Publié le 28 Aug 2021 - 19:54
ALLOCATION DE DROITS DE TIRAGE SPECIAUX (DTS)

Macky Sall appelle à investir ces ressources dans la santé

 

Après l’effectivité de l’attribution des droits de tirage spéciaux, le chef de l’Etat Macky Sall estime qu’il urge maintenant pour les pays africains de se battre pour leur réallocation. Ainsi, il a appelé, hier, à l’occasion de la conférence du G20 Compact avec l'Afrique, ses homologues à s’engager pour donner la confiance attendue aux partenaires. Ceci, en s’engagent à mettre une partie de ces Dts dans les dépenses prioritaires de la santé.

 

Le Fonds monétaire international (Fmi) a procédé à l’attribution des droits de tirage spéciaux (Dts) d’une valeur de 650 milliards de dollars, depuis le 23 août dernier. Une démarche saluée hier, par le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall, à l’occasion de la conférence du G20 Compact avec l'Afrique, tenue à Berlin. ‘’Nous avons reçu les premiers droits de tirage spéciaux et je félicite là aussi, le Fonds monétaire et tous les pays qui s’engagent avec nous.

Maintenant, nous nous battons pour leur réallocation. A ce niveau, je voudrais au nom du Sénégal dire que, nous pouvons nous engager pour donner la confiance attendue aux partenaires, nous engager à remettre une partie de ces Dts sur les dépenses prioritaires de la santé. Des dépenses telles que la production de vaccins, mais également, tous les frais dans le secteur de la santé, la mise à niveau de nos hôpitaux et la riposte sanitaire que nous devons faire. En ce moment, jusqu’à 5%, je pense que c’est un sujet sur lequel, je peux m’engager et je souhaite que les collègues ici présents donnent ce signal aux partenaires, afin que cette réallocation puisse devenir une réalité’’, plaide-t-il.

Si les chefs d’Etats africains donnent le gage sur leur engagement pour la réallocation, les Dts Macky Sall estime qu’ils doivent aussi s’engager sur leur utilisation, surtout par rapport aux priorités sanitaires et les productions de vaccins sur lesquelles le continent s’engage. ‘’Il n’est normal que l’Afrique importe 99% des vaccins et médicaments qui sont consommés sur le continent, alors que nous pouvons, avec le soutien de nos partenaires, arriver à faire la production sur place. Je voudrais aussi plaider pour que l’initiative Covax, Gavi et tous ceux qui contribuent l’achat des vaccins puissent s’engager avec nous dans cette nouvelle initiative de production de vaccins. Les vaccins produits en Afrique seront, aussi, achetés et cela pourrait nous permettre d’avancer. Nous devons être au rendez-vous vaccinal. Que la Covid ne soit pas la nième maladie qui va rester endémique dans le continent et annihiler tous nos efforts de développement’’, poursuit le Président Sall.

D’après lui, avec le transfert de technologies à travers leur coopération avec Berlin, ils auront des hommes et des femmes en Afrique qui seront capables d’accompagner le processus pour la production de vaccins avec toute la sécurité requise et leurs pays engagés. ‘’Au-delà de nos deux pays, c’est toute l’Afrique qui est engagée. Je plaide également, pour que les grandes initiatives pour l’accès aux vaccins Covax et Gavi qui est cette grande alliance, puissent s’engager pour l’achat de vaccins produits en Afrique’’, soutient-il.

BioNTech va installer des sites de production de vaccins au Sénégal et au Rwanda

A ce propos, il convient de souligner que le laboratoire allemand BioNTech a annoncé, lors de ce rendez-vous d’affaires, son souhait d’installer "l'année prochaine" de sites de production de vaccins à ARN messager en Afrique, notamment au Sénégal et au Rwanda. ‘’Je pense que l’Afrique a besoin d’investissements pour son développement, mais aussi d’investissements dans la paix et la sécurité. C’est une question aujourd’hui préalable pour le sort du continent africain. L’Afrique fait face également, comme le reste du monde, à cette terrible pandémie qu’est la Covid-19. La question des vaccins, de la fabrication des vaccins en Afrique est aussi une priorité pour le continent. J’ai échangé avec le président Kagamé et les autres chefs d’Etat sur cette question qui sera certainement au centre de nos discussions dans le cadre de ce forum’’, témoigne le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki.

Toutefois pour que la coopération entre les deux parties soit efficace, le chef de l’Etat Macky Sall a, par ailleurs, relevé qu’il faut aussi assouplir les règles de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). ‘’Parce que, si nous voulons développer les échanges, que vos entreprises pénètrent plus en Afrique, il faut qu’elles soient accompagnées par vos Etats, à travers des mécanismes financiers. Il faut des mécanismes de capitalisme. Il faut aussi qu’en Afrique, les primes d’assurances puissent baisser. Parce qu’en réalité, le risque n’est pas tout à fait aussi important que la perception et nous puissions aussi, enfin, mixer davantage de financements, à la fois concessionnels et commerciaux, de façon de prendre de plus grands volumes pour le développement du continent’’, défend le Président Sall.

Un nouveau logiciel pour la coopération entre le G20 et l’Afrique

Au fait, pour le président du Conseil européen, Charles Michel, la rencontre de Berlin, notamment le Compact avec l’Afrique, montre l'ambition d'un ‘’nouveau logiciel, d'un nouveau paradigme’’ pour la coopération entre les membres du G20 et les États africains. ‘’Nous savons quel est le constat : nous faisons face en même temps à un choc climatique, dont on voit les conséquences de manière tragique, chaque jour plus encore que le jour précédent, une transformation digitale qui transforme notre modèle de développement économique, et s'ajoute à cela la crise du Covid-19. Avec donc une ambition de se rassembler, parce que nous ne sommes pas tous égaux face aux enjeux économiques et sociaux. Se rassembler. Premier enjeu, c'est l'Alliance pour le financement’’, indique-t-il.

Certes investir pour les infrastructures, c'est ‘’essentiel’’, pour Charles Michel, mais, il pense également qu’investir aussi pour le capital humain, c'est ‘’tout aussi essentiel’’. ‘’Je ne vais pas aborder tous les sujets, et me concentrer sur un point : les droits de tirage spéciaux. Ces derniers mois, grâce aux appels lancés par des leaders africains qui ont été, je le crois, entendus notamment en Europe et au Fonds Monétaire International, on a travaillé sur ce sujet. On doit continuer à travailler pour faire bouger les lignes, pour briser les murs, pour tisser les liens, et moi, j'accueille de façon très positive la proposition très utile formulée par notre ami Macky Sall : travaillons ensemble pour voir comment on peut créer la confiance, afin que plus de partenaires encore soient mobilisés pour réallouer les droits de tirage spéciaux vers celles et ceux qui en ont le plus besoin’’, renchérit-il.

A côté des investissements, le président du Conseil européen trouve que des réformes sont nécessaires. ‘’Des réformes en Europe : on doit voir comment on peut faciliter, accélérer, réduire les technocraties, réduire les bureaucraties, réduire les freins qui ralentissent les progrès qui sont indispensables. Et des réformes en Afrique : pour garantir plus de sécurité juridique, plus d'attractivité pour les investissements, plus de stabilité. Travaillons ensemble sur le sujet’’, conclut-il.

Il urge également de rappeler que l’un des objectifs de la rencontre de Berlin est de dresser un bilan à mi-parcours dans la mise en œuvre de l’initiative Compact with africa, un projet lancé en 2017 par la chancelière Angela Merkel, lorsqu’elle présidait le G20.

MARIAMA DIEME

 

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