des territoires, à la non valorisation de leurs potentialités, à la faiblesse de la gouvernance territoriale et de la coproduction accentuée par une multitude d’acteurs aux logiques et préoccupations parfois différentes.

En outre, le caractère inefficient des mécanismes de financement du développement territorial constitue une entrave pour les collectivités locales. Sur ce dernier point, il a été dit que les compétences transférées restent pour l’heure les mêmes et l’Etat du Sénégal s’est engagé à augmenter les financements pour plus de succès dans les démarches.      

 

 

 

 

 

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