Publié le 21 Feb 2018 - 14:58
EXPLOITATION DU GAZ AU LARGE DE SAINT-LOUIS

 ‘’Le Sénégal a son gisement et la Mauritanie le sien’’

 

La transparence et le partage équitable des revenus tirés de l’exploitation des ressources naturelles ont été au cœur des débats lors d’une table ronde sous régionale organisée hier, à Dakar. Le Mauritanien Marrakchy Abdourahmane a fait des précisions sur l’accord signé par les présidents sénégalais et mauritanien sur le gaz.

 

Hier, le Mauritanien Marrakchy Abdourahmane, 2ème vice-président du Réseau parlementaire pour la bonne gouvernance des ressources minérales de l’Afrique de l’Ouest sur le pétrole et le gaz (RGM AO), a tenu à apporter certaines précisions sur les accords signés entre les présidents sénégalais et mauritanien sur le gisement gazier à la frontière entre les deux pays : ‘’Ces accords ne sont un secret pour personne. Contrairement à ce qu’on pense, ce n’est pas un gisement commun à nos deux pays. Le Sénégal a son gisement et la Mauritanie le sien. Mais ces deux gisements sont si proches qu’il était plus économique de mettre en place une plateforme commune de liquéfaction de gaz naturel’’, a clarifié le parlementaire, lors d’un séminaire sous régional dont l’objectif est d’asseoir une politique transparente des ressources du pétrole et du gaz, à travers des réflexions stratégiques sur les problématiques qui entourent le secteur. 

Le député mauritanien souligne que l’idée d’une plateforme commune vise à réduire les coûts pour encourager les bailleurs de fonds à s’engager rapidement dans l’exploitation des gisements. Ce qui lui fait dire que ces accords sont des arrangements techniques et non politiques. ‘’Dans les semaines à venir, ces accords signés entre les présidents Macky Sall et Abdel Aziz vont parvenir aux parlementaires des deux pays’’, a-t-il déclaré, tout en reconnaissant qu’il y a en Mauritanie une forte demande d’information des leaders de l’opposition qui exigent la publication des termes de ces accords qui portent sur les découvertes importantes de gaz par Cosmos Energy au large de Saint-Louis, sur un gisement offshore à cheval sur la frontière avec la Mauritanie, estimées à 450 milliards de mètres cubes.

D’ailleurs, dans le sillage de cette demande d’informations, le Réseau parlementaire pour la bonne gouvernance des ressources minérales assure vouloir former et spécialiser davantage ses membres dans le suivi du secteur des hydrocarbures, mais aussi d’avoir une meilleure lisibilité et compréhension des aspects juridiques, économiques, sociaux, fiscaux et environnementaux.  ‘’Une gouvernance efficace des revenus extractifs est une condition préalable pour garantir que les dividendes de développement deviennent une réalité. Une bonne gouvernance du secteur exige une participation, une transparence et une responsabilisation suffisante des parties prenantes dans l’ensemble de la chaîne des valeurs des industries extractives’’, a déclaré le représentant du Comité national Itie (Initiative pour la Transparence dans les Industries extractives). Selon Alioune Badara Paye, l’une des principales conclusions des discussions du séminaire parlementaire d’Helsinki, en 2015, avait abouti à la résolution selon laquelle les différentes institutions parlementaires peuvent contribuer, de manière différente, à la bonne gouvernance du secteur en fonction de l’engagement graduel sur une ou plusieurs composantes.

Ainsi, explique-t-il, les parlementaires deviendront des acteurs clés qui vont s’assurer que les revenus tirés de l’exploitation des ressources naturelles sont équitablement partagés. Ce qui implique que les recettes extractives soient correctement répercutées dans les prévisions budgétaires et que les crédits budgétaires soient consacrés à la réalisation des services sociaux de base. Particulièrement dans les zones où les populations sont directement impactées. A travers ce droit de regard des députés dans la gouvernance du secteur, ‘’la communauté internationale souhaite donner un rôle plus important dans la gestion et l’allocation des ressources’’. 

D’où la deuxième résolution d’Helsinki qui recommande la création d’un environnement pour permettre aux institutions parlementaires d’exercer leurs fonctions critiques pour améliorer la transparence et l’exactitude des données sur les revenus extractifs. Sous ce rapport, les parlementaires sont donc invités à proposer des améliorations aux politiques de gestion du secteur extractif. Au Sénégal où ‘’on est en pleine définition d’une politique pétrolière, les observations et propositions des parlementaires sont attendues sur le code minier en révision’’, a lancé M. Paye.

MAMADOU YAYA BALDE

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