Publié le 31 Jan 2018 - 14:29
DETTE DE 16 MILLIARDS DUE AUX ÉCOLES PRIVÉES

Des étudiants de l’Etat hors amphis

 

L’Etat du Sénégal n’a toujours pas payé un franc des 16 milliards qu’il doit aux établissements privés d’enseignement supérieur. Certains d’entre eux ont mis les étudiants hors des amphis. Le directeur de l’enseignement supérieur privé dit ne pas être au courant.

 

La semaine dernière, la Fédération des établissements privés d’enseignement supérieur (Fepes) a organisé un point de presse pour informer l’opinion et surtout alerter les autorités sur la situation financière des écoles ayant reçu les étudiants affectés dans le privé par l’Etat. Si l’on en croit les responsables, depuis 2013, le gouvernement n’a pas versé correctement les sommes dues.

Ce qui fait une dette cumulée de 16 milliards de F CFA. Contacté par téléphone hier, Daour Diop, le Secrétaire général de la Fepes soutient que jusqu’ici, il n’y a pas eu de réaction de la part des gouvernants. La seule source d’information de la Fepes reste les voies parallèles.

‘’Officiellement, nous n’avons parlé à personne. Mais nous avons des relations que nous mettons en contribution pour suivre l’évolution de la situation’’, confie M. Diop, par ailleurs directeur général de l’Institut professionnel de l’Entreprise (Ipe). Ainsi, l’entité dirigée par Mamadou Diop (président et DG Iseg) s’appuie essentiellement sur une source au ministère des Finances, à défaut d’une voix autorisée, notamment le ministère de l’Enseignement supérieur qui n’a toujours pas répondu à leurs correspondances.

En attendant que l’Etat veuille réagir, les étudiants connaissent des fortunes diverses, selon les établissements. Si certains continuent de suivre les cours, d’autres par contre sont priés de rester chez eux, le temps que l’horizon financier se dégage dans leur établissement. ‘’Comme on n’avait pas donné de mot d’ordre, tous ceux qui peuvent continuer font cours pour le moment. Mais dans certaines écoles, il n’y a plus de cours.  Si les enseignants ne sont pas payés, il ne peut pas y avoir cours. Et il y a certains qui sont arrivés à ce stade-là’’, fait remarquer cet interlocuteur. M. Diop dit toutefois ne pas connaître le nombre d’écoles concernées par ces vacances forcées.

‘’Je ne suis pas au courant. C’est vous qui me l’apprenez’’

Pour le moment, le seul motif d’espoir reste la promesse de règlements qui leur a été faite (source officieuse) pour mercredi ou jeudi (aujourd’hui ou demain). La Fédération va donc attendre pour voir s’il y aura matérialisation ou pas. ‘’Nous sommes au sein d’une fédération. Si d’ici la semaine prochaine, il n’y a pas évolution, on se réunira pour apprécier la situation et voir ce qu’il est possible de faire’’, ajoute Daour Diop. Mais avant d’en arriver à l’expulsion des étudiants, comme ça a été promis lors de la conférence de presse de la semaine dernière, les directeurs d’école comptent recourir à d’autres solutions.

En fait,  ils ont constaté que le Premier ministre s’est impliqué dernièrement dans pas mal de crises pour trouver un dénouement. Ils comptent donc s’inspirer de cela pour passer par Mahammed Dionne ou le médiateur de la République pour une solution heureuse.

EnQuête a contacté le directeur de l’enseignement supérieur privé pour en savoir davantage sur les écoles concernées par l’arrêt des cours. Réponse du  Pr Senghane Mbodj : ‘’Je ne suis pas au courant. C’est vous qui me l’apprenez.’’ 

BABACAR WILLANE

 

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