Publié le 24 Jan 2017 - 18:31
AGRICULTURE AFRICAINE

Le défi de la statistique

 

L’agriculture africaine souffre de données chiffrées. Pour remédier à cette situation, plusieurs experts sur initiative de la Banque africaine de développement (BAD) et la Direction de l'analyse, de la Prévision et des Statistiques agricoles (DPSA) du Sénégal, se réunissent depuis hier, à Dakar. Pour sensibiliser les gouvernements africains à allouer plus de ressources aux statistiques.

 

Les statistiques agricoles restent le parent pauvre de l’agriculture en Afrique. La remarque est du secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’Équipement rural, Dogo Seck. Ce dernier présidait hier la cérémonie d’ouverture de la conférence sur les statistiques agricoles qui se tient du 23 au 25 janvier 2017 à Dakar. L’absence de données sur l’agriculture s’explique par le fait que ‘’les statistiques agricoles ne sont pas collectées d’une manière consistante’’ dans plusieurs pays du continent, explique le représentant résident de la Banque africaine de développement.

Ou même si elles existent dans d’autres pays, elles ne sont pas mises à jour ‘’à cause des contraintes budgétaires qui limitent la conduite régulière d’enquêtes agricoles’’, renchérit Adalbert Nshimyumuremyi. Dans tous les secteurs activités, les systèmes statistiques sont rudimentaires, déplore M. Nshimyumuremyi qui appelle à un renforcement du système statistique. ‘’Sans un bon système statistique, on ne peut pas développer un pays. Il nous faut des données de base, les projeter et voir est-ce qu’on a atteint ces objectifs’’, informe-t-il. Le thème de la conférence de Dakar est : ‘’Soutenir le développement des statistiques agricoles en Afrique à travers les politiques agricoles nationales.’’

Par ailleurs, même si la plupart des pays du continent ne dispose pas de statistiques agricoles fiables, le Sénégal sort du lot. Selon le représentant résident, il est ‘’un pays qui a fait beaucoup de progrès au niveau développement statistique’’. ‘’Le système statistique est de bonne qualité comparé à d’autres pays’’, note Adalbert Nshimyumuremyi. En effet, le Sénégal dispose d’un plan national statistique 2015-2035. Sans statistiques fiables, explique le directeur de l’analyse et de la prévision des statistiques agricoles, Ibrahima Mendy, on ne peut pas faire une planification parfaite et on aura des problèmes pour élaborer les documents de politiques économiques. ‘’Le développement des statistiques agricoles est important surtout avec l’avènement du Pse (Plan Sénégal émergent) pour pouvoir faire une évaluation fiable et correcte des résultats obtenus’’, renchérit-il.

Toutefois, même s’il est facile d’élaborer une stratégie nationale de développement statistique, la mise en œuvre est tout autre, avertit le représentant résident de la Banque africaine de développement au Sénégal. Ainsi, M. Nshimyumuremyi invite les gouvernements africains à mobiliser les ressources nécessaires ‘’pour la mise en œuvre des plans stratégiques développés dans le cadre du Plan d’action de l’Afrique pour la Stratégie mondiale pour l’amélioration des statistiques agricoles et rurales’’. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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