Publié le 30 Apr 2019 - 19:57
DOSSIER BOHN-AIR SÉNÉGAL

À quand le réveil ?

 

Nous venons de célébrer notre 59ème anniversaire d’indépendance/ Il est difficilement compréhensible que le Sénégal puisse manquer de compétences avérées dans le secteur aéronautique pour confier, voire attribuer la gestion de sa compagnie aérienne nationale et son aéroport international à des compétences extérieures.

Certes, il y a eu dans le passé des expériences malheureuses, mais cela autorise-t-il pour autant à conclure que, dans ce secteur stratégique de souveraineté, il n’est pas possible de trouver la personne qu’il faut à mettre à la place qu’il faut ? Et si cela devrait être vrai, ce que je suis loin de penser, ce serait le plus gros malheur qui arriverait à un pays comptant sous peu 60 ans d’indépendance.

Même si je comprends que, dans bien des situations défiant le secteur, il est difficile de se passer de la coopération et notamment du partenariat technique, financier ou stratégique, il me paraît inacceptable, au nom de sa souveraineté, que, dans les rencontres aéronautiques internationales, bilatérales ou multilatérales, le Sénégal au 21e siècle ne puisse pas être représenté par des nationaux.

À ce niveau, la représentation prend valeur du drapeau national. La préoccupation de l’honorable Cheikh Oumar Sy est celle de tout bon citoyen sénégalais qui a droit à l’information juste, voire des explications requises sur les affaires de la cité, autant qu’à la réparation de tout préjudice qui pourrait en résulter. Ce qui vient de se passer à Air Sénégal dans son montage et dans sa gouvernance jusqu’à récemment me renvoie malheureusement à l’époque des années 1980/90 où, venue nominalement pour redresser la compagnie multinationale Air Afrique, fleuron de la coopération et de l’intégration africaines, une certaine expertise extérieure a œuvré paradoxalement, mais sciemment, à la disparition programmée de ce bel instrument de transport aérien africain dont la dimension opérationnelle était sournoisement considérée comme devenue gênante pour l’expansion des grandes compagnies occidentales opérant dans le ciel nord-sud, disons Euro-Afrique.

Je souhaite à Air Sénégal et à son nouveau Directeur général sénégalais d’avoir désormais des ailes solides pour relever durablement les défis qui se dressent devant eux et permettre ainsi au nouveau pavillon sénégalais de faire « flotter » la fierté du Sénégal dans tous les cieux et aéroports qu’il fréquentera. De même, je nourris l’espoir que la gouvernance à Diass soit également confiée à une compétence nationale sans préjudice à toute assistance extérieure nécessaire. Cheikh Oumar, du courage !

Par Tidiane Amadou Hane

Nota : Tidiane Amadou Hane est ingénieur de l'aviation civile, (Ecole nationale de l’Aviation civile française)

Il a été pendant sept ans directeur de l’Aviation civile du Sénégal,

par deux fois Représentant permanent du Sénégal à l’Organisation de l’Aviation civile internationale,

Représentant du Sénégal à l’Agence pour la Sécurité et la Navigation en Afrique (Asecna),

Administrateur de la compagnie Air Afrique

Ambassadeur et directeur de la Communication de l’Organisation de la Conférence islamique à Djeddah et à Genève

 

Section: 
Supposées tensions entre membres de la Cour des comptes : Encore Jeune Afrique et ses contre-feux.
« Médias non conformes », la fausse route du ministère de la Communication
Le grand basculement : Du règne de la prédation à l’ordre du mérite
Pour une autre lecture du délit de détournement de deniers publics
Récits émancipateurs et changement de paradigmes
IL NE S’AGIT PLUS SEULEMENT D’INTERPRÉTER !
Souveraineté ou spoliation ? : Le vrai combat commence après le départ français
Daaka, creuset de solidarité africaine : Quand la foi tisse les liens entre peuples
Rapport d’audit de la situation globale des finances publiques
ALLONS DIALOGUER !
Fermeture de 381 Entreprises de presse au Sénégal : Une remise en cause flagrante des acquis démocratiques
Monsieur le Ministre Moustapha Mamba GUIRASSY : Gardez votre légendaire courtoisie
SIGNATURE DU PACTE SOCIAL TRIPARTITE ETAT-PATRONAT-TRAVAILLEURS : LA POSITION DU PATRONAT
L’espérance de vie : Le meilleur indicateur du bien-être d’un pays!
L’État Profond, la Corruption et la Justice Capturée : À la lumière des déclarations de Ismaïla Madior Fall*
Décision conseil constitutionnel: la victoire du droit sur la politique : Chronologie d'une décision
20 ANNEES DE VIDEOS NUMÉRIQUES : Qu'est ce que l'Afrique gagne de You Tube ?
"Le Problème n'est pas la Religion mais bien l'Occupation
2025 – 11,9 % de cheffes d’État, 22,9 % de ministres : Les femmes en politique restent aux marges du pouvoir!
UN DIALOGUE ENTRE ETATS VOISINS SUR L’EMPLOYABILITE DE LA JEUNESSE AFRICAINE