Publié le 23 Sep 2023 - 07:57
CAMP INTERNATIONAL DE FORMATION SUR L’AGROÉCOLOGIE DE NIAGUIS

Le satisfecit des participants

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Venus de huit pays de la sous-région ouest-africaine à la recherche d’une autonomisation en semences paysannes, la soixantaine de leaders et d’agents techniques des associations de femmes rurales (AFR) membres du mouvement panafricain Nous sommes la solution (NSS), est repartie avec le sentiment d’avoir accompli leur mission.

 

Les rideaux sont tombés sur la 2e édition du camp international de formation sur l’agroécologie paysanne de Niaguis dont le thème central était axé sur la production des semences horticoles maraichères paysannes. Tenue au centre de formation et de démonstration sur les bonnes pratiques agricoles paysannes Karoghen Wati Naaning de Niaguis, à une dizaine de kilomètres de Ziguinchor, l’édition 2023, qui a été organisée du 10 au 17 septembre, a répondu aux attentes des participants.

Livrant ses impressions à la fin de la session de formation, Monique Konan, coordonnatrice nationale de NSS en Côte d’Ivoire qui, avec la délégation ivoirienne, prenait part pour la première fois à ce camp, a dit toute sa joie de se retrouver à Niaguis pour ‘’apprendre comment produire des semences horticoles agroécologiques’’.

‘’Cela a été une véritable découverte pour nous de savoir qu’on peut produire de la semence de la carotte, par exemple. Nous avons appris aussi la méthodologie et la technique pour y parvenir. C’est aussi un véritable plaisir de découvrir le centre de formation et de démonstration des bonnes pratiques agroécologiques paysannes de Niaguis qui est un véritable champ-école’’, a-t-elle indiqué. 

Au-delà de sa mission de sanctuaire mémoriel, le centre agroécologie de Niaguis est une source vivante et féconde ou les générations présentes et futures, d’ici et d’ailleurs, viennent s’abreuver et s’humecter des bonnes pratiques et savoir-faire paysans.  Situé au cœur d’une végétation sauvagement belle où il fait bon vivre, le centre de ‘’revitalisation des pratiques anciennes paysannes’’ a été réalisé par l’Association des jeunes agriculteurs de Casamance (Ajac) en collaboration avec le mouvement panafricain des femmes rurales  Nous sommes la solution, grâce à l’appui financier de New Field Foundation basé à Boston, aux États-Unis.

‘’Je viens à Niaguis pour la deuxième fois. J’ai, cette fois-ci, été impressionnée par la montée en puissance de ce centre’’ s’est réjouie Thérèse Ky du Burkina Faso qui a dit aussi toute sa joie d’avoir participé à cette formation. ‘’Je suis moi aussi impressionnée par ce que j’ai vu et appris. Une fois de retour, je vais démultiplier les connaissances acquises au niveau des associations de femmes rurales de mon pays’’, rajoute Anita Souta du Ghana.

Pour Sia Anne-Marie Kamano de la Guinée, ce camp de formation est un ‘’ouf de soulagement. C’est un grand pas qui vient d’être franchi dans l’atteinte de nos objectifs qui sont, entre autres, la production et l’autonomisation en semences paysannes’’. Elle avoue avoir été frappée par l’engagement, la détermination et le dévouement des techniciens et leaders des associations des femmes rurales de l’Afrique de l’Ouest. 

Tout comme elle, Mariama Sonko, la présidente de NSS et coordonnatrice du centre, a vivement salué l’engagement et la détermination des acteurs.

 En provenance de huit pays ouest-africains (Mali, Burkina Faso, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Gambie, Côte d’Ivoire et Sénégal), les participants ont été capacités par un expert paysan agroécologiste venu du Burkina Faso, Bélemgnégrè Abdoul Razack. La formation tournait autour des   techniques de production de semences horticoles (maraichères) en agroécologie, les techniques de conservation et de protection de ces semences, ainsi que les techniques de mise en place et d’entretien de pépinières de cultures maraichères. En plus de la formation pratique, le camp international de Niaguis a été un cadre d’échanges et de sensibilisation sur les valeurs ajoutées de la pratique agroécologique en vue d’un développement durable. La formation a permis aux producteurs à la base de disposer des prérequis pour une autoproduction et une autonomisation en semences maraichères paysannes.

‘’Je suis très contente, parce que l’année passée, nous avons appris comment produire les fertilisants bioécologiques (bio-intrants et biopesticides). Cela nous a permis de nous départir des engrais chimiques. J’avoue que je découvre pour la première fois ce que j’ai appris cette année’’, lance Diallo Marième Kalfa Traoré de la Cafo du Mali, une organisation faitière qui regroupe plusieurs associations de femmes rurales du Mali.

Dans la même veine, Mamadou Danfakha, le coordonnateur du mouvement panafricain des femmes rurales Nous sommes la solution (NSS) par ailleurs chargé de programme à l’ONG Fahamu Africa, a tiré un bilan satisfaisant, sur le plan de la participation. ‘’L’année dernière, il y avait sept pays de la sous-région ouest-africaine. Cette année, la Côte d’Ivoire est venue s’ajouter. Nous avons aussi enregistré la présence d’une délégation italienne qui était présente en qualité d’observateur. Également, en termes de nombre de participants, nous étions une quarantaine de participants lors de la première édition du camp. Là, nous sommes entre 55 et 60 participants, en plus du staff technique. Cela dénote tout l’intérêt que les gens accordent à ce camp’’, se réjouit-il.

Selon lui, cette édition a aussi bénéficié de l’accompagnement des autorités administratives et territoriales ainsi que des services techniques de la région de Ziguinchor qui ont tous salué la pertinence du thème et sa place dans l’autonomisation semencière paysanne ainsi que dans la quête de la souveraineté alimentaire. 

‘’Durant la session de formation, nous avons, par ailleurs, développé des thématiques liées aux bonnes pratiques agroécologiques paysannes, à la législation sur les semences, à titre d’information, pour que nul n’en ignore. Nous nous sommes plus appesantis sur les systèmes semenciers paysans qui concernent la production, la sélection, la mise en place de la semence, la culture, le traitement et la conservation’’, a ajouté M. Danfakha.

Embouchant la même trompette, le journaliste Tidiane Kassé, Président de Fahamu Africa, le bras technique de NSS, a dit toute sa joie de voir des femmes de toute une sous-région se retrouver ensemble comme une famille. ‘’Cela   montre que nous avons accompli un bon travail. Nous sommes réconfortés. Nous comptons perpétuer tout cela en continuant à les accompagner et en leur donnant plus de moyens pour que vive l’agroécologie paysanne en Afrique. Je salue leur manière de vivre ainsi que la cohésion et l’harmonie qui ont prévalu lors de ce camp’’, s’est fortement réjoui le doyen Kassé.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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