Publié le 3 Jun 2016 - 18:57
DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE MANGUE

Les labyrinthes de la qualité

 

Les acteurs de la filière mangue ont visité hier quelques vergers parmi lesquels celui de du Consortium africain pour le développement de l’agriculture (Cada) implanté au village de Noto. Une façon de s’inspirer de certaines pratiques, mais aussi une occasion pour les hôtes de formuler leurs doléances.

 

Grosse comme un coup de poing d’un lutteur, la mangue est à moins d’un demi-mètre du sol. D’autres sont même par terre. Loin d’être une exception, ce fruit très proche du sol est presque la règle sur les lieux. Pas questions d’avoir des arbres de 10 mètres. Car, ici la qualité part de la plantation à l’assiette. On est au verger du Consortium africain pour le développement de l’agriculture (Cada) situé à Noto, un village à quelques dizaines de kilomètres de Dakar. Quelques minutes avant 12h, la délégation composée des acteurs de la filière mangue arrive sur les lieux. Après une formation théorique, le moment est venu d’être au contact de la réalité sur le terrain. De préférence, un champ qui offre un modèle parfait d’une horticulture moderne et, qui de surcroit, évolue aussi dans l’exportation.

Sur une superficie de 100 ha, se dressent des manguiers à perte de vue. 19 500 pieds alliés du nord au sud et de l’est à l’ouest et qui offre annuellement 700 à 800 tonnes de mangues. Tout est prévu pour que le fruit réponde aux normes d’hygiène et de qualité. Irrigation pendant la saison de production, utilisation calibrée des produits phytosanitaires, fertilisant, point de lavage des mains, le tout sous la direction d’un personnel formé pour la tâche. À l’œil nu, le résultat est satisfaisant. Vue la taille des mangues, la couleur rouge ocre et la senteur qui se dégage à proximité, il y a de quoi regretter que la visite n’ait pas lieu en période de récolte. En effet, du fait des variations climatiques connues cette année avec notamment une fraicheur persistante en période de chaleur, la récolte a été retardée, explique Thierno Sow patron des lieux. On est actuellement à la période de grossissement des fruits. Dans un mois, ils pourront être transformés en jus, vinaigre, ou découpés en petits morceaux.  

Cependant, derrière la beauté de la nature, se cachent des difficultés majeures. Notamment le coût d’acquisition de l’ensemble des intrants qui entre dans la production. ‘’Ce sont des investissements lourds à supporter. Si on regarde bien le prix de revient de la mangue, il est très cher. Il y a des produits qui peuvent coûter jusqu’à 50 000 F Cfa le litre. Sur 100 ha, ça fait 100 litres. C’est beaucoup’’, gémit M. Sow. 

Absence des services de l’Etat

Il s’y ajoute que les produits sont parfois introuvables sur le marché. La rareté d’une main d’œuvre qualifiée et surtout l’absence des services de l’Etat sont aussi des contraintes à surmonter pour un meilleur développement de la filière. ‘’Certaines institutions devraient nous accompagner, mais on ne les voit pas. On n’est pas loin de la période de récolte, il devrait y avoir au moins des équipes de luttes contre la mouche. Depuis 4 mois, on ne les a pas vus’’, regrette notre interlocuteur.

Tout cela sans compter le carburant utilisé pour l’irrigation et les factures d’énergie pour le conditionnement qui peuvent faire des millions après la campagne.  De quoi prôner l’utilisation des énergies renouvelables. Avec tout cet investissement, ce serait plus que rédhibitoire si une perte importante devait suivre après la récolte. Heureusement, cette chaine est plus ou moins bien maitrisée. 

BABACAR WILLANE

 

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