Publié le 27 Nov 2020 - 19:49
CONFERENCE DES PARQUETIERS

Plus de 3 000 personnes graciées en 2020

 

Le ministère de la Justice semble aller en croisade contre les longues détentions préventives. Pour Maitre Malick Sall, certaines infractions ne méritent pas l’envoi de prévenus en prison.

Il affirme : ‘’Il y a énormément d’infractions qui ne méritent pas le mandat de dépôt.’’ Malheureusement, s’est empressé d’ajouter le ministre de la Justice, ‘’nous étions confrontés à une situation : si la personne était laissée en liberté, elle pouvait fuir ou aller se rapprocher des témoins et compromettre le déroulement normal de la procédure. Grâce à l’introduction du bracelet technique, ce risque n’existe plus’’. Pour lui, le corollaire de cette réforme majeure de la justice est la réduction drastique des mandats de dépôt.

 Dans la même veine, le garde des Sceaux, rappelant que durant l’année 2020, plus de 3 000 détenus ont été graciés, a renchéri : ‘’Cela a aussi contribué à désengorger les prisons et il faut en remercier le chef de l’Etat. Nous nous y attelons et je pense que dans une année ou deux, au maximum, ces genres de questions ne vont plus se poser dans ce pays.’’

Par ailleurs, l’Etat compte sur l’informatisation du service de la justice pour éliminer définitivement les longues détentions. ‘’L’objectif, au terme de ces réformes, est d’aboutir non seulement à une réduction des longues détentions préventives, mais à y mettre définitivement un terme’’, a souligné le ministre.

Inscrite sous le thème ‘’Table des infractions et dispositifs de collecte et de traitement d’informations judiciaires aux fins statistiques’’, la conférence a permis à Me Sall de rappeler les importants jalons posés par l’Etat en matière d’informatisation de son secteur. ‘’Cela fait au moins une dizaine d’années, a-t-il souligné, que les acteurs de la justice travaillent sur cette problématique, afin de permettre aux acteurs d’avoir de façon instantanée les définitions de toutes les infractions, les peines prévues ainsi que les décisions de justice y afférentes. Cela signifie qu’ils n’auront plus besoin d’aller chercher la documentation, regarder les textes, parce que tout pourra être informatisé. Il suffira d’un clic pour accéder à toutes les informations sur une infraction donnée. Cela participe à la sécurisation’’.

 

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