Publié le 29 Oct 2021 - 07:58

Dérèglements du climat

 

Si le dessein de la Banque mondiale est de faire peur aux décideurs et aux populations africaines, c’est réussi. Elle annonce le chiffre de 86 millions de migrants climatiques d’ici 2050. Ce qui ferait du continent africain la région du monde la plus durement touchée par les dérèglements du climat.

Ce chiffre émane de la nouvelle série de rapports Groundswell Africa, publiée hier par la Banque mondiale, à la veille de la 26e session de la Conférence des Nations Unies sur le climat (Cop26). Selon le document, l’analyse des données des pays d’Afrique de l’Ouest et du bassin du lac Victoria note qu’en l’absence de mesures concrètes, des foyers de migration climatique pourraient apparaître dès 2030, avant de s'étendre et de s'intensifier par la suite. Cette situation forcerait 32 millions de personnes en Afrique de l’Ouest à migrer à l’intérieur de leur pays, d’ici 2050. Les estimations sont encore plus élevées pour la région du bassin du lac Victoria qui risque de compter 38,5 millions de migrants internes sur la même période.

...Selon Ousmane Diagana, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, ‘’des éleveurs nomades sillonnant le Sahel aux pêcheurs qui bravent les océans, l’histoire de l’Afrique de l’Ouest est celle d’une région marquée par les migrations climatiques. Au cours des prochaines années, les Africains seront confrontés à des difficultés sans précédent, à cause de la hausse des températures, de l'irrégularité des précipitations, des inondations et de l’érosion côtière’’.  Les rapports renseignent que les effets graduels du changement climatique, comme la pénurie d’eau, la baisse de productivité des cultures et des écosystèmes, l’élévation du niveau de la mer et les ondes de tempête, contraindront de plus en plus les populations à migrer.

Certains territoires deviendront moins hospitaliers, sous l’effet du stress thermique, des événements météorologiques extrêmes et de la perte de terres. D’autres, en revanche, pourraient devenir plus attrayants, en raison des changements induits par le climat, comme la hausse des précipitations. C’est pourquoi la Banque mondiale prévient : ‘’S’ils ne sont pas maîtrisés, ces bouleversements risquent non seulement d’entraîner des flux migratoires, mais aussi d’accentuer les vulnérabilités existantes et d’aggraver la pauvreté et les situations de fragilité, de conflit et de violence.’’

...Cette série de rapports identifie les stratégies d’actions climatiques prioritaires pour aider les pays à évoluer vers un développement vert, résilient et inclusif, et créer des moyens de subsistance durables pour tous les Africains. Les auteurs soulignent que les mouvements migratoires dépendront de l’interaction entre les effets graduels du changement climatique, la dynamique démographique et le contexte socioéconomique de chaque pays. ‘’L’ampleur des migrations climatiques internes pourrait toutefois être réduite de 30 % dans la région du lac Victoria et de 60 % en Afrique de l’Ouest grâce à des mesures immédiates et concertées pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre et favoriser un développement vert, inclusif et résilient’’, disent-ils. A bon entendeur, salut !

 

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