Publié le 13 May 2014 - 19:28
DIFFAMATION SUR LA PERSONNE DE MERZOUG

Ousmane Thioye Diène persiste dans ses dénégations et accusations

 

Condamné en première instance pour diffamation sur la personne de Mouhamed Ould Merzoug ex-Haut commissaire de l’Organisation pour la mise ne valeur du fleuve Sénégal (OMVS), l’homme d’affaires Ousmane Thioye Diène continue de clamer son innocence. 

 

‘’Je le jure devant Dieu que je n’ai jamais diffamé Mouhamed Ould Merzoug. Je n’ai fait que le dénoncer’’, s’est écrié hier Ousmane Thioye Diène devant la Cour d’appel de Dakar. L’homme d’affaires continue de nier avoir diffamé l’ex-haut commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Pourtant, malgré ses dénégations, il avait été condamné en février 2013 à deux mois assortis du sursis. En sus d’une condamnation pécuniaire du franc symbolique à la partie civile. Une décision que l’homme d’affaires a du mal à digérer. D’où la saisine de la Cour d’appel. Hier, il a persisté à dire qu’il n’a fait que dénoncer les agissements de l’ex-Commissaire. Ce dernier a-t-il expliqué, l’a mis en rade au profit d’un de ses proches. 

Il ressort des débats que tout est parti du marché sur le barrage hydroélectrique de Félou au Mali. Un projet de l’OMVS que la société chinoise Synohydro a gagné avec l’aide de l’homme d’affaires Ousmane Thioye Diène en 2009 à la suite d’un appel d’offres international. Il était convenu entre les parties que le sieur  Diène devait recevoir une commission de 3%. Ce qui devait représenter 4 milliards de F Cfa pour un montant global de 152 milliards de F Cfa financé par la Banque mondiale.

Mais, à la veille de la signature du contrat, selon l’appelant, Merzoug a coopté son compatriote mauritanien Youssef Abdoul Fatah à sa place. D’après toujours les explications de l’homme d’affaires et de son conseil, le plaignant a ensuite ‘’négocié avec les Chinois en faisant passer la commission à percevoir de 3 à 5,5%». Soit 8,3 milliards de francs Cfa.

Se sentant désabusé, l’homme d’affaires n’a pas hésité à envoyer des mails à Mohamed Ould Merzoug, Youssef Abdoul Fatah, l’ancien directeur de l’Énergie, Saloum Cissé ainsi qu’au directeur général adjoint de Synohdro, Song Dongheng. Et c’était pour dénoncer ce qu’il qualifiait de ‘’corruption, concussion et prise illégale d’intérêts’’. 

C’est pourquoi hier, l’homme d’affaires a persisté à dire qu’il n’a fait que dénoncer le plaignant. Aussi, il a laissé entendre que la Banque mondiale et l’Inspection générale d’État (IGE) vont bientôt publier les résultats de leurs enquêtes dans ce dossier. 

La défense réclame 10 millions pour citation abusive

Pour conforter son client, l’avocat de la défense dira : ‘’Merzoug s’est empressé de porter plainte contre notre client pour masquer le montage qu’il a fait sur le barrage de Félou (Mali)’’. Et d’ajouter : ‘’En tant que commissaire de l’Omvs, il ne peut pas agir sans la délibération du Conseil d’administration. Il veut avoir mon client pour sauver sa peau.’’ S’attaquant à la forme, le conseil de l’appelant a soutenu que l’homme d’affaires ne doit pas être poursuivi comme auteur principal mais complice. Par conséquent, il a demandé l’annulation de la procédure. Avant de réclamer la somme de 10 millions de francs Cfa pour citation abusive. 

Pour le parquet général, le délit de diffamation est constitué dans la mesure où, a-t-il argué, ‘’l’homme d’affaires a fait des déclarations incendiaires et n’est pas en mesure de prouver la véracité des faits’’. Aussi, a-t-il requis la confirmation du premier jugement. Le conseil de la partie civile a abondé dans le même sens. ‘’M. Diène n’a aucun engagement avec le projet d’hydro-électrification de Félou. Il s’acharne sur mon client car il est obnubilé par l’appât de gain’’, a pesté le conseil de Merzoug. 

Délibéré le 16 juin.

FATOU SY  

 

 

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