Publié le 7 Dec 2020 - 19:26
DEMATERIALISATION DES PROCEDURES

Mariama Sarr tourne la page des lenteurs administratives

 

Le ministère de la Fonction publique et du Renouveau du service public est résolument engagé dans la résolution de la problématique des lenteurs administratives. Selon la ministre Mariama Sarr, elles ne sont plus à l’ordre du jour, notamment grâce à la plateforme Girafe.

 

Ce samedi, à l’Assemblée nationale, la ministre de la Fonction publique et du Renouveau du service public, Mariama Sarr, a annoncé la production de 13 980 actes d’administration intéressant 22 035 agents. L’essentiel desdits actes concerne le personnel de l’éducation et de la formation. Elle a également souligné la prépondérance des actes élaborés sur support électronique (11 160 actes pour 17 062 agents) par rapport aux actes pris en format papier (2 820 actes pour 4 973 agents concernés).

De ce fait, elle renseigne que des mécanismes juridiques sont instaurés avec toutes les commodités qui les accompagnent. ‘’La dématérialisation fonctionne bien dans le ministère de la Fonction publique et dans tous les autres ministères concernés comme l’Education et les Finances’’, a-t-elle déclaré. Ajoutant que les lenteurs ne sont plus à l’ordre du jour, parce que les actes sont signés de façon électronique.

La plateforme Girafe permet de signer par voie électronique. ‘’Il y a l’annualisation des commissions. On a épongé les années précédentes. Les commissions ont commencé à travailler le 1er décembre, pour cette année. A la fin, les actes vont être signés. Auparavant, les commissions se faisaient sur trois ans’’, a expliqué la ministre aux nombreux parlementaires qui l’ont interpellée sur le niveau d’exécution du projet de dématérialisation des procédures administratives, la titularisation des enseignants et, de manière globale, les lenteurs administratives.

D’ailleurs, fait remarquer Mariama Sarr, un guichet unique et la caravane de la Fonction publique ont été initiés. Cette dernière a permis de mettre à disposition un service de qualité et de proximité. Avec ce dispositif, l’usager n’a plus besoin de se déplacer pour avoir des informations sur la mise en œuvre de ses actes. La ministre de dire que tout ceci lutte contre les lenteurs.

Elle a aussi abordé les questions de la retraite et de la radiation pour cause décès. Erigées en priorité par son ministère, elle déclare qu’il s’agit des questions sensibles et prend l’engagement que les dossiers ne vont plus trainer.

En outre, la ministre annonce que 11 391 emplois ont été créés. C’est le quart de ce qui est prévu sur quatre ans. En somme, 40 observateurs ont été recrutés pour le ministère de la Pêche, un contrat en cours va permettre de recruter 1 500 agents en santé, 600 en environnement dont 200 sont déjà recrutés. Dans l’armée, il est prévu 1 200 et 2 000 agents pour la gendarmerie. Cela, en dehors du quota triennal 2018, 2019, 2020 qui devait permettre de recruter 5 415 agents.

‘’Des actions d’envergure envisagées’’

Ainsi, concernant les effectifs de la Fonction publique, elle souligne que le nombre d’agents de l’Etat a connu des évolutions importantes. Il s’agit, dit-elle, de faire la distinction entre agents de l’Etat qui sont des fonctionnaires et les non-fonctionnaires. Cette dernière catégorie engobe les agents contractuels, composante à part entière de la Fonction publique. ‘’C’est cette différenciation qui entraine, parfois, des divergences, en ce qui concerne les chiffres, notamment le nombre tantôt avancé de 140 000 agents ou encore de 151 000 agents’’, dit-elle.

Concernant les lenteurs notées dans l’affectation de nouvelles recrues, elle souligne qu’une fois le recrutement opéré, les sélectionnés devront fournir un dossier, afin que l’Administration élabore des actes dont la procédure prend un certain temps.

En outre, dit-elle, ‘’ces lenteurs dans les affectations sont également liées au fait que le ministère de la Fonction publique recrute pour le compte d’autres ministères.’’

Sur le plaidoyer pour les braves sages-femmes de l’hôpital Abass Ndao, elle indique que le recrutement en matière de santé est très spécifique, surtout lorsqu’il concerne des profils techniques comme les médecins et les sages-femmes. Toutefois, elle souligne l’instruction du président de la République Macky Sall de prioriser, lors des recrutements, les contractuels et bénévoles qui ont accepté d’exercer dans les zones reculées. Dans ce cadre, le ministère de la Santé et de l’Action sociale participe activement à l’identification des contractuels exerçant en zones reculées.

La ministre annonce que son département entend mettre en œuvre, au titre de l’année 2021, des actions d’envergure dont : la poursuite du processus d’élaboration du nouveau droit de la Fonction publique ; la finalisation du processus d’élaboration de la stratégie nationale de formation des agents de l’Etat ; la réforme et l’amélioration du dispositif d’évaluation des agents de l’Etat ; l’étude d’impact du système LMD sur les statuts particuliers et les emplois de la Fonction publique ; l’extension progressive des bureaux relais ; la mise en œuvre soutenue du processus de dématérialisation dans la perspective d’améliorer la gestion de la carrière des agents et de simplifier les procédures administratives ; l’élaboration du répertoire interministériel des emplois de la Fonction publique. 

Congés maternité

Dans les interventions, Aida Mbodj a posé le débat sur la famille, les conditions de travail des femmes, surtout en cette période, dit-elle, de dureté de la vie, de vulnérabilité. Elle souhaite l’allongement du congé de maternité qui, pour elle, peut passer à six mois. Abdou Mbow et Amadi Gadiaga ont rejoint Aida Mbodj dans cette demande. Cette dernière estime que les époux aussi doivent être pris en compte dans cette problématique, afin de bénéficier de congés.

En réponse, la ministre a annoncé que ces questions de congés de maternité seront versées dans les concertations avec les partenaires sociaux.

Cheikh Bamba Dièye a, lui, mis le doigt sur la question du renouveau du service public et de la qualité du service. Il réclame plus de considération pour les citoyens. Il a aussi posé le problème de l’utilisation des fonctionnaires. ‘’Ce n’est plus l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Beaucoup de recrutements ne se font plus dans le sens l’efficience et de l’efficacité’’, se désole-t-il.

Concernant l’habitat social, il est d’avis que le fonctionnaire doit être garanti en matière de logement, de véhicule pour relancer la consommation. Une sorte de motivation, à ses yeux.

Cheikh Abdou Mbacké a, lui, demandé à la ministre beaucoup plus d’ouverture. Il trouve insuffisant le budget alloué au ministère. Le ministre du travail, Samba Sy, a répondu : ‘’Il faut que l’on retienne que toutes les ressources allouées à l’équipe sont des ressources destinées à faire gagner ce gouvernement, le pays, la nation. Les ressources de la nation sont les ressources de la nation. Nous sommes un collectif. Notre destination est de faire aller de l’avant le pays. Ce n’est pas en essayant d’aligner le tout à la même hauteur qu’on règle les problèmes. Il s’agit de doter des moyens d’agir de manière efficace. Ça n’enlève en rien le fait de dire : on estime qu’il faudrait faire plus ou mieux tel ou tel, afin de la rendre plus performante. Mais n’oublions pas de saluer les réalisations faites avec les moyens disponibles.’’   

Au titre de l’exercice 2021, le projet de budget du ministère de la Fonction publique et du Renouveau du service public est arrêté à 5 271 370 068 F CFA en autorisations d’engagement et en crédits de paiement, contre 3 822 476 541 F CFA en 2020, soit une augmentation de 1 448 893 527 F CFA en valeur absolue et 37,9 % en valeur relative.

AIDA DIENE

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