Publié le 24 Oct 2025 - 14:36
DETTE CACHÉE, RAPPORTS DISSIMULÉS    

La riposte musclée de Juan Branco aux avocats de Macky Sall  

 

Juste après la conférence de presse tenue à Dakar par les avocats de l’ancien président Macky Sall, l’avocat franco-espagnol Juan Branco a réagi avec virulence. Il accuse les conseils de l’ex-chef de l’État de vouloir détourner le débat sur la « dette cachée » en invoquant de prétendus « rapports dissimulés », et les appelle à faire preuve de dignité et de responsabilité. 

 

L’avocat franco-espagnol Juan Branco a vivement réagi, hier, à la conférence de presse tenue par les conseils de l’ancien président Macky Sall. Ces derniers, menés par Me Oliver Sur, avaient rejeté les accusations de « dette cachée » formulées par les autorités actuelles, préférant parler de « rapports cachés » pour dénoncer un manque de transparence de l’administration en place. 

Dans une déclaration au ton tranchant, Juan Branco a dénoncé ce qu’il qualifie de manœuvre de diversion. « L’avocat qui organise une conférence de presse pour défendre l’innocence d’un client qui n’a pas encore été mis en cause rend un immense service à la lutte contre l’impunité », a-t-il lancé. Mais, selon lui, « celui qui le fait pour s’indigner que des pièces ne lui soient communiquées, alors qu’aucun dossier n’a encore été ouvert, interroge ». 

L’avocat fustige, ainsi, la posture des défenseurs de l’ancien chef de l’État, accusés de « se plaindre de rapports cachés dans un pays où soixante personnes sont mortes et des milliers ont été brisées à cause d’un véritable rapport caché ». Pour lui, cette attitude illustre « la maxime de Marx selon laquelle la tragédie devient farce lorsqu’elle se répète ». 

Juan Branco s’est aussi insurgé contre le ton adopté par Me Sur, qu’il accuse de « s’improviser expert-comptable dans un pays dirigé par de brillants inspecteurs des finances ». Selon lui, l’intervention du conseil français relevait davantage du discours politique que d’une défense juridique. « Si M. Macky Sall souhaite se défendre d’accusations qui n’ont pas encore été formulées, qu’il ait le courage de le faire lui-même, et en ses terres. Pas en dépêchant dans son propre pays, qu’il n’ose plus fréquenter, des étrangers payés rubis sur l’ongle pour servir ses intérêts privés », martèle-t-il, avant de conclure : « Que la dignité revienne : des hommes sont morts parce que certains en ont manqué ». 

Cette passe d’armes intervient dans un climat politique toujours tendu, alors que la question de la gestion de la dette publique continue d’opposer l’actuelle administration de Bassirou Diomaye Faye à celle de son prédécesseur, Macky Sall. 

MAGUETTE NDAO

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