Publié le 7 Jul 2014 - 11:04
COIN RAMADAN

Des hommes déjà à bout de souffle

 

Le ramadan vient de démarrer que des hommes sont déjà à bout de souffle. Ils n’ont pas pu suivre le marathon qui dure entre 28 et 29 jours. Dans des restaurants, gargotes ou fast–food, ils jouent des coudes avec les femmes pour s’empiffrer aux heures de repas. D’ailleurs, dans certaines rues de Dakar, si quelques-uns ne se gênent plus à sucer un bonbon, d’autres fument leur cigarette sans se soucier du regard de l’autre. Ils sont toujours d’attaque, quand d’autres marchent à tâtons, éprouvés qu’ils sont par les rigueurs du ramadan. 
 
Au marché des Hlm 5, c’est avec désinvolture que des hommes affichent leur allergie au jeûne. Ils se délectent de leur sandwich ou plat de riz. Le sachet d’eau à la main, ils se désaltèrent à leur guise.  Les commerçants n’ont pas à s’inquiéter d’une baisse de leur chiffre d’affaires, la clientèle répond présente. 
 
Des hommes contreviennent  ainsi à un ordre qui voudrait qu’ilss’entourent de discrétion s’ils ne jeûnent pas. Si d’aucuns parlent d’affaissement moral pour justifier cette nouvelle tendance, ‘’les non jeûneurs’’ revendiquent la liberté ‘’d’irreligion’’. Et pour cause,nous balancent-ils à la figure, ‘’la religion est personnelle’’ ou encore ‘’tout est une question d’élévation spirituelle.’’
 
En ville, sur l’avenue Ponty, plus précisément, des salons de thé et autres fast-food ne font pas le plein, mais, fait savoir le caissier de ‘’Pompidou’’, ‘’on n’enregistrait pas un tel nombre de clients dans le passé, à pareille époque. On peut dire qu’on reçoit 30% de la clientèle.’’ Autre particularité, ‘’ici on a changé notre créneau horaire, on ferme après la rupture du jeûne car les clients se font rare.’’ Dans l’intimité de la petite salle, quelques hommes s’octroient le droit de dévorer leurs sandwiches, dans une compagnie bien galante.
 
Un peu plus loin, à ‘’Ali Baba’’, l’affluence n’a pas été au rendez-vous vers les coups de 16h. ‘’Mais on continue à fonctionner de 9h à 3h du matin’’ fait savoir le préposé à l’accueil, Papis Mangane. Mais lui préfère prendre le contrepied : ’’Notre clientèle est en majorité féminine, même si des fonctionnaires et autres cadres continuent à venir déjeuner ici’’.
 
Pour sa part, le vieux Ndiack Alioune Diop, transitaire rencontré sur l’avenue Ponty, juge que la laïcité, en vigueur de notre pays, justifie une telle attitude. Mais non sans préciser que ‘’tout relève de l’éducation de base. On ne doit contraindre personne à pratiquer la religion, mais on doit pouvoir inculquer un savoir-vivre qui encourage les jeunes à respecter le culte de l’autre. Même si on ne jeûne pas, la morale voudrait qu’on ne dérange pas son prochain et qu’on respecte son ramadan.’’
Ailleurs, sur le site de recasement des marchands ambulants, les mêmes propos.
 
A l’heure de la prière, des commerçants, de tous âges, s’empressent de faire leurs ablutions. ‘’Ramadan ou non, on respecte les piliers de notre religion’’, tient à préciser Khadim Samb. Mais, pour lui, ‘’il existe un grand nombre de jeunes qui travaillent sur ce site. Tous ne vont pas jeûner, c’est sûr, mais personne n’osera l’afficher. Ce à cause de l’éducation religieuse que nous avons reçue.’’

 

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