Publié le 29 Sep 2017 - 00:04
BESOINS EN RESSOURCES FINANCIERES, TARIFICATION, SUBVENTIONS DE L’ETAT…

Les défis d’Alioune Badara Diop à la tête de l’OLAC

 

Désigné à la tête de l’Office des Lacs et Cours d’eau (OLAC), le nouveau directeur général de ladite structure a déjà un chantier bien défini devant lui. Alioune Badara Diop est attendu sur les besoins en ressources financières qui se posent avec acuité, la diversification des subventions pour ne pas dépendre de l’Etat, etc. Une affaire déjà balisée par son prédécesseur Amadou Bocoum.

 

Le nouveau directeur général de l’Office des Lacs et Cours d’eau (OLAC) a du pain sur la planche.  Alioune Badara Diop doit faire face à la quantité d'eau prévue pour être transférée sur une période de 30 ans. Ce qui correspond, rapporte le communiqué parvenu hier à EnQuête, à l’eau rejetée annuellement en mer à partir du barrage de Diama. C'est-à-dire une moyenne de 11 milliards de mètres cube.

Au moment où l’Office des Lacs et Cours d’eau va se développer et se déployer sur le territoire national, renseigne-t-il, les besoins en ressources financières se feront de plus en plus pressants. Et il ne suffira plus de compter sur les seules subventions de l’Etat qui, du reste, demeurent ‘’insuffisantes’’. ‘’Les services fournis par l’Office du Lac de Guiers (OLAG) doivent nécessairement être rétribués. A cet égard, les résultats des études sur la tarification des services fournis présentent des perspectives heureuses. La valorisation du potentiel agro-sylvo-pastoral et des services éco systémiques des zones ciblées par le projet doit faire l’objet d’études complémentaires’’, soutient le directeur sortant Amadou Bocoum, qui a fait cinq ans à tête de l’OLAG, devenu l’OLAC.

Créé en 2010, l’OLAG a commencé à fonctionner en 2011, avec un ‘’embryon d’organisation’’. Selon le prédécesseur de M. Diop, l’OLAG a été financé à partir des subventions de l’Etat et son fonctionnement a souffert, au début, d’un lourd handicap. Il s’agit de l’absence d’un Agent comptable particulier (ACP), nommé et affecté à l’Office par le Ministère en charge des Finances. ‘’Quand je fus nommé en décembre 2012, constatant l’absence d’une comptabilité digne de ce nom et certains manquements graves dans la gestion de l’Office, je me suis employé à faire affecter un ACP, qui fut nommé en mai 2013. Cependant, la tâche la plus urgente était d’assainir la situation budgétaire et financière de l’Office, en réduisant certaines charges et en procédant à l’augmentation progressive du budget de fonctionnement. Il est passé, en 2013, de 196 922 000 F CFA pour aboutir, en 2017, à 350 000 000 F CFA. Pour l’exercice 2018, il est prévu un montant de 416 922 000 F CFA’’, informe-t-il.

D’après M. Bocoum, l’Office, confronté à une politique de rigueur budgétaire, s’est efforcé de préserver les acquis sociaux de ses employés, consentant même, en 2016, à une augmentation de salaire de 5%, pour une certaine catégorie de personnel. Suffisant pour lui de souligner que ces ‘’efforts’’ en faveur du personnel demandent à être poursuivis et la situation régularisée au regard des ‘’avancements réglementaires’’ auxquels il a droit.

Le Dg sortant savoure ses réalisations

 L’ancien directeur général a également mis l’accent sur les réalisations qu’il a faites dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de Restauration des Fonctions Ecologiques et Economiques du Lac de Guiers (PREFELAG). Son objectif global vise le rétablissement des conditions optimales de fonctionnement du Lac et la remise en eau de la Réserve spéciale d’avifaune du Ndiaël, classée site Ramsar, inscrite aujourd’hui dans la liste des sites en danger (registre de Montreux).

Il faut signaler que ledit projet est financé par l’Etat du Sénégal à hauteur de 13,94 milliards F CFA dont un prêt du Fonds Africain de Développement (FAD) de 11,19 milliards F CFA et un don du Fonds Mondial pour l’Environnement (FEM) de 0,64 milliards F CFA. Intervenant dans les régions de Saint-Louis et de Louga, il a démarré en 2014, avec une durée de vie de cinq ans. C’est un projet structuré autour de trois axes : l’amélioration de la dynamique hydrologique du système du Lac de Guiers, le renforcement des capacités et appui aux initiatives économiques, et la gestion du projet. Son exécution financière de 60% et celle physique de plus de 80% ont permis à ce jour l’amélioration de la disponibilité de l’eau qui passe de 1,20 à 2,34 milliards de m3, suite aux travaux de désencombrement et de curage de la Taouey, qui assure 90% des apports en eau du Lac de Guiers.

Il y a aussi le renforcement de la surveillance de la qualité des eaux du système du Lac de Guiers par la mise en place d’un dispositif de suivi par télétransmission pour les paramètres simples, et d’études périodiques pour les paramètres complexes (métaux lourds et pesticides), la disponibilité de la ressource permettant ainsi au Lac de répondre à une demande en eau pour une superficie agricole supplémentaire de 57 000 ha, la sécurisation des activités agricoles et des habitations jouxtant le Lac contre les inondations par la réhabilitation de 13,11 km de digue autour de la dépression lacustre, la réhabilitation des ouvrages de régulation existants, et la réalisation de nouveaux ouvrages, notamment à Guéoul, Belel Mbaye et au niveau de la  Carrière de Thioub ; l’amélioration des conditions de vie des populations par la réalisation d’une case de santé à Belel Mbaye et l’alimentation en eau potable au profit de 50 000 habitants répartis dans 113 villages des communes de Mbane, Ngnith, Syer et Keur Momar Sarr. ‘’Ces réalisations devraient être complétées par des travaux d’aménagement de la Grande Mare du Ndiael, condition sine qua non du retrait de la Réserve Spéciale d’Avifaune du Ndiael (RSAN) du registre de Montreux. Les travaux y relatifs devraient démarrer d’ici la fin de cette année’’, renseigne le directeur sortant Amadou Bocoum. 

 PAPE NOUHA SOUANE 

 

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