Centre de suivi écologique

‘’Vers une bioéconomie régionale en Afrique de l’Ouest : Contribution des innovations politiques, scientifiques et technologiques’’. Tel était le thème d’un atelier régional qui s’est ouvert jeudi dernier, organisé par AKADEMIYA2063, le Centre de recherche pour le développement (ZEF) de l’université de Bonn, le Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (Icipe) et le Centre de suivi écologique (CSE).
Selon le DG du CSE, le Sénégal regorge de ressources naturelles, notamment d'importants réservoirs d'eau, des forêts, des sols alluviaux et d'immenses troupeaux d'animaux domestiques. Ces ressources, combinées à des technologies innovantes, peuvent selon le Dr Cheikh Mbow créer une base solide pour des trajectoires bioéconomiques solides. La bioéconomie, d’après lui, devient un complément aux flux de ressources traditionnels tels que les investissements directs étrangers, les transferts de fonds, les investissements publics et l'aide au développement. Elle peut constituer un redémarrage économique ‘’sans regret’’. ‘’Un nouveau discours, axé sur le potentiel de relever les défis du développement et du climat à grande échelle et de progresser vers un avenir meilleur, ne sera possible qu'avec le développement d'une nouvelle bioéconomie. Des progrès ont été réalisés dans l'établissement de la taxonomie verte nationale pour soutenir la CDN.
La taxonomie de la finance verte est un outil stratégique qui oriente les flux financiers vers des activités compatibles avec les objectifs de développement durable et de transition énergétique. La bioéconomie et l'économie verte sont deux concepts distincts, bien qu'étroitement liés et complémentaires. L'économie verte est un cadre général et global axé sur le développement durable, la réduction de l'impact environnemental et la promotion du bien-être humain dans tous les secteurs. La bioéconomie est une composante de l'économie verte qui met l'accent sur l'utilisation de ressources renouvelables, d'origine biologique et de biotechnologies pour remplacer les ressources non renouvelables, soutenant ainsi durablement la croissance économique’’, souligne Dr Cheikh Mbow.
...Compte tenu des immenses opportunités offertes par la bioéconomie, le Sénégal doit, à ses yeux, renforcer la dynamique actuelle de transition du pays vers une bioéconomie inclusive, résiliente au changement climatique, écologiquement durable et génératrice d'une croissance inclusive et équitable, dotée d'un fort potentiel d'investissements verts et de création d'emplois verts, grâce à des opportunités inexploitées telles que l'économie circulaire.
La croissance démographique de l'Afrique, a-t-il expliqué, est perçue comme une opportunité commerciale, mais répondre à la demande croissante de produits agricoles pose des défis : des services aux entreprises locaux inadéquats, voire inexistants, pour soutenir des chaînes d'approvisionnement efficaces en ressources naturelles de grande valeur ; difficultés d'engagement du secteur privé à s'approvisionner auprès des agriculteurs africains. ‘’Instabilité climatique : variétés de cultures et de semences résilientes au climat, événements extrêmes et impacts incontrôlés du climat sur les systèmes de production, sans dissiper les perceptions erronées des risques associés en démontrant des rendements commercialement attractifs.
Pour les obstacles structurels, il y a l’application limitée des technologies améliorant la production et réduisant les pertes alimentaires. Trois réformes environnementales ont été proposées : la mise en place d’un ‘pacte vert’ pour l’accès aux marchés publics afin d’inciter les acteurs de la commande publique à prendre en compte les aspects de durabilité (verdissement) dans leurs procédures d’appel d’offres ; l’intégration d’incitations aux investissements verts dans les textes législatifs et réglementaires ; l’amélioration des politiques publiques pour créer un environnement favorable aux entreprises publiques et privées spécialisées dans les ressources naturelles, y compris les compagnies d’assurance. La mise en œuvre de mesures visant à faciliter l’accès des acteurs économiques au financement vert et au marché du carbone. Le déficit en matière de financement vert reste important’’, regrette Dr Mbow.