Publié le 15 Jun 2013 - 02:13
DÉVELOPPEMENT CONTINENTAL

L’Afrique face au défi de l'unité et du travail comme préalables

 

Pour son décollage, le continent noir a besoin de construire son unité politique et d'ériger le travail, la discipline et l'imagination en règles de vie, indiquent les Professeurs Ibrahima Sow et Oumar Dioum au cours d'une rencontre à l'Université Alioune Diop de Bambey.

Il sera très difficile, voire impossible de réussir l’unité africaine tant que les dirigeants de ses nations continueront à être égoïstes dans la gestion de leur pouvoir. C’est a conviction du professeur Ibrahima Sow, chercheur à l'Institut fondamental d'Afrique noire (IFAN) de Dakar. «Nos dirigeants doivent apprendre à dépasser leurs intérêts personnels au profil de l’intérêt de tout le continent africain si nous voulons réussir le pari du développement» a-t-il ajouté au cours d'une conférence sur le thème «Des Etats-Unis d'Afrique à la Renaissance africaine» tenue à l’université Alioune Diop de Bambey.

Pour le Pr. Sow, la renaissance africaine n’est point «un nombrilisme mais plutôt un travail fourni afin de  reconquérir ce que nous autres noirs avons perdu dans la marche du temps». Aussi, s'est-il demandé : «comment se fait-il que nous qui étions les maîtres de l’Occident dans tous les domaines, nous qui avions même des esclaves blancs, nous soyons aujourd’hui les derniers de la classe ?» Et c'est pour aussitôt constater que c'est «l’Afrique (qui) a régressé.»

Mais aujourd'hui, le monde a changé. D'où la nécessité pour les dirigeants du continent d'investir dans la recherche et l'éducation s'ils veulent que que l‘Afrique puisse peser dans la gouvernance mondiale. A ce sujet, le Pr. Ibrahima Sow a insisté sur l'impératif de l'unité continentale afin de mobiliser les moyens nécessaires aux ambitions déclarées. A l’image des grandes nations comme le Brésil où la Chine, l’Afrique doit créer un grand Etat et ne pas se focaliser sur les institutions internationales comme la FMI, la Banque mondiale.  «Elles ne sont là que pour étrangler les nations africaines, tout comme le fait l’aide au développement», accuse l'universitaire. Au passage, il a regretté que l’essentiel des jeunes sénégalais soient plus mobilisés par ce qu’il appelle le LMD version sénégalaise (Lutte, Musique et Danse).

Place ensuite au thème : «l’Histoire des découvertes scientifiques et innovations par les Africains et les Afro-descendants et leurs contributions dans l’histoire des sciences et technologies.» Ici, le professeur Oumar Dioum de l’Ifan a montré que les Africains ne sont pas en reste dans la découverte et les innovations technologiques. «Il s'agit de faire sortir les nôtres de leur ignorance des contributions africaines dans des domaines scientifiques et technologiques qui ont été déterminantes dans le progrès de l'humanité et d'exhiber des réussites de Noirs ou d'Afro-descendants en Occident sur le plan scientifique et technologique, de l'entrepreneuriat et de la recherche appliquée.»

Cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de l’animation pédagogique et scientifique du campus universitaire de Bambey a servi de cadre au Pr. Dioum pour rappeler que l'existence de richesses du sol et du sous-sol ne renvoie pas forcément à la prospérité. Un potentiel, quel qu'il soit, reste un potentiel, il faut travailler pour en tirer profit en le rentabilisant. «Tous les pays qui se sont développés y sont parvenus après avoir érigé le travail, la discipline et l’imagination en règles d'or», a souligné Oumar Dioum.

BABACAR DIOUF (CORRESPONDANT À BAMBEY)

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