‘’Pardon’’, ‘’clémence’’, ‘’mea culpa’’. C’est le refrain de la chanson intitulée ‘’affaire Amy Collé Dieng’’. Ses collègues musiciens et des acteurs culturels demandent la clémence de la justice et le pardon du Chef de l’Etat. Chacun y va de ses arguments pour justifier cette requête.

Des maladresses dans le discours qu’on revendique et assume avec conviction en donnant l’air d’en comprendre tous les enjeux, puis des excuses pour échapper à la justice. Ce scénario devient classique au Sénégal. De plus en plus, on assiste à des déclarations incendiaires, injurieuses sur les réseaux sociaux qui attentent à l’honneur d’autrui, le tout, en défiant et, à la limite, en narguant la justice. Et dès que le Procureur de la République s’autosaisit du dossier, on demande pardon et sollicite la clémence de dame justice. C’est le cas, actuellement, dans l’affaire Amy Collé Dieng. Depuis l’annonce de son arrestation par la Division des investigations criminelles (Dic), sur demande du Procureur de la République, suite à la diffusion d’une bande sonore dans laquelle elle tient des propos jugés offensants à l’endroit du Président Sall, les acteurs culturels se prononcent. Ils demandent, pour l’essentiel, une rémission de son ‘’crime’’ arguments à l’appui.

Déjà, le président de l’Observatoire de la musique et des arts du Sénégal (Omart), Abdoulaye Mamadou Guissé, juge que ‘’le Procureur de la République ne saurait agir autrement pour se défendre contre la vague protestataire de nos compatriotes face à certains dérapages qui n'honorent point notre Nation si riche en valeurs culturelles qui fondent et fécondent le patrimoine sénégalais’’. Il met le dérapage de la chanteuse sur le compte d’un handicap mental. ‘’Amy Collé Dieng est malade, depuis des années, et souffre d'un handicap mental qui a fini de remettre en cause sa si brillante carrière musicale. C'est celle-là que vous venez de mettre une seconde fois derrière les verrous, dans un contexte particulier de la vie d'un artiste qui a perdu toute sa verve et qui se retrouve dans les réseaux Whatsap, malgré son image de star mort-née’’, plaide-t-il, ensuite. Abdoulaye Mamadou Guissé est d’avis que ‘’c'est une femme qui souffre de déception et d'exploitation à cause de son handicap’’. Il demande au Président de pardonner à ‘’l'artiste musicienne dépressive et déçue par la vie sentimentale’’.

Même son de cloche chez le président de l’association des Acteurs de l’industrie musicale (AIM), Zeynoul Sow. ‘’Au nom de tous les Acteurs et Artistes, l’AIM présente ses excuses à son Excellence, monsieur Macky Sall et au peuple Sénégalais’’, dit-il. Cependant, il n’en fustige pas moins la sortie de l’artiste. Dès la mise en ligne de l’enregistrement audio, Zeynoul Sow a publié un communiqué de presse reçu à EnQuête pour partager son indignation. Car, il trouve les propos de l’artiste ‘’particulièrement déplacés et inélégants’’. ‘’Après un long silence observé de sa part, nous l'attendions plus sous une forme artistiquement élégante et mélodieuse, comme elle en a le talent. Cependant, nous analysons ceci comme étant le fruit d'une forte influence négative au vu des sujets abordés’’, analysait-il.

Toujours est-il qu’Amy Collé Dieng peut compter sur les autres artistes. Ceux contactés par EnQuête, à l’instar de Mapenda Seck et Malick Diabou Seck, demandent clémence pour elle. ‘’Amy Collé est une femme et, dit-on, elle est enceinte. Rien que pour cela, il faut lui pardonner. Nous reconnaissons qu’il y eu faute, mais, une fois n’est pas coutume. Je demande la clémence du président de la République’’, chantonne Mapenda Seck. 

BIGUE BOB